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Tant de contorsions pour maquiller et habiller un coup d’Etat constitutionnel indiquent que Sassou a conscience de la difficulté de la tâche. Les Congolais devront par tous les moyens légaux (meetings populaires, marches de protestation, boycott des Jeux africains) s’opposer à l’organisation de cette mascarade de dialogue dont Sassou a d’ores et déjà les résultats rangés dans les tiroirs de son bureau. Il en va de l’avenir de notre pays.

Il aura donc fallu que la proposition de Denis Sassou Nguesso de placer son fils Denis Christel dit « Kiki  » à la tête du PCT en vue de l’échéance présidentielle de 2016 arrive sur la table pour faire sauter la soupape et enfin libérer la parole. L’époque où, dans l’harmattan glacial de l’idéologie stalinienne, les camarades membres obéissaient au doigt et à l’œil aux caprices et aux oukases de Sassou Nguesso est-elle révolue ?

Malgré le budget déployé, malgré la puissance de la corruption, gageons que la super production tournée par Sassou dans le Pool, parce qu'elle n'est qu'une entreprise vécue par les fils et filles de ce département comme une provocation et une inutile humiliation supplémentaire (après la guerre qui y a été menée ou après l'affaire des Disparus du Beach) ne remportera pas le succès escompté.

Denis Christel Sassou Nguesso dit Kiki, Président Directeur Général de la SNPC distribution, et responsable de la fondation Perspectives et Avenir a été primé Manager Africain de l’année. Cerise sur le gâteau, le Congo-Brazzaville, quatrième producteur de pétrole d’Afrique Centrale, est confronté à une grave pénurie de carburant. Une simple coïncidence.

Le régime au pouvoir au Burundi a déjà connu plusieurs défections. Dernière en date, celle Pie Ntavohanyuma, président de l’Assemblée nationale qui vient de trouver refuge en Belgique. Transmis au président de l’Assemblée nationale du Congo, au président du Sénat, à Placide Moudoudou et autres camarades membres du PCT qui, osons le croire, aiment mieux leur pays que la personne de monsieur Sassou.

Dans les rangs de cette succession se pressent déjà une poignée hommes issus de la majorité présidentielle et qui se sont découvert des ambitions présidentielles. Dans ce climat, Sassou, jusque-là convaincu de se succéder à lui-même a dû penser le moment venu de faire encore acte d’autorité et de désigner un choix au cas où son projet de changement de la constitution ne se concrétiserait pas.

L’argument qui consiste à croire que les Congolais ont été échaudés par les guerres de 1997-1998 et se croiseront donc les bras alors que leur avenir est en jeu est inopérant : les jeunes qu’on retrouvera demain dans la rue en cas de non-respect de la Constitution ou en cas de référendum bidon sont ceux qui n’ont pas connu la guerre, ou qui étaient trop jeunes pour s’en souvenir. Les jeunes de 16-25 ans qui manifesteront sont ceux qui sont descendus dans la rue lors de l’annulation du baccalauréat ou lors de la dernière coupe d’Afrique des nations de football.

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