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Paulin Makaya se trouvait dans le bureau du procureur de la République au moment où il a été arrêté. Il était accompagné de son avocat, car il voulait déposer une plainte contre X pour violation de domicile et tentative d’assassinat. Selon le porte-parole de la police,  « Plusieurs fusils d’assaut de type kalachnikov ainsi que des documents séditieux ont été saisis » au domicile de l'opposant.

La journée du vendredi 13 novembre 2015, les Congolais manifestaient à Paris, à la Tour Total de la Défense, contre la dictature de Sassou Nguesso. Une manifestation que dit-on Jean-Luc Mélenchon, Eva Joly et Valérie Trierweiler (ex-compagne de Hollande) auraient honoré de leur présence. La nuit de cette même journée, Paris connaissait le carnage terroriste le plus sanglant de son histoire.

Désormais, entre les partisans d’une lutte armée et les tenants de la partition du pays dont le discours a pris un peu plus de relief ces derniers temps, l’espace des démocrates unionistes semblent se restreindre. De la capacité de l’IDC-FROCAD à rebondir et celle de la société civile à contenir la montée des extrêmes, dépendra l’avenir à court terme.

Face à un régime violent et meurtrier, il serait totalement absurde et suicidaire de nous priver des actions clandestines susceptibles de le déstabiliser en lui rendant coup pour coup : sabotage des entreprises du clan Sassou, incendies des commissariats et des prisons, destruction des véhicules policiers et militaires. Nous sommes aujourd’hui en guerre contre ce régime, une guerre que Sassou nous a imposée. 

Contre vents et marées, Sassou Nguesso a promulgué vendredi 6 novembre la nouvelle Constitution, adoptée par référendum le 25 octobre 2015. Un référendum contesté par la plate-forme IDC-FROCAD et dont les résultats ont été avaliséspar la Cour Constitutionnelle d’Auguste Iloki. L’IDC-FROCAD ne l’entend pas de cette oreille et n’entend pas se coucher. Elle va maintenir la pression jusqu’au retrait de la Constitution. Sous quelle forme ? 

Y-a-t-il un porte-parole officiel de l’opposition ? Entre Kinfoussia, Bouboutou l’invité surprise de télé Sassou, Kala Kala et bien d’autres encore, c’est un vrai capharnaüm et on s’y perd. Moi le premier. S’agissant du Sieur Bouboutou, justement, comment a-t-il fait pour se voir ouvrir les portes de ce média d’Etat longtemps interdit à l’opposition ? L’Etat Sassou serait-il revenu aux bons sentiments au point d’offrir son outil de propagande à l’opposition aujourd’hui? J’ose à peine le croire. C’est un miracle. Et pour nous annoncer quoi ? Un énième dialogue.

Si le dictateur congolais a perdu toute légitimité face au peuple congolais, il lui reste les moyens de l’Etat et la force armée. Ayant démontré que tirer sur des manifestants désarmés ne lui a jamais posé aucun problème de conscience, l’affrontement direct n’est donc pas envisageable à long terme à cause de son coût en vies humaines. Dès lors, la question qui se pose à l’opposition à partir d’aujourd’hui est celle de la stratégie et des actions de harcèlement susceptibles d’épuiser et d’affaiblir le pouvoir.

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