26
Ven, Avr
0 Nouveaux articles

Pierre Ngolo peut-il contredire Sassou ?

politique
Typography
  • Smaller Small Medium Big Bigger
  • Default Helvetica Segoe Georgia Times

Tribune libre

La partie est loin d’être gagnée. Ni pour Sassou, le PCT et les épigones du « chemin d’avenir », adeptes du statu quo, ni pour les populations du Congo-Brazzaville, partisans de l’alternance démocratique. Si les seconds ont reçu le renfort de Barack Obama et François Hollande, les premiers ne se sentent pas vaincus et multiplient les intrigues (intimidations, contrôle de la presse, musellement de l’opposition, restriction des libertés). Les deux camps campent sur leurs positions et s’observent en chiens de faïence. « Moto a séparé té ». L’échéance présidentielle de 2016 s’annonce tumultueuse.

« Enfoncer les portes ouvertes », tel est l’exercice auquel s’apprête à se livrer, à la demande expresse de Sassou, les 471 membres du comité central du PCT. Convoquée par Denis Sassou Nguesso dès son retour d’un voyage à Cuba, début décembre, une session du comité central du Parti congolais du travail (PCT) devrait se tenir dans les prochains jours. Elle aura pour objectif de " clarifier " la position du parti au pouvoir sur une modification de la Constitution censée permettre au chef de l’Etat de briguer un nouveau mandat en 2016 (La lettre du continent, 18 décembre 2014) . Une épée de sassouclès plane sur le PCT et Pierre Ngolo. Dire non au changement de la Constitution du 20 janvier 2002 équivaut à désavouer Sassou. Se prononcer pour le changement de la Constitution, c’est aller à contre-courant de l’Histoire. Terrible choix cornélien. Etre ou ne pas être contre le chef : tel est le dilemme dans lequel sont englués

Le PCT et Pierre Ngolo

En définitive, le PCT et Pierre Ngolo sont, comme une noix, pris entre le marteau et l’enclume. Quelle que soit la branche de l’alternative, la noix sera écrasée. D’où la fuite en avant du PCT et de Pierre Ngolo consistant à reporter sine die les conclusions des conciliabules pécétistes. Le PCT ET Pierre Ngolo ont botté en touche, le 8 novembre 2014, histoire de brouiller la partie. Bien sûr qu’il ne faut rien attendre du PCT et Pierre Ngolo dans le sens du respect de l’ordre constitutionnel.

Manifestement, le PCT et Pierre Ngolo cherchent à gagner du temps. Le temps joue contre leur camp. Et, leur camp a trop perdu de temps pour opter pour la voie de la sagesse. Et, Sassou qui ne veut résolument pas entendre la voix de la sagesse a accéléré les pressions sur Pierre Ngolo et les 471 membres du PCT pour le changement de la Constitution du 20 janvier 2002. Donc pour un suicide collectif. Parmi les 471 membres du comité central du PCT, y aurait-il des téméraires qui voudront sauver leurs têtes ?

Quelles peuvent être les conclusions du comité central du PCT qu’on ne sache déjà ? Les langues vont-elles enfin se délier pour faire respecter les textes constitutionnels ? Que faut-il attendre des 471 membres du comité central du PCT, à l’instar d’Isidore Mvouba, Pierre Mabiala, Thierry Moungalla, Rigobert Maboundou, Michel Ngakala, Ferdinand Sabaye, qui doivent leurs carrières à Sassou ?

De retour de Cuba, le 6 décembre 2014, Sassou avait réitéré son intention d’organiser un referendum. Fermer les bans. Pierre Ngolo et le PCT iront-ils à l’encontre de la volonté de Sassou de changer la Constitution du 20 janvier 2002 afin de se maintenir au pouvoir ? Au comité central du PCT, un front contre le changement de la Constitution pourrait-il se constituer conduit par Charles Zacharie Bowao et André Okombi Salissa ? Seront-ils rejoints par d’autres « camarades membres » assez téméraires pour faire sonner la cloche de la fin de la partie ?

Benjamin BILOMBOT BITADYS

BLOG COMMENTS POWERED BY DISQUS