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Appel du général Mokoko aux Congolais : « Il est temps de cesser d’avoir peur. Je vous demande de vous lever pour barrer la route à l’arbitraire »

General Mokoko
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Moi que vous avez appelé Moïse, comme ce peuple d’Israël maltraité par un pouvoir injuste, j’ai entendu votre appel de tous les Départements, du plus profond de notre société. Mes Chers Compatriotes, Vous avez en d’autres temps su braver ce même type de pouvoir en lui imposant une Conférence Nationale Souveraine en 1991, qui a balisé notre démocratie à présent confisquée. Peuple Congolais, Votre destin est entre vos mains, il vous appartient de le défendre.

 " Je vous demande de vous lever pour barrer la route à l’arbitraire. Je vous demande de réclamer votre vote confisqué et volé. Cette victoire est la vôtre. Vous avez massivement rejeté celui qui prétend avoir gagné cette élection dès le premier tour ", a dit le général Mokoko.

 

Déclaration de Monsieur Jean-Marie Miche Mokoko, candidat à l'élection présidentielle du 20 mars 2016 au Congo Brazzaville

 Mes Chers Compatriotes,

Depuis le début de cette aventure de notre conquête de nos droits bafoués, je n’ai cessé d’être à vos côtés.

Faut-il le rappeler, vous avez courageusement résisté au viol de la constitution. Vous vous êtes opposés à un référendum illégal, en vain.

Face à cette dérive condamnable, je n’ai pas pu résister à l’appel de ma conscience.

Peuple Congolais, mes Chers et Valeureux Compatriotes

Au prix de lourds sacrifices, vous avez résisté au viol de nos droits fondamentaux.

Certains de nos frères et sœurs ont été incarcérés pour avoir seulement osé exprimer leur opinion politique. D’autres hélas, ont payé de leur vie pour avoir exercé une des libertés que leur reconnait la loi fondamentale de notre pays. Etait-il nécessaire que nous en arrivions là ? Toutes ces violences et ces morts gratuits avaient pour seul objectif la possibilité pour le Président Sassou Nguesso de briguer un troisième mandat que lui interdisait la Constitution du 20 janvier 2002.

Au moment où je fais cette déclaration, les procès-verbaux en notre possession, collectés dans les bureaux de vote à travers l’ensemble du territoire national, ne permettent pas au candidat Denis Sassou Nguesso d’espérer gagner cette élection. Bien au contraire, malgré des multiples irrégularités organisées pour tronquer les résultats du vote, il apparaît parfois très loin derrière les principaux candidats de l’opposition. Il est donc impossible que le candidat Denis Sassou Nguesso soit élu au premier tour comme il vient de le faire annoncer. Comme nous n’avions cessé de le dire, tout au long de la campagne, si une telle éventualité vous était imposée, vous seriez en droit de considérer cela comme une forfaiture de plus.

Mes Chers Compatriotes,

Vous avez en d’autres temps su braver ce même type de pouvoir en lui imposant une Conférence Nationale Souveraine en 1991, qui a balisé notre démocratie à présent confisquée.

La Démocratie, c’est le pouvoir du peuple, exercé par le peuple et dans l’intérêt du peuple. Ce n’est pas le pouvoir d’un clan et de ses séides, qui tiennent le peuple en otage. Les forces du progrès, les forces pour l’alternance démocratique dans notre pays vous ont montré à quel point vos droits et libertés sont importants à leurs yeux. De la même façon que ma sœur et mes frères candidats à cette élection présidentielle, qui ont sillonné notre pays dans tous ses départements, je me suis conduit à votre chevet pour essayer de nous guérir de cette maladie qu’on appelle la peur, savamment distillée ces dernières années. Il est temps de cesser d’avoir peur.

Moi que vous avez appelé Moïse, comme ce peuple d’Israël maltraité par un pouvoir injuste, j’ai entendu votre appel de tous les Départements, du plus profond de notre société.

Je vous demande de vous lever pour barrer la route à l’arbitraire. Je vous demande de réclamer votre vote confisqué et volé. Cette victoire est la vôtre. Vous avez massivement rejeté celui qui prétend avoir gagné cette élection dès le premier tour.

A mes frères d’armes de la force publique, souvenez-vous de nos engagements de la Conférence Nationale Souveraine. Nous sommes une force publique et républicaine au service du peuple, envers lequel nous avons des devoirs et des obligations.

Peuple Congolais,

Votre destin est entre vos mains, il vous appartient de le défendre.

VIVE LA RÉPUBLIQUE UNIE, INDIVISIBLE ET FRATERNELLE !

XXXX

Ndlr -A lire également l'article du journal Le Monde

Congo : un opposant à Denis Sassou-Nguesso appelle à la révolte populaire