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Ondongo sur la sellette

politique
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En diplomatie, il convient de savoir lire entre les lignes.

Lors de son passage à Paris, Denis Sassou Nguesso a été reçu par le ministre français de l'Economie et des Finances, Bruno Lemaire. Au menu des conversations, une seule et unique question a été abordée. Comment sauver le Congo, et donc la Zone CEMAC, de la débâcle financière et économique ?

Sassou était d’autant plus intéressé par la réponse à cette question que se joue également son propre avenir et celui de son clan aux affaires.

La presse rapporte que le dictateur a promis de faire sa part de travail pour gagner la confiance du FMI et des autres partenaires internationaux, une confiance largement écornée par la dissimulation éhontée des chiffres réels de la dette par son gouvernement.

Acculé notamment par l’exigence d’un audit sur la gouvernance et la corruption réalisé par le FMI, Sassou Nguesso, fidèle à lui-même, entend brouiller les pistes et prendre les devants.

Il se prépare d’ores et déjà à répandre de la poudre aux yeux des Congolais : le dictateur se préparerait à amuser la galerie en sacrifiant Gilbert Ondongo qui serait accusé d'être le champion de la corruption et des détournements publics. Une interpellation de l'ancien ministre des Finances, dont le nom a été un peu trop cité à ses yeux dans des affaires à l’étranger et en particulier au Portugal, serait déjà prévue. Offrir le scalp d'un homme en réalité coupable de ne pas savoir voler devrait plaire au FMI, espère-t-il.

Ainsi Sassou, dont la devise est qu’ « au Congo on ne punit pas n’importe comment » donnera l’impression de lutter contre la corruption et les détournements publics.

A ce stade, le clan familial mbochi sera naturellement préservé. Pas question de toucher ni à un Bouya, ni aux milliardaires de la SNPC et à ceux des autres compagnies pétrolières du clan, ni par exemple aux gestionnaires de la société Ecair, un tonneau des Danaïdes aujourd’hui en faillite.

Ceux qui connaissent le dictateur savent qu’il veut simplement gagner du temps, pariant sur un rebond du baril de pétrole lequel lui permettrait de sauver la mise et de continuer à s’endetter et à dépenser, synonyme pour lui de gérer un pays. Les Congolais lui en laisseront-ils le temps ? Qui vivra verra.

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