26
Ven, Avr
0 Nouveaux articles

Zacharie Bowao : Ecce homo

politique
Typography
  • Smaller Small Medium Big Bigger
  • Default Helvetica Segoe Georgia Times

Coordonnateur de la plate-forme IDC-FROCAD, Bowao met tout le monde d’accord et porte bien sa veste en remplissant avec maestria le rôle qui est le sien. Constant, ferme, très déterminé et surtout sans détours dans ses positions, l’homme n’y va jamais avec le dos de la cuillère quand il s’agit de dénoncer les dérives d’un vieux tyran.

Ma tribune d’aujourd’hui tient à rendre hommage à un membre éminent de l’opposition. Pas parce que je roulerais pour lui ou pour un autre membre de l’opposition qui lui serait très proche, mais parce qu’il brille avec éclat à chacune de ses sorties. Un vrai régal. Et comme il faut rendre à César ce qui est à César, je lui devais au moins ça. Surtout en ce moment, il en a bien besoin.

En effet, s’il y en a un, que j’ai appris à découvrir avec un malin plaisir au fil du temps et avec délectation dans ses déclarations, depuis la mascarade référendaire jusqu’à la farce présidentielle, voire après, c’est bien lui, Charles Zacharie Bowao. Chapeau.

Coordonnateur de la plate-forme IDC-FROCAD, Bowao met tout le monde d’accord et porte bien sa veste en remplissant avec maestria le rôle qui est le sien. Constant, ferme, très déterminé et surtout sans détours dans ses positions, l’homme n’y va jamais avec le dos de la cuillère quand il s’agit de dénoncer les dérives d’un vieux tyran qui a confisqué la vérité des urnes et muselé les opposants, pour mourir au pouvoir.

Comment, avec un tel talent et de telles convictions, Bowao a-t-il pu se fourvoyer au PCT pour servir un tyran et rester longtemps dans son ombre ? Je n’ai jamais cessé de me poser cette question en la tournant dans tous les sens, hélas sans vraiment trouver la réponse. Quel beau gâchis !

Une chose est cependant sûre : depuis qu’il est passé à l’opposition en claquant avec fracas la porte de ce parti pourri, pourvoyeur de médiocrité et en grande partie responsable de nos malheurs,  Charles Zacharie Bowao excelle dans son rôle d’opposant, tant ses déclarations tranchent avec certaines interventions alambiquées, voire timorées de quelques prétendues figures de l’opposition. Bowao fait bouger les lignes. Ne pas le reconnaitre serait faire preuve de mauvaise foi.

Victime de son succès, le voilà  aujourd’hui plus que jamais dans le viseur du pouvoir et la cible de la Pravda du Sassouland, qui n’hésite pas à tirer sur lui à boulets rouges dans les médias de la place, comme sur les réseaux sociaux. Habitué aux coups fourrés, il aurait été trop beau que le pouvoir en reste là. Comme par hasard, voici Bowao convoqué pour une histoire à dormir debout, celle concernant les attaques du 4 Avril dernier dans les quartiers Sud de Brazzaville, dont on sait très bien que c’est l’œuvre du pouvoir avec ses milices, pour s’extirper du guet-apens dans lequel il s’est mis après un hold-up électoral, au vu et au su de tout le monde entier.

Non. Bowao n’a pas le profil d’un délinquant primaire, comme le pouvoir aime appeler les opposants qu’il n’hésite pas à envoyer en taule. Le vrai délinquant primaire, tout le monde le connait. C’est celui-là, assis sur son trône depuis près de 33 ans, s’est mis dans sa tête que le Congo était à lui, et qu’il pouvait en disposer comme il le voulait. A ce que l’on sache, Bowao n’a jamais déclenché une guerre en 1997 contre un Président élu, pour revenir au pouvoir. Et les disparus du Beach, c’est aussi Bowao? Ces jeunes Congolais morts pour rien en octobre dernier, victimes de tirs à balles réelles de la bande à Ndenguet, parce qu’ils contestaient pacifiquement le changement de constitution, c’est aussi Bowao? Le génocide en cours dans le Pool, c’est aussi Bowao peut être ? Va-t-on lui faire porter le chapeau, après Ntumi ? Non, le piège est trop gros pour être vrai. Les pratiques de ce pouvoir vomi par 95% de Congolais, sont connues de tous.

Avec la convocation de Bowao ce 9 juin, c’est un palier de plus qui est franchi dans la chasse ouverte aux opposants. Puissent les Congolais se mobiliser et les signataires de la charte liant les deux plateformes, sortir du mutisme dans lequel ils se sont terrés, pour voler au secours de celui que nos compatriotes appellent affectueusement El Maestro.

La plume libre !

Diaz MAHINDOU​

XXXXXXX

Yahya Jammeh, chef de l’Etat gambien, tel qu’en lui-même

Yahya Jammeh, chef de l’Etat gambien, a accordé une interview au magazine "Jeune Afrique" qui vaut le détour. A transmettre à Sassou Nguesso. Extraits.

« Je n’y peux rien si les occidentaux sont habitués à ce que les chefs d’Etats africains ne soient que des bénis-oui, sans plus d’indépendance que Mickey Mouse. Moi, je ne suis pas un suiveur. Je dirige  (…) 

J’ai un problème avec les institutions de Breton-Woods. Ma croissance, ma prospérité économique, c’est moi qui les définis. Je regarde combien de personnes ne pouvaient s’offrir un déjeuner ou une bicyclette hier et combien le peuvent aujourd’hui. Cela me suffit (…). 

Je n’ai pas d’amis en Occident et je n’en veux pas. Les occidentaux me détestent parce que je ne me ridiculise pas à dire que je suis ce que je ne suis pas, mais je m’en fiche (…)

Avez-vous déjà vu un homme politique blanc porter un boubou en France ? J’ajoute que quand ils viennent chez nous, on leur fait des cadeaux. Ils nous remercient, ils sourient, mais on ne les voit jamais les porter sur des photos. Je suis sûr qu’ils les jettent à peine montés dans l’avion  »