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Quand François Hollande cautionne le coup d’Etat constitutionnel de Sassou

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Voici trois jours que Sassou Nguesso tue dans l’indifférence quasi générale, les Congolais opposés à son référendum illégal de changement de constitution qui  lui permettra de mourir au pouvoir. Dans ce contexte, les déclarations de François Hollande sur France24, lors de la conférence commune avec le président malien, sont une insulte au peuple congolais et à la mémoire de nombreuses victimes tombées tout fraîchement sous les balles du potentat congolais.

Depuis le début de la semaine, les Congolais défient à mains nues Denis Sassou Nguesso dont le régime est connu comme l’une des pires dictatures de la planète, grand ami de la France et garant des sacro-saints intérêts français dont la France croit, à tort, qu’aucun démocrate ne pourrait garantir en dehors de Sassou. Au nom de ces intérêts donc, François Hollande, vient de fouler aux pieds les valeurs qui ont fait la grandeur de la France. Celles des droits de l’homme, de la liberté et de la démocratie universelle.

Voici trois jours que Sassou Nguesso tue dans l’indifférence quasi générale, les Congolais opposés à son référendum illégal de changement de constitution qui lui permettra de mourir au pouvoir. Dans ce contexte, les déclarations de François Hollande sur France24, lors de la conférence commune avec le président malien, sont une insulte au peuple congolais et à la mémoire de nombreuses victimes tombées tout fraîchement sous les balles du potentat congolais.

Le président Obama a été clair et constant. On ne change pas les règles en cours de jeu sous prétexte qu’on serait le meilleur rempart contre toute forme d’instabilité. Le président américain serait-il plus au fait que son homologue français, sur les ruses et subterfuges des dictateurs africains quant à leur volonté de se cramponner au pouvoir ?  On ose à peine le croire. Et que dire du silence presque religieux des medias français sur la tragédie en cours au Congo où ils auraient tant d’intérêts au point de laisser le boucher de Brazzaville couler le sang des Congolais à huis clos? 

Trente-deux ans au pouvoir, c’est beaucoup trop. Visiblement pas pour François Hollande qui feint d’ignorer que la triche, c’est la marque de fabrique fait-maison de l’autocrate congolais. D’où l’hostilité de nos compatriotes à ce simulacre de référendum dont le résultat est connu d’avance. Sassou Nguesso n’a jamais gagné aucune élection transparente en dépit du vernis démocratique qu’il essaie de donner à son régime criminel. Dictateur il est. Dictateur il mourra et ce n’est pas demain qu’il abandonnera ses vieux reflexes de général d’armée pour des habits d’un démocrate.

Deux poids, deux mesures. Oui Monsieur François Hollande, en Syrie, il y a Bachar el-Assad envers lequel la France par votre voix a fait acte de fermeté. Mais au  Congo, il y a Denis Sassou Nguesso. Ce sont deux dictateurs. Deux criminels reconnus comme tels. Les victimes syriennes auraient-elles plus de valeur que les victimes congolaises ? Quels que soient les intérêts français au Congo, rien, absolument rien ne peut vous honorer devant un tel sentiment d’injustice. Rien, absolument rien ne peut expliquer votre volte-face sur l’engagement qui était encore le votre en début de mandat sur la nécessité absolue de repenser les relations de la France avec les dictateurs africains. Vous voir aujourd’hui, homme de gauche, renier cet engagement et voler au secours d’un dictateur, fut-il Sassou Nguesso, est pour tous les démocrates africains, non seulement une honte, mais surtout un jour de grand deuil dont ils se souviendront longtemps.

Le vote des Français d’origine africaine est peut être négligeable. Mais une chose est sûre, votre prédécesseur Nicolas Sarkozy, avec son célèbre discours de Dakar sur l’homme africain, en a pâti dans les urnes. Je crains cependant, avec cette posture, que vous n’ayez définitivement scellé votre sort et au-delà de vous, celui de la gauche, lors des scrutins à venir.

La plume libre !

Diaz Mahindou 


Brève

Le martyre des quartiers Sud de Brazzaville

Depuis hier mercredi, les quartiers sud de la ville de Brazzaville où opèrent des hordes de miliciens aux ordres du chef de la police, se vident de leurs habitants. On se croirait revenu en 1997. Baluchons sur la tête, des femmes et enfants tentent de gagner les quartiers nord de la ville, ou partent vers les villages plus au sud.

Il est vrai que des blindés aux couleurs de la police sillonnent sans cesse ces quartiers, lançant des gaz lacrymogènes ou tirant à balles réelles, terrorisant les populations. A côté des miliciens, des hommes armés coiffés d'un béret noir, campant à Makélélékélé, le long de l’avenue de l’OUA sont également apparus. Le marché Total, plus grand marché du Congo est bien entendu vide de toute présence humaine. A l’hôpital de Makélélékélé, les malades sont abandonnés à eux-mêmes, faute de personnel.

L’objectif du pouvoir manifestement est de vider ces quartiers de leurs populations, comme en 1997-1998, au moins jusqu’à dimanche 25 octobre, jour prévu pour un référendum dont le résultat est d’ores et déjà connu.

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