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Plaidoyer pro domo de Sassou lors de son discours de campagne électorale

politique
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Sur sa lancée du dernier remaniement ministériel dont le seul but a été d’exclure les ministres de son gouvernement opposés au changement de constitution (un signe !), l’opinion croyait que, lors de son message à la nation, Sassou confirmerait ses intentions en déclarant urbi et orbi qu’il saisissait au bond la balle lancée par ses amis du PCT à Sibiti et qu’il allait organiser un référendum sur le changement de constitution. Il n'en a rien été. Le dictateur a opéré un repli stratégique dicté par les circonstances. Il a préféré utiliser l'art du camouflage et de la dissimulation, évitant les sujets qui fâchent, sauf à rappeler d'entrée de jeu que « Conformément à la Constitution de notre République et à l’usage que nous avons établi, ce message est le dernier de ce septennat.L’année prochaine, à la même date ou presque, se tiendra ici, devant vous, le Président de la République sorti victorieux de l’élection présidentielle de juillet 2016 ». Il a choisi prudemment de faire la trêve des Jeux africains, preuve qu’il n’est pas fou : marchant sur des braises, peut-être courageux mais pas téméraire, sans doute informé qu’un mot de travers dans son message aurait pu mettre le feu aux poudres, compromettant ainsi la tenue les Jeux africains de septembre prochain, il a fait l'impasse sur le " débat " artificiel qu'il a lui-même suscité. En écartant du message à la nation la " modernisation des institutions ", doit-on en tirer la conséquence que ce sujet a reçu là un enterrement de première classe, ce qui serait du reste conforme à la logique politique et démocratique ? C'est mal connaître l'homme, bien décidé à jouer coûte que coûte les prolongations, histoire de ne pas abandonner " comme ça " ses avions Falcon, son ranch, ses palais, bref ses affaires, et de ne pas risquer de se retrouver bêtement devant la CPI, tel un " vulgaire " Gbagbo. On est loin du discours d'adieu.

Pendant plus d’une heure donc, le dictateur de l’Alima a fait laborieusement ce qu’il sait faire. Se couvrir de fleurs en s’attribuant un bon bilan depuis son retour au pouvoir par un coup d’Etat sanglant en 1997. Pour lui, depuis cette date, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes au Congo. Noyant son auditoire sous les chiffres bidonnés par lui-même, il a expliqué qu’il a éradiqué le chômage, la pauvreté,

                                                                                     

apporté la paix, construit des infrastructures, des hôpitaux, des écoles... (1) L'air de vouloir convaincre les Congolais qu'ils vivraient au paradis et qu'en conséquence ces derniers seraient bien inspirés de descendre demain dans la rue pour exiger, comme un seul homme, qu’un tel génie capable, tel Jésus, de multiplier les pains et les poissons, ne prenne pas sa retraite !

Pour ceux qui se sentent le courage de lire jusqu’au bout le discours de campagne (24 pages à tout casser...) du dictateur infatigable, dans lequel, fait notable, il s'est abstenu de parler de sang, cliquez ici.  

(1) Au moment de son discours, on signalait à Pointe-Noire, que le Port autonome, l’état-major des Forces armées congolaises et l’hôpital militaire sont plongés dans le noir, depuis quelques jours, faute d'électricité...

 

 

                                                                                                                                                                                                                                      

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