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Sassou bannit le mot " dette " dans son discours du 15 août

politique
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Qui écoute encore ce cancre de dictateur, même quand il rase, comme cette nuit, les murs ?

Après ses mensonges sur le niveau réel de la dette congolaise (120 % du PIB au lieu des 77 % annoncés, mais en réalité peut-être 185 % du PIB), Sassou a prononcé, cette nuit, un discours à l’occasion de l’anniversaire de l’indépendance du Congo.

Alors que les Congolais attendaient qu'il s'explique sur l'explosion de la dette du Congo et sur la disparition du fameux compte bancaire pour les générations futures censé héberger les excédents pétroliers des années fastes, le " menteur de l'Alima "  a tenté de noyer le poisson dans un invraisemblable discours fabriqué de bric et de broc. Un discours dans lequel, tout en reconnaissant les graves difficultés financières et économiques que traverse le pays, il s’est gardé d’utiliser, ne fut-ce qu’une seule fois, le mot « dette ». Cette dette colossale dont justement le niveau et le poids plombent l’avenir du Congo, et qui commande à présent de passer sous les fourches caudines du FMI.

« Nous ne sommes pas dans un désastre irréparable. Il n’y a ni faillite, ni banqueroute »  a-t-il essayé de se rassurer, après avoir constaté que « de toute évidence … l’économie est malade », tout en oubliant de préciser que celle-ci est malade de son incompétence, du pillage des richesses par son clan, de l'inexplicable dette qu’il a créée, et non pas uniquement du fait de la baisse du prix du baril de pétrole !

Le discours qu’on lira ci-dessous est celle d’un irresponsable aux abois, d'un homme qui a perdu le peu de cérdit qui lui restait, lequel ne craint pourtant pas de promettre aux congolais qu’il va désormais s’ « appuyer sur un gouvernement efficace et résolument porté sur l’action ». Une façon sinon de botter en touche, du moins de reconnaître que ses gouvernements précédents étaient inefficaces... Il est vrai qu'avec des Pierre Mabiala, Bouya, Ondongo et autres Hellot Mampouya, Ibombo..., qui sont loin d'être des lumières, il y a de quoi transformer l'or en plomb, d'autant que cette équipe de nuls a été nommée par un expert en voyoucratie économique.

Finalement, la seule chose que les Congolais retiendront - c'est du reste le seul moment de lucidité de ce discours - c’est le constat du dictateur selon lequel « la nuit ne dure jamais éternellement. Le soleil finit toujours par se lever ».

En effet, la nuit dans laquelle le clan d’Oyo a plongé les Congolais depuis plus de trente ans ne durera pas éternellement. Le soleil pointe même à l'horizon.

Extraits du discours

(...) La crise dans laquelle le Congo est plongé depuis 2014, avec l’ensemble des pays exportateurs des matières premières, le pétrole notamment, continue encore de générer des effets néfastes.

De ce fait, la situation macro-économique de notre pays n’a eu de cesse de se dégrader, réduisant considérablement les moyens d’action de l’Etat. Les recettes budgétaires et les investissements publics sont en baisse continue. Presque tous les secteurs de l’économie nationale sont touchés par la récession.

De toute évidence, lorsque l’économie est malade, le social court le grave risque d’être à son tour contaminé.

C’est ce que les travailleurs et tous ceux qui reçoivent un traitement de l’Etat redoutent aujourd’hui. Leur crainte est certainement justifiée. Puisque certains d’entre-eux connaissent déjà, hélas, quelques retards pour percevoir leurs salaires et pensions.

Je voudrais, en toute franchise, chers travailleurs, mes chers compatriotes, vous dire que ce ne sera jamais par des actions désespérées, des actions de ²violence sociale², que nous allons redresser la situation financière et économique difficile que notre pays traverse.

Ce ne sera jamais par des grèves intempestives que les équilibres macro-économiques nationaux seront rétablis. Ce ne sont pas des mouvements sociaux des Congolais qui contribueront à la remontée du cours du baril de pétrole.

J’ai beaucoup de respect pour les travailleurs pour condamner les grèves lorsqu’elles sont justes et justifiées. Non ! Je condamne plutôt les mouvements sociaux illégaux, sauvages et manipulés qui, en plus, pourraient mettre en danger la vie, la sérénité et la liberté des autres.

Pour faire face à la crise présente et la surmonter, il nous faut simplement nous organiser, mieux nous organiser, à tous les niveaux de la société, du sommet à la base de l’Etat, de l’élite entrepreneuriale aux salariés de base, du secteur public au secteur privé.

Il nous faut nous attaquer aux dysfonctionnements, aux faiblesses, à toutes les causes qui ont conduit à la rupture des équilibres fondamentaux de notre société " (...).

Lire le discours dans son intégralité

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