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J’accuse Sassou !

politique
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J’accuse Sassou et compagnie d’être les seuls responsables du malheur de mon peuple du Pool. Ce monsieur qui aime prospérer sur le sang et les larmes des autres. Tout ceci est ignoble tant personne n’en connaît les véritables motivations. Nous pouvons les supposer, mais ceci est impensable et ignoble pour le commun des mortels. C’est au seul intéressé de nous dire le pourquoi du comment de ce comportement macabre. Il nous voue une haine aussi tenace que même le temps n’a pas réussi à apaiser.

 

Le devoir de mémoire nous impose de dire la vérité sur ce qui se passe au Pool. Depuis fort longtemps, ce département a toujours été victime de divers complots politiques impliquant ses dignes fils à tort. Nombreux d’entre nous ont eu un parent broyé par cette machine infernale. De Marien Ngouabi à Joachim Yhombi-Opango, en passant par Sassou I jusqu'à Pascal Lissouba, et maintenant Sassou II, rien ne nous a été épargnés sous divers prétextes. Est-ce une malédiction, je ne puis y croire, mais un acharnement délibéré contre un peuple que d’aucuns considèrent comme rebelle car n’adhérant pas à leur propagande ? Peuple nationaliste, pacifiste, privilégiant l’intérêt général et l’unité nationale, nous l’avons toujours prouvé à travers l’histoire de notre pays avec les Boueta Mbongo, Mabiala Ma Nganga, Ma Ngunga, Tchimpa Vita, Matsoua André Grenard, etc.

 

J’accuse tous ces dirigeants congolais et magistrats qui de manière active ou passive se sont rendus coupables de tous ces crimes. Ils ont contribué et contribuent à semer le chaos dans une terre paisible. L’on se demande à quoi bon ôter la vie de ceux qui ne pensent pas comme vous ? La mutation du communisme à la démocratie n’était que par pure opportunité et non par conviction. Autant de questions sans réponse à ce jour. Toujours est-il, tous ces assassinats politiques qui continuent de nos jours, n’ont pas permis aux congolais d’avoir le minimum vital à savoir de l’eau potable ou de l’électricité ni d’émerger ne fut-ce que comme une puissance économique sous régionale. C’est le néant. Etre un ressortissant du Pool n’est pas un crime contre l’humanité pour que nous continuions à errer dans notre propre pays.

 

Le sentiment le plus partagé par les Congolais est celui de la haine de l’autre, aussi bien de la part des victimes que des bourreaux. Ce qui arrive actuellement au Pool n’est pas une découverte, mais une volonté manifeste de mettre au pas, en rang serré, tout un peuple. Nous disons NON. En quoi la cour martiale et la cour révolutionnaire d’exception ont contribué à l’amélioration des conditions de vie des Congolais ? Le sinistre petit matin du Capitaine Florent Tsiba devenu Général est une plaie béante, difficile à cicatriser, tant nombreux des nôtres ont perdu la vie pour rien.

 

La liste est longue de ceux qui ont perdu la vie, parce qu’accusés d’être des "valets locaux de l’impérialisme", alors que ceux qui profitaient du système avaient des lits en or, élevaient des okapis, buvaient du champagne pendant que le peuple consommait et continue à consommer de l’eau non potable. Tous ces morts sont nos parents, frères, sœurs, mères, pères, fils et filles. Nous ne pouvons plus rester insensibles à cette tragédie qui nous assaille. Nous n’avons plus de larmes tant nous pleurons tous les jours depuis que les révolutionnaires d’antan aujourd’hui drapés du costume de démocrates ont pris les rênes du Congo-Brazzaville.

 

J’accuse Sassou de nous conduire dans l’abîme, et de par sa volonté macabre de rester au pouvoir malgré les lois du vivre ensemble qui régissent notre pays, de vouloir exterminer les populations du Pool comme seul dessein politique. Ceux des nôtres, les lâches et les planqués, attirés par l’argent facile, lui font la courte échelle pour l’aider dans sa sale besogne. Même les prélats, les pasteurs ont déserté les églises et les temples, pour les lambris dorés de la république. Le Cardinal Emile Biayenda aurait de quoi se retourner dans sa tombe.

 

Il est vrai qu’un véritable changement culturel et des mentalités s’imposent dans ce pays où l’incivilité a été élevée au rang de civilité, les anti-valeurs au rang de valeurs. Il est temps de dire trop c’est trop. Personne sur cette terre n’a le droit de décider de qui doit vivre ou mourir. Il ne passe pas un jour où nos familles endeuillées ne pensent à leurs morts. Nous les citerons à la fin, cette liste étant loin d’être exhaustive, pour ne pas les oublier et continuer à honorer leur mémoire. De la stèle que nous érigerons en leur mémoire, nous écrirons "Fauchés à la fleur de l’âge, morts pour rien de l’aveuglement et de l’extrémisme de certains congolais avides de pouvoir". Si nous ne prenons gare, votre nom, mon nom sera le prochain sur cette longue liste.

 

Oui monsieur Sassou, tout ceci n’est qu’une fuite en avant. Il est temps pour l’intérêt du pays de partir car vous avez cristallisé en votre seul nom trop de rancunes. Vous êtes un homme du passé avec un lourd passif. Vous êtes le problème du Congo, le nœud gordien qu’il convient de trancher. En cela, vous ne pouvez plus faire partie de la solution. Étonnez-nous pour une dernière fois en annonçant votre départ du pouvoir, et vous laisserez le Congo pas trop abîmé que comme vous l’avez trouvé à votre arrivée. Les démocrates soucieux de l’avenir du Congo prennent le challenge de faire mieux que vous.

 

Dostoïevski a écrit "Rien n'est plus facile que de dénoncer un être abject, rien n’est plus difficile que de le comprendre."


Nos martyrs du Pool :

- Président Alphonse Massamba-Débat

- Cardinal Emile Biayenda

- Lin Lazare Matsocota

- Franklin Boukaka

- Ange Diawara

- Pierre Kiganga

- Jean Pierre Bakekolo

- Jean Bikoumou

- Prosper Matoumpa Mpollo

- Barthelemy Kikadidi

- Daniel Kianguila

- Daniel Kandza

- Germain Mizele

- Thaddée Kourissa

- Etienne Kinkouba

- Pierre Dianzenza

- Albert Konda

- Grégoire Kouba

- Simon Sissoulou

- Ndoudi-Ganga

- Samba Dia-Nkumbi

- Les 353 disparus du Beach

- Tous ceux dont j’ai oublié les noms,

- bientôt Patrice Aimé Césaire Miakassissa et vous, si nous n’arrêtons pas ce génocide.

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Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA

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