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Sassou essuie un désaveu dans sa tentative de propulser son fils à la tête du PCT

politique
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Afin de pérenniser le pouvoir autour de la rivière Alima, Sassou a convoqué ces derniers jours en son palais quelques caciques influents du PCT triés sur le volet. Plus précisément, cette réunion restreinte était destinée, croit-on savoir, à asseoir les bases de la stratégie désormais connue sous le label du Plan B, un plan de repli qui verrait Denis Christel Sassou Nguesso comme candidat à la Présidence de la République au cas où un grain de sable viendrait contrarier l'ambition de Sassou de se succéder à lui-même à la faveur du changement de constitution...

En un mot l’objectif de ce conclave était de propulser Denis Christel Sassou à la tête du PCT afin de le voir revêtir l’habit du candidat naturel et incontesté de ce parti au cas où le Plan A, sait-on jamais, ne prospèrait pas. 

On ignore si Ya Gaby (Oba Apounou) faisait partie des personnes présentes mais les " camarades membres " assistant à cette réunion, et qui pour certains nourrissent leur propre ambition de se mêler à la lutte pour le pouvoir, ont opposé une fin de non-recevoir à la géniale intuition présidentielle de faire don de son fils au pays. Inacceptable, ont-ils jugé. Qu'ils sont loin les temps où les caprices du chef, considérés comme des ordres étaient frénétiquement applaudis ! Aujourd’hui, même de simples créatures du dictateur osent parler après lui. N’a-t-on pas vu un Okombi Salissa sommé de dissoudre son CADD continuer à tenir tête au président en maintenant en vie cette structure que Sassou prétend avoir créé lui-même ? Et que dire de Serge Blanchard Oba qui a renvoyé Sassou à ses chères études, le mettant en garde contre toute tentation de tripatouiller la constitution ?

Visiblement l’homme de Mpila est déjà vu en homme du passé ayant perdu la main, et de qui ne dépend plus l’avenir des uns et des autres, de sorte que beaucoup se mettent à rêver d’une succession.

Dans les rangs de cette succession se pressent déjà une poignée d'hommes issus de la majorité présidentielle et qui se sont découvert des ambitions présidentielles. Dans un tel climat, Sassou, jusque-là convaincu de se succéder à lui-même a dû penser le moment venu de faire encore acte d’autorité en indiquant son choix au cas où son projet de changement de constitution échouait.

Sans surprise, il aurait porté son choix sur son fils. Ainsi a-t-il autorisé ce dernier à battre d’ores et déjà campagne à la tête d’une fondation qui utilise l'argent public et les moyens de l’Etat, distribuant des bourses d’études et promettant des soins de santé gratuits aux congolais les plus démunis. Mais, pressentant que ces actions présentées comme charitables et désintéressées risquaient de ne pas suffire, papa a pensé procurer au fiston l’atout décisif pour le contrôle du pouvoir : la machine de propagande qu’est le PCT, puis dans la foulée l’appareil sécuritaire que complèteraient les moyens financiers de l’Etat qu’il lui avait déjà confiés en faisant de lui le seul responsable de la commercialisation du pétrole congolais.

Peine perdue. Les caciques du PCT, qui ne considèrent pas Kiki comme « un des leurs » ont donc pour le moment dit NON.

La question qui vient tout de suite à l’esprit est simple : si Sassou n'arrive pas imposer son fils à la tête du PCT, comment pourra-t-il l’imposer au pays tout entier ?

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Mise sur orbite ratée de Christel Nguesso à la tête du PCT ?

Par Moléki Nzéla

Décidemment Sassou est impayable. Il est vrai qu’il se trouve dans la seringue, depuis qu’il a formé le projet de mourir au pouvoir au moyen du changement de la constitution. Un débat artificiel qu’il a suscité dans le pays en créant de « faux sages » par le biais d’un de ses griots, un dénommé Pierre Mabiala.

Au départ le dictateur de l’Alima croyait qu’avec sa formidable cagnotte de pétrodollars, rallier la classe politique à son projet aurait été un jeu d’enfant. Erreur ! C’était sans compter avec une population appauvrie qui croule sous le poids de la vie et qui cornaque à présent les dirigeants politiques des différents partis. En effet, aussi bien les chefs de partis de la majorité présidentielle que sont Parfait Kolelas, Claudine Munari, Thystère Tchicaya fils, Claude Alphonse Nsilou, Emile Opango (du RDD)… que ceux des partis de l’opposition parlementaire (Tsaty Mabiala et l’UPADS), tous ou presque ont refusé le changement de constitution. Non par conviction mais parce qu’ils ont dû se rendre à la l’évidence : leurs militants, menaçants, leur ont fait savoir qu’ils voulaient en 2016 l’alternance. En d’autres termes, ils ne souhaitaient plus voir Sassou et son clan, même pas en photo.

En conséquence, le PCT s’est retrouvé nu, hurlant seul dans le désert, notamment par la voix de ses chevaux légers que sont Moungalla et Akouala, les experts-maison de la contorsion dialectique creuse et du brassage du vent.

Sur ce point il faut dire que le serpent se mord la queue : à l’origine de l’isolement et de l’affaiblissement du PCT, le débarquement sans ménagement et pour des raisons ethniques d’Isidore Mvouba, l’ancien chef du PCT, un poids lourd du parti. Les faucons du clan avaient choisi il y a quelques années de le remplacer à la tête du parti par un « mort », à savoir un homme sans envergure et plus manipulable, en l’occurrence Pierre Ngolo. Mal leur en a pris. On se rend compte aujourd’hui que malgré sa bonne volonté, en bon nain politique ce dernier ne pèse d’aucun poids sur l’échiquier politique, une des raisons de la débandade de la majorité présidentielle.

Mais toujours convaincues que la corruption finirait pas payer, les officines de Talangaï ont conçu l’idée de convoquer par communiqué la classe politique à des consultations au palais, histoire de la diviser, mais aussi de gagner du temps. Un coup d’épée dans l’eau puisque ces consultations n’ont été qu’une occasion pour quelques associations et partis inconnus, sans représentativité et pour quelques vieux chevaux de retour d’aller retirer quelques liasses de billets de banque au palais.

La corruption des leaders de partis politiques les plus représentatifs ayant échoué par la faute de l’intransigeance de leurs militants, et donc de la population, le clan de Sassou a décidé de s’attaquer à ce peuple frondeur. D’où l'achat de bus pour le transport public ou la construction à toute vitesse d'hôpitaux dans tous les départements, histoire d'amadouer ce fameux peuple. Mais surtout, il y a la mise sur orbite de Denis Christel Nguesso, le fils de son père.

Au travers d’une fondation le clan au pouvoir a conçu l’idée de détourner l’argent de l’Etat au grand jour pour le mettre au service de Christel Nguesso. Du jamais vu de mémoire de congolais. La stratégie consiste à faire croire aux Congolais que c’est «  Kiki » et non le ministère de la Santé qui les soigne « gratuitement ». C’est l’histoire invraisemblable de l’unité médicale mobile lancée par ses soins à Pointe-Noire et bientôt dans tout le pays. Des problèmes dans l’enseignement ? «  Kiki », dans sa grande bonté offre des bourses aux étudiants et lycéens. En un mot, " Perspective d’Avenir ", du nom de la fondation de «  Kiki », c’est l’histoire de l’homme qui vous vole votre argent et qui vous fait de prétendus cadeaux, à charge pour vous de le remercier en votant pour lui ou pour son père. Une arnaque et une supercherie dignes de Croquignol des Pieds nickelés !

On ne sait d’ailleurs plus trop si avec l’argent volé aux Congolais «  Kiki » prépare sa propre candidature à la présidentielle, dans le cas où celle de son père échouait, une sorte de plan B, ou s’il prépare la réélection de Papa, ou les deux à la fois !

Quoiqu’il en soit, ces derniers jours on a appris que Sassou a réuni les membres du bureau politique du PCT pour leur faire part de sa décision de nommer son fils à la tête du parti. S’agissait-il pour lui de mieux tenir un parti où les frondeurs opposés à le voir mourir au pouvoir sont plus nombreux qu’on ne le croit, ou serait-ce pour mieux positionner son fils dans le cadre de son plan B ? L’un n’empêche pas l’autre.

Toujours est-il que les braves camarades membres du Bureau politique se seraient opposés, comme un seul homme à la dérive monarchique de leur parti. Pourtant ce n’est pas faute pour le dictateur de l’Alima d’avoir expliqué que les rejetons de Kolela et de Thystère Tchicaya ayant pris la place de leur père à la tête de leurs partis respectifs, il n’y avait pas de raison (même si lui est encore vivant à l’inverse des deux autres) qu’au PCT le fils ne succédât pas à son père, un signe de modernité.

Mais le peuple et les camarades membres du PCT ne sont pas les seuls obstacles se dressant sur la route de «  Kiki ». Au sein de la famille, ce dernier passe pour un « enfant » (sous-entendu avec encore de la merde aux fesses). A presque 40 ans ! Ce serait l’opinion prêtée à Jean Dominique Okemba lequel se préparerait lui aussi à la succession. De ce côté-ci du clan, on persifle d'ailleurs que le prix du meilleur manager africain de l’année attribué à «  Kiki » a été en réalité « acheté ». Qui en douterait ?

JDO en successeur ? Encore faudrait-il déjà qu’il dissipe les soupçons nés sur sa personne depuis les explosions du 4 mars 2012. Pierre Oba, son ennemi intime l’aurait d’ailleurs entendu en cette circonstance une journée entière, avant de l'écarter de l’enquête sur cette affaire. Depuis lors, « l’amiral des pirogues de l’Alima et du fleuve Congo » (surnom que lui ont donné ses détracteurs) est présenté par les autres membres de la famille comme une pièce rapportée.

Dur métier que celui de faire partie du clan de l’Alima. Surtout quand, dans ce sauve-qui-peut, l'enjeu pour beaucoup est de ne pas couler ou de ne pas sombrer corps et biens avec le dictateur. La fidélité a des limites.

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