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Lun, Mai
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Sur un continent où les exemples de transitions démocratiques se multiplient, Denis Sassou-Nguesso perpétue donc une tradition d’un autre âge. A l’image de cette région d’Afrique centrale, « la dernière d’Afrique [avec quelques cas comme l’Erythrée, la Gambie, l’Algérie ou le Zimbabwe] où des vieux dictateurs corrompus s’accrochent au pouvoir et malmènent la démocratie ».

La France estime que les conditions dans lesquelles le référendum constitutionnel au Congo dimanche a été organisé " ne permettent pas d'en apprécier le résultat ", a indiqué mardi l'Elysée dans une réaction transmise aux agences de presse. Le chiffre de la participation (72 %) est pointé du doigt. Quoique Paris prenne " note des résultats du référendum en République du Congo " il observe que tels qu'annoncés ils contredisent le peu d’enthousiasme relevé par tous les observateurs dans les bureaux de vote dimanche. L’appel au boycott de l’opposition semblait suivi dans les quartiers sud de Brazzaville et la zone méridionale du pays.

Qu’on le veuille ou non, ce camouflet n’est pas seulement celui de Sassou Nguesso, mais aussi celui du président français. Quelle honte François Hollande de vous être compromis avec un dictateur dont le pouvoir pue le sang des congolais. Sassou Nguesso, c’est à lui tout seul, pour vous qui semblez l’ignorer, 32 ans de pouvoir et de crimes odieux, le pillage organisé des ressources du pays et des deniers publics à son seul profit et son clan, des biens mal acquis en France comme partout dans le monde.

Quelle valeur accorder à une éventuelle nouvelle Constitution initiée dans un contexte de non consensus, corollaire de non-respect de celle qui est encore en vigueur ? A minima, le retrait de ce honteux texte de la discorde s’impose tant le climat est très tendu entrainant des morts.Une sottise, écrite à la hâte sur fond de parjure et introuvable dans un premier temps, puis, soumise, sans délai raisonnable, à l’approbation des populations en ayant l’épée entre les reins, n’est qu’une insulte au vaillant peuple congolais en lutte pour sa liberté.

Depuis jeudi, Guy Brice Parfait Kolelas et une trentaine de ses militants sont de facto prisonniers au domicile de l'opposant. Ils ne peuvent plus quitter la maison ni recevoir de visites. Une cinquantaine de soldats de la garde présidentielle bouclent le quartier.

Les Congolais n’entendent pas lâcher prise. La désobéissance civile est observée sur toute l’étendue du territoire. Dans les deux plus grandes villes du pays (Brazzaville et Pointe Noire), les distributeurs de cartes électorales sont soit chassés, soit priés par les populations de rebrousser chemin. Face à cette hostilité sans précédent, les représentants de l’Etat Sassou venus organiser et superviser la supercherie du siècle n’ont eu d’autre choix que de déserter les lieux sur une bonne partie du territoire.

Denis Sassou Nguesso n’a jamais été un démocrate. Il n’a pas les capacités intellectuelles et morales de s’adapter à la culture démocratique et celle du respect des lois; par conséquent, il ne peut ni gouverner ni diriger dans un état de droit car pour lui, la loi c’est ce qu’il pense et dit autrement son ego.

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