04
Sam, Mai
0 Nouveaux articles

Sassou et Ntumi, même combat ?

politique
Typography
  • Smaller Small Medium Big Bigger
  • Default Helvetica Segoe Georgia Times

Face à cette situation difficile, le clan de Sassou s’emploie à faire diversion. Il entretient ainsi avec son complice Ntumi un climat de guerre dans le Pool. A cet effet, surtout dans les quartiers sud, l’armée du pouvoir a entreposé des sacs de sable sur différents barrages érigés en pleine ville.

Qui a suivi l’excellent reportage de RFI sur l’ampleur de la crise économique, financière et sociale que traverse le Congo comprend mieux les tenants et les aboutissants de la guerre du Pool, l’insécurité dans les villes et autres arrestations arbitraires opérées par un régime aux abois.

Dans ce reportage, on met en lumière le fait que la baisse du prix du baril de pétrole, dans un pays dont les dirigeants, Sassou en tête, a tout misé sur l’exploitation de l’or noir, s’abstenant de diversifier l’économie, plus de 50 000 emplois ont été perdus, rien qu’à Pointe Noire. Ce qui dans un petit pays d’à peine 4 millions d’habitants est tout simplement dramatique pour de nombreuses familles.

Si l’on ajoute que les pensions de retraite sont servis au compte-goutte, que le salaire des fonctionnaires sont difficilement payés, que le tonneau des Danaïdes qu’est la compagnie aérienne Ecair a, comme prévu, fait faillite, on se rend bien compte que le pays se trouve dans l’ornière. Conséquence, la colère de la population gronde en sourdine, d’autant que dans le même temps la nomenklatura est éclaboussée par le scandale des biens mal acquis, aussi bien en France, au Portugal, en Suisse qu’au Canada.

Face à cette situation difficile, le clan de Sassou s’emploie à faire diversion. Il entretient ainsi avec son complice Ntumi la guerre dans le Pool, et un climat d'insécurité et de guerre dans le reste du pays. A cet effet, surtout dans les quartiers sud, l’armée du pouvoir a entreposé des sacs de sable sur différents barrages érigés en pleine ville de Brazzaville, histoire sinon de terroriser du moins d’inquiéter la population. Un état d’’urgence qui ne dit pas son nom.

Le phénomène des « bébés noirs »,  créé et entretenu également par le pouvoir, participe de cette même stratégie, pour terroriser la population.

C’est dans un tel climat que le clan au pouvoir entend organiser des élections législatives, en réalité une opération de nomination des députés, pour la mise en place d’une assemblée croupion.

De même le pouvoir se prépare à organiser, dans les mêmes conditions, un procès de Moscou, celui du général Jean-Marie Michel Mokoko.

Jusqu’à quand la dictature de Sassou se maintiendra-t-elle contre la volonté des Congolais ? That is the question.

Correspondance de Brazzaville