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Sassou veut encore brûler le Pool

Congo B
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Pendant que des voix s’élèvent partout dans le monde en faveur des droits humains, l’anachronisme du clan Sassou au pouvoir, lequel continue de se vautrer dans le colonialisme national interpelle. Chrétiens, démocrates et progressistes … ce combat n’est-il pas le vôtre ?

Si la notion de race humaine a été utilisée historiquement pour asseoir des positions de domination colonialistes et racistes, celle des pôles des points cardinaux est abusivement exploitée par Sassou et son clan pour les mêmes finalités de domination ethno-colonialiste endogène et de tribalisme.

Au moment où l’onde de choc venue des USA rallume l’exigence des citoyens épris de paix, de justice et de liberté, que le coronavirus remet tout en cause et emporte ceux qui le croisent, le pouvoir de Brazzaville ne cesse de planter son macabre décor, dans le Pool, en vue des « présidentielles », sur fond de génocide. Vouant son âme à la corruption et la conservation du pouvoir, il asphyxie à nouveau cette région.

Ce régime à la dérive, mais qui campe sur la multiplication des pseudos mandats, se prépare à embraser pour la énième fois la région du Pool. Aux massacres récurrents s’ajoute le sentiment d’abandon généré par l’impuissance générale. La douleur d’un peuple.

« Nous en avons assez de courir dans la jungle, nous en avons assez de mourir sans raison, nous en avons assez que nous enfants n’aillent pas à l’école … », hurlent les habitants de ce département jadis prospère.

Les missions confiées à l’armée congolaise confèrent à celle-ci les caractéristiques d’une milice à la solde d’une dictature. Son contentieux avec l’armée angolaise s’était soldé par un règlement à l’amiable. Depuis, aucune menace extérieure avérée n’est véritablement à déplorer. Seules les contorsions obsessionnelles du clan au pouvoir expliquent cette frénésie militaro-barbare vis-à-vis des paisibles populations du Pool.

L’armée de Sassou n’est, de toute évidence, pas républicaine. Il est cruel de constater que son rôle, dans le Pool, se résume à décimer la population. La vie des habitants du Pool ne compte-t-elle pas ? L’état-major général de l’armée congolaise se doit de revoir ses devoirs afin de se recentrer sur ses prérogatives de base devant faire d’elle une armée du peuple et non son bourreau.

Le basculement des institutions étatiques congolaises en une industrie de répression permanente faite d’enchevêtrements complexes des structures publiques dévoyées s’était opéré à la suite de la confiscation de l’Etat et de son effondrement par la dictature érigée par le clan Sassou. Dès son accession au pouvoir.

Les organes devant régir l’Etat sont devenus au fil des années, complices de cette dictature, par leur participation active, à l’instar de la police et l’armée, ou tout bonnement par leur passivité ou leur silence.

Il est du devoir de tout citoyen congolais de dénoncer ce gangstérisme d’Etat qui a ensauvagé la république. De la corruption au népotisme, de la haute trahison aux exécutions extrajudiciaires, des biens mal acquis à la banqueroute, de la restriction des libertés à la dictature, des générations sacrifiées aux fonds pour les générations futures, rien ne peut aujourd’hui justifier le silence.

Incapable de construire une école de qualité, de former des cadres techniquement compétents et politiquement conscients, Brazzaville n’hésite pas, pourtant, à commander des armes de guerre pour garantir sa longévité. Engins blindés pour la police et la gendarmerie, hélicoptères de combat, et autres armes sophistiquées tonneront à nouveau dans ce pays en proie à des guerres artificielles à répétition.

Mais, au moment où l’étau du confinement se desserre progressivement, il est très difficile pour les habitants du Pool d’envisager sereinement l’avenir tant leur territoire est vit le martyre. L’état d’urgence y demeure permanent. En effet, ici, le régime de Brazzaville fauche des vies bien plus que ne tue le redouté coronavirus.

Après avoir utilisé la famille Kolelas, les faucons de Sassou répandent leur écran de fumée sur la fratrie Ntumi afin d’assouvir leur soif de sang sur des paisibles populations du Pool qui n’ont rien demandé. Il s’agit bien des crimes crapuleux que les services de ce qu’il reste de l’état au Congo-Brazzaville projette de commettre, une fois de plus, en toute impunité sous le regard impuissant des congolais.

Ceux-ci n’ont manifestement pas conscience de la force qu’ils pourraient représenter dès lors qu’ils se lèveront comme un seul homme en affrontant de bout cette fiche dictature.

La région du Pool ne doit pas devenir une variable d’ajustement pour le clan Sassou, comme l’a si bien déclaré, récemment, un acteur politique congolais. Les autorités brazzavilloises qui ont appris à compter les victimes du COVID-19 doivent en faire autant pour les victimes de leur politique. Combien de vies se régime aura-t-il englouti depuis son avènement par l’épée à ce jour ? Le peuple a le droit de savoir.

Le combat pour la liberté, la vérité et la concorde nationale exige, non seulement le retrait de toutes les forces répressives du Pool, mais, concomitamment, la libération du pays entier de ce joug dictatorial. Plus de trente-sept ans de pouvoir passéiste, moyenâgeux et mafieux, il est temps de passer à autre chose.

Le mandat qui s’achève n’a pour bilan que la révélation des dettes cachées du régime, des scandales financiers liés aux biens mal acquis, la banqueroute, des cadavres dans le Pool et la paupérisation du dernier cercle des fonctionnaires. L’échec est patent.

Allant de pair avec le calendrier électoral, la prochaine guerre du Pool est dans les tuyaux dictatoriaux du pouvoir de Brazzaville. Des avertissements et signaux de plus en plus stridents sont propagés par les faucons et seigneurs de guerre brazzavillois pour impressionner et intimider le peuple au cours du prochain défilé militaire du 15 août 2020, et continuer leur sale besogne dans le pool.

Arrivés au pouvoir par l’épée, ils dilapident les richesses du pays depuis près d’un demi-siècle. Ces pillards éhontés mènent une action de destruction du pays entre pétrole, bois et guerres. Mais qui sont-ils pour infligés de tels affres pendant des décennies à un peuple qui a connu l’esclavage et la colonisation ?

Au fond, la condition esclavagiste des congolais perdure à ce jour au travers de leurs dirigeants incapables de s’élever à la hauteur des exigences notre temps.

Rechercher la paix ; la vraie paix, celle qui allie justice et vérité, passe nécessairement par la relégation de ces fossiles d’un autre âge dans la poubelle de l’Histoire et non par la complaisance aux frauduleux mandats continûment extensibles.

 Abraham Avellan WASSIAMA

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