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Zacharie Bowao en remet une couche

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Nouvelle lettre  ouverte de l'ancien ministre délégué à la Défense et membre du Bureau politique du PCT adressée à Sassou.

 Monsieur le Président !

Une fois encore, le devoir de vérité et de sincérité m'interpelle.

J'ai suivi votre message à la Nation du 30 juin 2015. L'Histoire en retiendra quelque chose que, pudiquement, l'on pourrait qualifier de mal-adresse présidentielle. Vous avez choisi de maintenir le pays dans l'incertitude, plutôt que d'inspirer une lecture vertueuse de notre avenir.

Je m'explique ! (...)

6. Dix jours de travail pour les « experts organiques », et cinq jours d'applaudissements prolongés pour les partisans du changement de la Constitution du 20 janvier 2002. Est ainsi jouée la pirouette extraordinaire d'un rassemblement monolithique, sous la mascarade d'un dialogue national sans exclusive, sans préalable, sans apriori... Une pseudo-accélération de l'histoire en vue de répondre politiciennement à des interrogations techniques. Un dialogue national sans Opposition politique n'est rien de plus qu'une performance anti-démocratique. Avons-nous besoin d'un monologue stérile, alors que les réponses techniques sont connues :

Question numéro 1. Comment devrait-on organiser au mieux les scrutins à venir dans notre pays ?

Réponse : En mettant en place une Commission Electorale Indépendante, conformément aux conclusions instructives de la Concertation politique de Dolisie (mars 2013). Ces conclusions ont été inspirées par les dispositions pertinentes de la Charte Africaine de la démocratie, des élections et de la Gouvernance (UA, Addis Abeba, 2007). Soit dit en passant, le Président de la République du Congo a pesé de tout son poids pour l'adoption de cet instrument de référence de l'Union Africaine.

Question numéro 2. Fait-on, oui ou non, évoluer les Institutions de la République ?

Réponse : Non !

Pourquoi ? Parce que le pays n'est pas dans une situation de crise politico-institutionnelle aiguë et persistante. L'Etat n'est pas paralysé. Les Institutions actuelles de la République ont le mérite de fonctionner normalement. Les Institutions de la République font chaque jour la preuve de leur efficacité, en se consolidant dans le respect des dispositions de la Constitution du 20 janvier 2002 ; une Constitution solidement ancrée dans l'avenir, ouverte à toutes les évolutions que le temps imposera. Ainsi, appartiendra-t-il au prochain Président de la République élu au suffrage universel direct, d'entreprendre les réformes institutionnelles prévues dans le cadre de son programme de gouvernement. Il sied de ne point confondre la Constitution du 20 janvier 2002, avec l'Acte Fondamental du 24 octobre 1997 qui est la Constitution des vainqueurs de la guerre du 05 juin 1997.

7.    Le dialogue est une valeur universelle de progrès, de compréhension mutuelle et d'apaisement, en effet. Le dialogue tire sa vertu, non pas de l'éternel recommencement, à ne pas confondre avec la belle légende des termites, mais de la capacité citoyenne d'une Nation à solidifier ses avancées républicaines, démocratiques et sociales, et à innover dans l'optimisation de sa quête de modernité. Je n'imagine pas le dialogue national de juillet 2015 se transformer en une « assemblée constituante » ou en une « tribune souveraine ». Je n'imagine pas non plus, par voie de fait, cette audience publique rendre audible l'idée machiavélique d'un référendum constitutionnel uniquement pour mettre en cause les principes sacrés de l'alternance démocratique, dont celui intangible de la limitation du mandat du Président de la République.

Monsieur le Président !

Pourquoi remettre en cause l'avenir d'un chemin si bien tracé historiquement, et par Vous-même ? Qu'est-ce qui vous amène à trahir votre parcours d'Homme d'Etat, et à entrer dans l'Histoire par la petite porte de ce que l'Union Africaine appelle le coup d'Etat anticonstitutionnel (...)

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