18
Sam, Mai
1 Nouveaux articles

Le syndic de faillite du PCT au Congo : sassouffit !

Congo B
Typography
  • Smaller Small Medium Big Bigger
  • Default Helvetica Segoe Georgia Times

A part perpétuer son pouvoir au moyen des coups d'Etat et éliminer ses adversaires, Sassou, en plus de trente ans de pouvoir, n'a rien su gérer d'autre. Et surtout pas les richesses nationales, que son clan a pillées jusqu'à la moelle. Le résultat est là : le pays est exsangue. Les hôpitaux mouroirs sont en grève, les retraités sont sur la paille car non payés depuis six mois, le chômage des jeunes culmine à 45 %, les sociétés ferment. La dette a explosé officiellement à 120 %, en réalité à 200 % du PIB, mais dont la plus grande partie a longtemps été cachée sur ordre de Sassou lui-même.

C'est l'apocalypse provoqué par l'apprenti sorcier, le dictateur au teint éclairci avec force maquillage, " le grand bandit que nous avons nourri " (selon la formule de Lissouba) lequel attend un miracle en forme de rebond du prix du baril de pétrole... qui ne vient pas. Il avait promis pour bientôt l'émergence du Congo. A la place, c'est le fond du trou dans lequel les congolais ont été précipités. Comme l'avait dit André Milongo : " Sassou a montré depuis longtemps ses limites (dans la gestion de la chose publique). Il n'y a rien à en attendre ".

Un conseil pour en sortir : corrompre encore et toujours tous azimuts, pour repartir comme en l'an 2010, selon la bonne vieille recette, afin d'obtenir l'effacement de l'ardoise, mais cette fois-ci... sans maquiller les chiffres !  Une équation impossible à résoudre.

Non, sérieusement : Sassouffit !

Lire ci-dessous un article de " La Semaine africaine "

Après un endettement de 117 % le Congo condamné à se mettre en programme avec le FMI

L’on pensait que la crise économique à laquelle le Congo est confronté n’était due qu’à la chute, à partir du deuxième semestre 2014, du prix du baril de pétrole, dont les recettes fournissent l’essentiel des ressources financières du budget national. L’on découvre que les pratiques de gestion publique de la manne pétrolière n’étaient pas si orthodoxes que ça.

Sûr de son pétrole, dont le baril avait atteint plus de 100 dollars américains, le Congo s’était lancé dans une politique d’endettement excessif, avec la Chine et des sociétés privées, hypothéquant ainsi son avenir. Selon le F.m.i (Fonds monétaire international), le niveau d’endettement du pays a atteint 117% du P.i.b (Produit intérieur brut). Le Congo n’a plus le choix que de boucler ses négociations avec le F.m.i et instaurer un programme de redressement économique.

Un officier retraité ne décolère pas et crache son amertume face à un système politique qui le condamne au dénuement. Six mois qu’il n’a pas touché sa pension à la C.r.f (Caisse de retraite de fonctionnaires): c’est la misère! Il ne peut même plus organiser son voyage pour se retirer au village. Comment payer le billet et assurer le minimum vital? «On ne sait pas ce qui se passe. On ne nous dit rien. On nous tue à petit feu», lance-t-il excédé. Depuis le début de cette année, en dépit du changement de directeur général, les arriérés de pension s’accumulent à la C.r.f. Il faut 4,5 milliards de francs Cfa pour payer normalement un mois de pension à tous les retraités de la C.r.f. L’Etat est obligé de mettre la main à la poche à hauteur de 1,9 milliard par mois, pour compléter les fonds obtenus des contribuables.

Le spectacle est à la désolation au C.h.u (Centre hospitalier et universitaire) de Brazzaville où le travail est paralysé par une grève des personnels administratif et soignant qui réclament, entre autres, deux mois d’arriérés de salaire. C’est inimaginable que l’hôpital le mieux équipé du pays soit plongé dans une telle situation, au grand dam de la santé publique. Le gouvernement a fait l’effort de verser un mois la semaine dernière. Insuffisant, rétorquent les syndicats qui ont décidé de maintenir la pression. Un autre établissement hospitalier secoué par un mouvement social depuis le début de l’année est l’Hôpital de Loandjili à Pointe-Noire.

A cause des effets néfastes de la crise économique, le secteur social risque de plus en plus d’être affecté par des mouvements sociaux. Le gouvernement entend éviter cette dégradation. Après une décennie de vache grasse (2004-2014), le Congo broie du noir depuis et après avoir résisté, il se décide de frapper à la porte du F.m.i (Fonds monétaire international), pour se mettre en programme de redressement économique. C’est le prix à payer pour éviter le délitement de l’économie nationale. Mais, les Congolais ne comprennent pas les raisons de cette crise économique dans un  pays qui se vantait même de provisionner des fonds pour ses générations futures. Sans atteindre cet objectif ambitieux, le pays n’arrive même plus à faire vivre les générations présentes. «On nous tue à petit feu», se lamente un retraité de la C.r.f. L’inflation des prix des denrées alimentaires condamne de nombreuses familles à la survie, alors que le pouvoir d’achat dans la classe moyenne est en chute libre et que le chômage est remonté en flèche depuis deux ans.

Le petit jeu des autorités congolaises consistant à dissimuler certaines informations importantes sur le secteur pétrolier, alors que le pays est membre de l’I.t.i.e (Initiative transparence industries extractives) dont les rapports du comité exécutif national ne sont même plus publiés depuis 2016, a fini par montrer ses limites. R.f.i (Radio France internationale) a révélé la semaine dernière le niveau réel de l’endettement du Congo. Ce que le porte-parole du F.m.i a confirmé samedi 5 août dernier. «La dette de la République du Congo est, en effet, plus forte que celle qui était mentionnée dans notre communiqué de presse à la fin du mois de mars 2017… Cette nouvelle évaluation est basée sur des informations fournies par les autorités congolaises en juin, mentionnant une dette publique représentant 117% du P.i.b (Produit intérieur brut) contre le ratio de 77% en mars par Brazzaville». La dette réelle du Congo représente deux fois le taux autorisé au sein de la Cemac (Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale), précise-t-on. Autant dire que notre pays est vraiment disqualifié, en matière de gestion économique.

«En cause: la réalité des comptes du gouvernement congolais en Chine. Brazzaville a signé un partenariat stratégique avec Pékin prévoyant la réalisation d’une vaste série de grands travaux, en échange d’une partie des revenus du pétrole. Un partenariat -opaque- dont les montants faramineux ont longtemps relevé du secret d’Etat, déplore une source proche du dossier. Mais, ce n’est pas tout. Brazzaville avait aussi omis de partager avec le F.m.i l’existence de certains contrats passés entre la Société nationale de pétrole et de grands treaders (vendeurs de pétrole brut) tels que Glencore et Trafigura qui ont prêté au Congo d’importantes sommes d’argent. Des centaines de millions de dollars en échange de futures livraisons de pétrole», a révélé R.f.i sur son site Internet. Ces pratiques ne sont pas nouvelles. Le Congo a déjà fait parler de lui en ce qui concerne les dettes gagées sur le pétrole dans les années 80. Voilà que ces pratiques replongent de nouveau le pays dans une situation socio-économique difficileLe Congo se montrera-t-il bon élève du programme de réformes du F.m.i, après avoir manqué d’être bon élève dans la gestion de sa manne pétrolière? En tout cas, le pays n’a plus de choix que de mettre en pratique, tout bonnement, la leçon de redressement économique qui lui sera infligée, avec l’austérité qui l’accompagne.

Joël NSONI

© La Semaine africaine.

BLOG COMMENTS POWERED BY DISQUS