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Quand les partisans de Parfait Kolélas font feu de tout bois

politique
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Il y a des forfaitures qui vous donnent le tournis et des postures qui vous donnent la nausée. Si on nous avait dit que le fils de Bernard Kolélas ferait ça, jamais on l’aurait cru, parce qu’il avait suscité maints espoirs et beaucoup d’espérance dans sa démarche affichée et ferme de rupture avec le dictateur lorsque celui-ci voulait changer la constitution pour mourir au pouvoir.

Tribune libre

Esprit libre, je le suis. Pragmatique, je le suis aussi. Le tribalisme et le fanatisme aveugle sont mes ennemis. Je ne verse ni dans le népotisme, ni dans le culte de la personnalité. Je n’ai jamais cru en la providence d’un homme. J’ai toujours combattu la dictature et toute forme de pensée unique. Je ne suis encarté nulle part mais quand les prétendus leaders sont dans le faux, il faut s’en désolidariser. Voilà pour le tableau. Ma tribune d’aujourd’hui ne fera pas que des heureux, mais j’assume.

Ce qui me gêne chez les partisans de Parfait Kolélas, c’est leur intolérance. Leur refus de voir la vérité, même quand celle-ci crève les yeux. Fanatisés à outrance, qui n’abonde pas dans leur sens est contre eux, un ennemi. Je crains fort qu’ils ne soient bien pires que ceux du camp d’en face qu’ils prétendent combattre.

Il y a des forfaitures qui vous donnent le tournis et des postures qui vous donnent la nausée. Si on nous avait dit que le fils de Bernard Kolélas ferait ça, jamais on l’aurait cru, parce qu’il avait suscité maints espoirs et beaucoup d’espérance dans sa démarche affichée et ferme de rupture avec le dictateur lorsque celui-ci voulait changer la constitution pour mourir au pouvoir. Une démarche jusqu’au-boutiste  qui avait valu à Parfait Kolélas d’être viré du gouvernement.

Comment un mec arrivé au deuxième tour avec Jean Marie Mokoko jeté en taule s’est-il contenté de si peu en se réfugiant dans un mutisme assourdissant, prétextant avoir ainsi sauvé des vies, pendant qu’une bonne partie des populations du Pool qui lui a témoigné son soutien, le paie au prix fort ? Cette question, le commun des mortels se l’est évidemment posée sauf bien sûr, ses fanatiques.

Parfait Kolélas, comme le supputent les Congolais, serait dans la posture, et ça, il ne l’avouera jamais. Ses accointances connues ou supposées avec Sassou, avec lequel il serait tacitement lié par un pacte scellé par Kolélas père, pourraient bien avoir raison de lui un jour, parce que contrairement à ce que lui et ses partisans croient, les populations du Pool dont ils se targuent abusivement être propriétaires des voix ne sont pas prêtes à accepter n’importe quoi. Surtout pas une trahison. On ne peut pas vouloir le beurre et l’argent du beurre. Soit il se dévoile comme l’a fait de façon éhontée Tsaty Mabiala pour qui les sièges de député n’ont pas de prix, quitte à marcher sur les cadavres des jeunes Congolais tombés sous les balles, parce qu’ils avaient naïvement cru en lui et alors qu’il s’était juré ne pas trahir la mémoire, soit il continue à jouer sur les deux tableaux. Mais ce jeu de dupes ne pourra pas durer longtemps. On le voit bien, il apparait aujourd’hui dans une situation plus qu’inconfortable, dont il a tout le mal du monde à se dépêtrer.

Depuis lors, le fils du Nkumbi de total est sur le grill et fait les choux gras d’une certaine opinion congolaise qui dénonce cette incartade. Il n’ y a pas de fumée sans feu. Mais pourquoi Parfait Kolélas, et pas ses compagnons d’infortune ? Au lieu de se poser cette question, ses fervents partisans crient au complot. Convaincus du succès qui est le leur auprès du peuple et des masses populaires, cette fois-ci, c’est le noyau dur de ses partisans qui est monté au créneau, demandant solennellement à leur messie de claquer la porte de l’IDC, une plateforme avec laquelle il est pourtant officieusement en rupture de banc depuis des mois, pour aller créer, tenez-vous bien, comme Paul Marie Mpouélé,  sa propre plateforme d’opposition en vue de débarrasser les Congolais de leur tyran. Si cette initiative aboutit, elle aura au moins un mérite : celui de la clarté. Bon débarras, diraient certains. Mais il est très peu probable que Parfait Kolélas prenne ainsi le risque de se mettre complètement à poil, il est tellement bien dans son confort. Sauf si ses compères prennent enfin le courage de le mettre à la porte.

Mais qui a dit que les cinq doigts de la main pouvaient à elles seules laver un visage ? C’est faux, un seul doigt suffirait, à en croire ceux qui n’ont d’yeux que pour Parfait Kolélas. D’après eux, leur poulain  représenterait à lui tout seul l’opposition. Mais qu’est ce qu’on ne lirait pas comme connerie ? Ainsi, libéré enfin de tous les traitres et infiltrés qui ont jusqu’ici torpillé tous ses efforts, c’est donc en homme convaincu et surtout libre, qu’il entendrait ainsi  mener ce combat noble contre le tyran au Sassouland. Enfin un homme providentiel, après Sassou !

Les Congolais lui disent Alléluia ! Cela fait 33 ans qu’ils attendent ce Zorro national qui viendrait les délivrer de cet enfer esclavagiste que leur imposent des primitifs, pour reprendre un qualificatif si cher à une illustre figure de l’opposition, combattant de la première heure sur le web et les réseaux sociaux.

Aujourd’hui, voilà les partisans de Parfait Kolélas, partis à l’assaut de Brazzanews (un site dont sont friands les Congolais sur Facebook ), qu’ils n’hésitent pas à menacer de poursuites judiciaires, pour avoir commis selon eux le grand péché de lèse-majesté, celui d’annoncer dans les jours à venir, la visite de Parfait Kolélas  à Oyo. Au lieu de faire profil bas, laisser le prétendu mensonge mourir de sa propre mort et les ragots périr dans la nature de leur propre poison, ils dévoilent ainsi leur vraie nature. Pitoyable.

Wait and see, comme diraient les Anglais. Si cette information est avérée, ce sont les nombreuses victimes du Pool qui doivent se retourner une énième fois dans leur tombe. Kolélas père ayant déjà fait en son temps le sacrilège de tomber dans le lit du tyran pour y finir ses vieux jours.

L’on me dira que je n’ai pas à faire porter au fils, les errements de son père. C’est vrai et ce n’est d’ailleurs nullement dans mes intentions. Mais une question me taraude tout de même l’esprit : qu’est-ce que les Kolélas ont à gagner pour aller en vadrouille à Oyo, à chaque fois que le Pool est sous les hordes sauvages des barbouzes du tyran ?

Pour ceux qui l’auraient déjà oublié, ou plus jeunes, n’ont pas connu l’époque, c’était déjà le cas avec Kolélas père. Sitôt rentré au Congo après son exil forcé, son premier geste fut d’aller à Oyo, sceller une alliance avec le diable Sassou Nguesso oubliant tous les morts du Pool et du Congo tombés en son nom pendant la guerre de 1997. L'histoire nous enseigne qu'il est parti se recueillir devant les cameras, sur la tombe des parents de Sassou. Les tombes de ses partisans n'ont à ce jour, jamais reçu son hommage. Au moment où Parfait Kolelas serait annoncé à Oyo, il y a lieu de se demander si la trahison ne serait pas génétique dans cette famille.

L’histoire nous enseigne aussi que Bernard Kolelas voulait juste aller enterrer sa femme puis revenir sur Paris. A cette époque les partisans du MCDDI étaient mobilisés sur la place de Paris pour enterrer la défunte maman à Paris. Parfait Kolelas et Hellot Mampouya auraient joué sur la détresse de Bernard Kolelas pour le monnayer chez Sassou. On connait la suite. Bernard Kolelas n'est plus jamais revenu en France. Il s'est retrouvé à Oyo pour réactiver l'alliance PCT/MCDDI abandonnant à leur triste sort ses nombreux partisans qui l'avaient suivi en exil et d’autres restés dans les forêts au Congo.

Le Pool et ses traitres, c’est toute une longue histoire. Bernard Kolélas à son époque, Hellot Mampouya, Alphonse Nsilou, Landry Kolélas et bien d’autres aujourd’hui, ont cru bon monnayer leur allégeance auprès d’un tyran en se servant du Pool. Eux, pas plus que Parfait Kolélas d’ailleurs, n’ont le monopole du Pool. Vivement les  états généraux du Pool.

La plume libre !

Diaz Mahindou