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Sassou nous refait le coup des présidentielles truquées

politique
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Le roi de la magouille a annoncé la couleur. Son futur énième sacre, ça sera pour le 20 mars prochain, si d’ici là les Congolais ne réussissent pas à le chasser. Hypothèse burlesque. Peu probable donc dans le Congo de Sassou d’aujourd’hui, où depuis octobre dernier, les velléités opposées à son putsch constitutionnel ont été réprimées dans le sang, faisant de nombreux morts, et les opposants jetés en prison quand ils ne sont pas enlevés nuitamment par ses milices privées.

Tribune libre

Tout ça pour ça ? Un dictateur n’organise pas des élections pour les perdre. Voici encore l’argent des Congolais jeté par la fenêtre alors qu’il aurait pu servir à verser leurs salaires dont ils sont privés depuis des mois.

Le roi de la magouille a annoncé la couleur. Son futur énième sacre, ça sera pour le 20 mars prochain, si d’ici là les Congolais ne réussissent pas à le chasser. Hypothèse burlesque. Peu probable donc dans le Congo de Sassou d’aujourd’hui, où depuis octobre dernier, les velléités opposées à son putsch constitutionnel ont été réprimées dans le sang, faisant de nombreux morts, et les opposants jetés en prison quand ils ne sont pas enlevés nuitamment par ses milices privées.

Tout le tintamarre autour des fausses élections annoncées n’est donc que de la poudre aux yeux. Sassou comme chacun le sait, ne se mouche pas du pied. J’y suis, donc j’y reste quoi qu’il en soit. Trente-deux ans au pouvoir, pour se retrouver à la CPI pour crimes de sang et avec pour seul voisin de cellule, Laurent Gbagbo pour égayer ses nuits ? Sassou est tout, sauf con.

Boycotter l’élection ou accompagner le vieux dictateur dans les urnes, c’est un choix cornélien qui se résume à choisir entre la peste et le choléra. Depuis quand chasse-t-on un dictateur par les urnes ?  A part l’insurrection populaire, je ne connais aucun autre moyen efficace tout aussi redoutable pour atomiser une dictature. Celle-là au moins a fait ses preuves et ce n’est pas Sassou qui me contredira. C’est son pire cauchemar.

Le débat qui s’empare donc de l’opposition est un faux débat. Boycotter les élections ou y participer, là n’est pas la vraie question. Surtout qu’en la matière, il y a déjà des précédents, en 2002, puis en 2009. Des scrutins auxquels certains naïfs avaient cru bon de participer et boycottés par d’autres mais dont Sassou, la triche aidant, s’était autoproclamé vainqueur, comme tout récemment lors de son cirque référendaire sur le changement de sa constitution dont les résultats truqués ont fait scandale et offusqué la communauté internationale restée inerte et dont Sassou n’en a que cure.

Que voulons-nous ? Voilà la vraie question. Si c’est le départ de Sassou alors il va falloir que certains leaders avalent les couleuvres et taisent leurs égos. Pas pour voir leurs vieux rêves présidentiels s’envoler, ni pour communiquer leurs plans à l’adversaire sur ce qu’ils feront demain, mais pour sauver le Congo et se débarrasser une bonne fois pour toute de Sassou et sa bande de voleurs, pour enfin instaurer une démocratie et un Etat de droit. Après tout, un leader ça se sacrifie pour l’intérêt général. Autrement dit ce n’est pas un leader. Le temps des ambitions des uns et des autres viendra.

C’est vrai, nous avons des brutes en face qui n’hésitent pas à faire usage de leurs armes. Je ne jetterai donc pas la pierre sur les leaders de l’opposition parce qu’on ne vient pas à bout d’une dictature vieille de 40 ans en claquant les doigts. Le combat sur place est ardu. Mais avouons-le. En appeler aujourd’hui à cette même communauté internationale pour aller aux élections quand on a 95% de la population avec nous, prouve que notre combat dans sa forme actuelle a atteint ses limites et qu’il faut dorénavant envisager autre chose. Les Burkinabé, eux, n’ont pas attendu après la communauté internationale pour chasser Blaise Compaoré.

Que ceux qui ont des états d’âme de voir passer leur tour, calment leurs ardeurs, parce qu’être président de la République n’est pas la panacée. Il ya d’autres postes tout aussi honorifiques pour servir le pays. Chaque chose en son temps. Le Congo est une dictature militaire, pas une démocratie où certains nourriraient déjà leurs ambitions personnelles.

Soyons réalistes. Sassou a mis un tel bazar innommable dans le pays, que seul un homme à poigne en treillis, serait l’homme de la situation. Dans le contexte actuel, je ne vois pas comment un civil serait cet homme-là qui nous débarrassera de Sassou, d’autant qu’il conviendra de s’attaquer à ses milices et à sa fourmilière ethnique de généraux et colonels, des bons à rien venus tous d’une même contrée et prêts à tout pour sauver leurs acquis. Et ce n’est pas gagné ! Même Sassou parti, le Congo risquerait d’être en proie à des coups d’Etat à la Burkinabé. Mais, nous nous devons d’être forts pour ne plus jamais retomber et sauver la démocratie restaurée.

Dans ce combat contre Sassou, nous avons besoin de tous, même d’un fou quitte à se mettre derrière lui s’il le faut. Ne nous focalisons pas sur des futilités. Il nous faut un Rawlings à nous, comme au Ghana en son temps. Et si c’était le général dont j’ai vu passer le nom sur la toile, alors les yeux fermés, j’adhère.

C’est question de vie ou de mort. Sommes-nous aussi cons, pour continuer à subir et faire le lit d’un des derniers dictateurs dont l’humanité ne retiendra au mieux, que ses crimes économiques et au pire, ses crimes de sang ? Je nous sais capables de relever des défis et soulever des montagnes. Pour cela, je suis disposé à en dire davantage en OFF.

La plume libre !

Diaz Mahindou

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