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Le meeting du PCT a accouché d’une souris... sous la pluie

politique
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On allait voir ce qu’on allait voir, promettait-on dans les officines de Talangaï. Le peuple congolais allait se lever, uni comme un  seul homme, pour scander le nom de Sassou, et exiger la modification de la Constitution afin que le conducator, le " fleuve Congo de la pensée "  meurt au pouvoir.

Et finalement, on n’a rien vu, à part du pipi de chat et un PCT isolé, avec pour seuls alliés de minuscules partis et associations inconnus des Congolais.

Meeting du PCT

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En ce samedi 10 octobre, pourtant fort de l’ensemble des moyens de l’Etat (renfort de bus affrétés par le pouvoir, propagande sur les médias nationaux), le PCT lors de son meeting à Brazzaville n’a même pas fait jeu égal avec l’opposition en terme d’affluence. Les temps changent...

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Vue d'ensemble du meeting du PCT. 100 000 personnes selon la police de Ndengué et le PCT. Moins de 20 000 personnes en réalité. S'étaler et s'étirer ne suffisent pas pour faire nombre...

Là où les plateformes IDC-FROCAD avait mobilisé des milliers de Congolais, des Congolais obligés de parcourir à pieds de longues distances, face à un pouvoir qui avait interdit la circulation des bus, un pouvoir qui avait organisé des concerts de musique dans la ville et inventé une opération « permis de conduire pour tous » dans les mairies, histoire de faire diversion, force est de constater que Pierre Ngolo, chef intérimaire du PCT a dû se contenter d'une foule clairsemée, il est vrai sous une pluie battante.

Le constat fait sur place par nos confrères de BrazzaPlus est cruel :

« Le 10 octobre, des voitures pouvaient, non seulement stationner, mais surtout faire des manœuvres à la hauteur du palais des affaires étrangères, montrant qu'il y avait des espaces. Ce qui n'était pas le cas le 27 septembre où environ 30.000 personnes s'étaient rendues au meeting de l'opposition. Pour ceux qui connaissent bien le boulevard Alfred Raoul, à partir du palais des affaires étrangères jusqu'à la préfecture, donc dans sa partie nord, plein de gens se sont massés, bien entassés comme des sardines. Mais dans la partie sud du boulevard, beaucoup de militants manquaient à l'appel », lit-on.

Meeting de l'opposition à l'esplanade Savorgnan de Brazza

Les Congolais de Brazzaville et autres « zaïrois » appelés en renfort, payés 3 000 francs CFA (4,6 euros) pour participer au meeting par le PCT ont visiblement encaissé le pognon mais ont fait défection à la dernière minute.

Ce qui n’a bien entendu pas empêché Pierre Ngolo de triompher, évoquant une « marée humaine » et une « mobilisation « réussie ». On peut le comprendre.

A noter que curieusement, Pierre Mabiala, ministre du gouvernement, dans ses contorsions juridiques destinées à expliquer le bienfondé du référendum a parfois été... hué par la foule. Voilà ce qu'on risque avec des figurants qui ont mal appris le scénario. S'il voulait tester sa popularité, il a été servi.

Quant à Hellot Mampouya, mis en minorité dans son propre parti et s'exprimant de ce fait en son seul nom, il a défendu son bifteck avec son zèle de nouveau converti et son professionnalisme habituels.

Du côté de l’opposition, les manifestations continuent. A l'esplanade Savorgnan de Brazza, en présence de Parfait Kolelas, Tsaty Mabiala, Bonaventure Mbaya…, les plateformes IDC-FROCAD ont mobilisé sans peine des milliers de brazzavillois par le seul fait du bouche à oreille. D’autres manifestations réunissant des dizaines de Congolais se multiplient également ici et là mais sont parfois dispersées par la police à coup de gaz lacrymogène. La police de Ndengué a, de cette façon, interpellé une dizaine des militants du mouvement Ras-le-Bol.

Une chose est sûre : le climat devient lourd dans le pays et le ciel s’assombrit : le peuple a compris l'enjeu (éviter l'installation de la dynastie des Nguesso) et semble déterminé à en découdre. L'impatience gagne les troupes face à la tiédeur et à la prudence des chefs de l'opposition. Le camp du Non au référendum apparaît dans l’opinion largement majoritaire. Le dictateur infatigable et son clan en sont bien conscients mais s'arc-boutent, la vie sans le pouvoir étant pour eux inenvisageable et inconcevable. Peut-être comptent-ils sur l'esprit d'ordinaire pacifique des Congolais et sur les traumatismes des guerres passées. Pourtant la cocote minute continue de bouillir et explosera inévitablement avant le 25 octobre si le clan Sassou ne revient pas à la raison. Et dans ce cas, bien malin celui qui prédirait aujourd’hui l’étendue des dégâts.

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Communiqué de presse du 10 octobre 2015

POUR UNE DEMOCRATIE APAISEE

A quelques mois du terme de son deuxième mandat à la tête de l'Etat de la République du Congo, Monsieur Denis Sassou-Nguesso convoque, le dimanche 25 octobre 2015 le peuple Congolais à un référendum pour un changement de Constitution.

Nous, Cercle des élus Français originaires du Congo Brazzaville, de tout bord politique, nous dénonçons et condamnons ce coup d'Etat constitutionnel qui se présente. Nous soutenons les initiatives visant l’émancipation du peuple congolais à qui nous réitérons notre solidarité et affection fraternelle.

Faut-il se souvenir qu'en 1992, le Président Denis Sassou-Nguesso a été un protagoniste majeur de l'alternance politique lors de l'élection présidentielle. Nous reconnaissons et accompagnons cet acte essentiel et important, dont la nation congolaise fut la principale bénéficiaire.

Se maintenir au pouvoir, serait remettre en cause le socle qui permit au Congo de rejoindre en ces temps l'idée, d'une démocratie apaisée d'un pays prêt à se moderniser encore un peu plus et où chaque couche de la population serait pièce maîtresse de l'édifice Congo.

Lui, qui déclarait encore en 1997 : "Aucun démocrate ne peut accepter que la Constitution d'un État ne soit violée".

La Constitution du 22 janvier 2002 stipule que le nombre de mandats à la présidence de la République ne peut excéder 2 fois 7 ans; et après 32 années cumulées au pouvoir, aucune Démocratie ne peut encourager un tel procédé.

Le Cercle des élus de la Diaspora Congolaise,

Freddy Nsonde                   Sympson Ndala                       Abraham Wassiama

Maire adjoint,                                Conseiller municipal,                                          Conseiller municipal,

Commune de Courcouronnes              Commune de Gonesse                           Commune de Houdemont

Membre fondateur "Les Républicains" ; Membre du "Parti Socialiste Francais" ;       Sans étiquette politique.

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