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Sassou : la folie d’un régime !

politique
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Le pouvoir est au bout du fusil. Un slogan longtemps scandé par le pouvoir de Brazzaville mais qui reste toujours d’actualité. Son incalculable prix n’est qu’une mer de larmes. Un vrai désastre !

 Que le monde sache que dans ce drame que connait le Pool et qui s’oriente de plus en plus vers un génocide, il y a des coupables. Passibles de la Cour Pénale Internationale (CPI). La culpabilité des dirigeants politico-militaires de Brazzaville est évidente, nonobstant leur propagande visant à jouer les innocents.

 Même en admettant la fallacieuse hypothèse selon laquelle le mobile leur aurait été imposé ce 4 avril 2016 par des prétendus « terroristes », la disproportion de la supposée riposte est si criarde et si absurde qu’elle les engage. Même quand on n’a point commandé les évènements, il reste qu’on est responsable de la manière dont on les traite.

 Les habitants de cette région bannie, le Pool, peinent à comprendre l’absence d’humanité, bref la barbarie du clan au pouvoir qui les massacrent, au lieu de les protéger. C’est que, depuis son avènement, la liste des victimes de ce régime de Sassou quadragénaire, est effrayante. Elle ne contient pas moins de deux anciens Présidents de la République et un Cardinal !

 Lorsqu’on a tué Diawara et Ikoko, puis les paisibles paysans de Goma Tsé-Tsé, le pasteur Bintsamou Ntumu y était-il ?

 En 1977, quand on a tué le Président Marien Ngouabi et liquidé les cadres du Pool, Ntumi était-il là ?

 Lorsqu’on a commis des attentats dans les cinémas juste afin d’évincer Thystère Tchicaya, Ntumi y était-il ?

 Lorsqu’à Owando, Ikonongo et d’autres villages, on a brûlé, torturé, tué, enterré vivants, violé les femmes, obligé les pères et enfants et petits-enfants à commettre l’inceste avec leurs filles, les mères et leurs grand-mères, Ntumi y était-il ?

 Lorsqu’on a détourné les fonds alloués pour déménager les dépôts d’armes afin d’éviter ce qui est arrivé le 04 mars 2012, Ntumi y était-il ?

 Lorsque le 17 octobre 2015, on a tiré sur des paisibles citoyens au rond-point Lumumba à Pointe-Noire, Ntumi était-il là ?

  Lorsqu’on a tué dans les quartiers sud de Brazzaville, à Pointe-Noire et dans toute la partie méridionale du pays, les contestataires du viol de la Constitution, Ntumi y était-il ?

 Les massacres perpétrés dans le Pool font tomber les derniers masques d’un régime prédateur broyant les fils du pays. D’année en année, l’on a fini par comprendre que les conflits dans cette région du Congo ne sont, pour l’essentiel, que le reflet d’une basse représentation des schémas mentaux de ceux qui se sont accaparés la puissance publique.

 Pauvreté entretenue et conditions de vie abjectes, tortures et droits humains bafoués à l’instar du sort subi par Augustin Kala-Kala, déplacements et bombardements de population, outrages… Bref, une stratégie de déshumanisation est mise en place afin de rendre les victimes impuissantes.

 Si les dernières photos de Jean-Marie Michel Mokoko ont ému le pays tout entier, l’état dans lequel Augustin Kala-Kala a été retrouvé livre aux yeux du monde le caractère ignoble de ce régime, on ne peut plus hitlérien. Comment ne pas faire de rapprochement avec les pages les plus sombres de l’histoire de l’humanité ?

 Qui peut donc arrêter cette folie ? L’égoïsme des sociétés modernes pousse-t-il à un tel cynisme au point de détourner sans cesse le regard face une telle détresse ? Que reste-t-il des fondements de la société congolaise tant l’Etat protecteur des citoyens s’est mué en incarnation du diable ?

Oui, au Congo, l’Etat s’est affolé. Des fous en col blanc massacrent jeunes et vieux et narguent les démocrates, les religieux, les sages … Mais où est donc ce féticheur Batéké surpuissant, Takinga, dont on nous vantait, dans des contes, les forces surnaturelles capables de repousser toutes les agressions maléfiques ?

 Devant l’hérésie d’un régime mal inspiré et vomi à jamais mais s’accordant un mandat additionnel inutile sans âme allant à contrecourant de l’Histoire, faut-il abdiquer ? Sans doute pas.

Par-delà cette folie meurtrière, quelle signification accorder à ce déluge de feu qui pousse les populations à délaisser leurs champs et leurs récoltes ? On soupçonnerait presque une brusque bascule de la région du Pool et de la Bouénza dans une logique d’expropriation manu militari des paysans.

Les puissances capitalistes n’ont jamais renoncé à leurs méthodes d’accaparement des richesses reléguant les populations autochtones loin des derrières les considérations mercantiles. Ces terres du Pool abandonnées pour cause de bombardements, que contiennent-elles ? Certains y sentent l’odeur d’un minerai très recherché qui a précipité l’est de la RDC dans les ténèbres : le coltan. Si tel est le cas, alors nous ne sommes qu’au début du commencement d’un épisode hautement sanglant d’une longue histoire.

Nos autorités, au demeurant illégitimes et de plus en plus illégales, sont dans l’incapacité d’orienter nos sociétés vers des horizons visant le bien-être des populations. L’effondrement de l’Etat et la perversion des institutions, autant que l’impunité institutionnalisée, sont des crimes qui condamnent le pays et toute la sous-région à une noyade sans dimension et pour longtemps.

C’est pourquoi, il est nécessaire de résister. Résister à l’encroûtement de la dictature et la fossilisation d’une classe politique en panne d’imagination composée, pour l’essentiel, des voyous et caïds locaux dans un environnement tribalisé.

 Nos aïeux avaient refusé l’asservissement et ont lutté des siècles durant, préférant être pauvres mais libres que riches et assujettis. Plus de deux cents ans de lutte pour se défaire des dents des prédateurs extérieurs ne peuvent se solder par une colonisation nationale par ce clan.

Abraham Avellan WASSIAMA

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