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Des journalistes molestés par la police lors de l’arrivée à Brazza du général Mokoko

General Mokoko
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Reporters sans frontières

Une dizaine de journalistes ont été molestés par les forces de l’ordre, à l’aéroport de Maya-maya de Brazzaville, mardi 9 février 2016 vers 19h30. Ces reporters attendaient l’arrivée du général Jean Marie Michel Mokoko, qui a récemment annoncé sa candidature à la présidentielle anticipée du 20 mars 2016. Cet ancien conseiller du président Denis Sassou Nguesso est actuellement installé à Bangui où il est représentant spécial de la présidente de l’Union africaine.

Selon plusieurs observateurs, une quarantaine de policiers - en tenue et en civil- ont été acheminés vers l’aéroport dans deux bus sans immatriculation. Ils y ont rejoint la trentaine d’éléments qui s’y trouvaient déjà. Avant même l’atterrissage de l’avion, ces derniers auraient tiré des grenades lacrymogènes dans le but de disperser les journalistes et le public venu attendre le général. Plusieurs reporters ont été frappés et ont vu leur matériel endommagé ou confisqué. Parmi eux, Alphonse Ndongo, le correspondant au Congo de Jeune Afrique économie, Makouangou Sidney   de la télévision TPT, Sathoud  de la télévision  MCRTV, ainsi que des journalistes des télévisions   DRTV  et  MNTV.

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Le journal " La Semaine africaine ", à propos de ces violences, a vendu la mèche, en écrivant :

" Le président de la République travaille à l’avènement d’une démocratie apaisée et il l’a toujours dit. Pour cela, il n’a pas besoin que ceux de ses partisans qui ont peur de ses adversaires politiques recourent à la violence pour le défendre ". 

Notre confrère précise :

" Quelques journalistes venus, simplement, faire leur travail de presse ont été tabassés et certains ont perdu leurs biens, dont une caméra. Des personnes innocentes, venues simplement à l’aéroport accueillir un parent, ont été malmenées et rouées de coups. Une scène ahurissante et décevante qui n’augure pas de perspectives meilleures pour notre démocratie, à la veille de ce scrutin présidentiel ".

Et le journal catholique de rapporter les propos du général Mokoko lors d'une interview que ce dernier a accordée à la presse congolaise.

" J’ai été désagréablement surpris d’être accueilli de la façon la plus sauvage qui soit. Il est regrettable qu’au 21e siècle, dans un pays où l’on prétend qu’on va construire la modernité, que les gens se comportent de cette façon, tout simplement, parce qu’un citoyen qui veut exercer son droit légitime d’être candidat à une fonction élective soit accueilli par des policiers, je dis bien des policiers (je suis de ce métier, je sais comment les choses peuvent se passer); ils sont venus avec deux Coasters (minibus), deux bus non immatriculés. Au moment où moi, j’ai aperçu sur la droite du trajet quelques collaborateurs à moi, quelques frères de ma famille qui étaient venus me voir, j’ai eu juste le temps de saluer deux personnalités qui étaient là, qu’on m’a poussé pour me faire rentrer dans ma voiture. Dès cet instant, on a commencé à tirer des lacrymogènes. A ce que je sache, les lacrymogènes ne courent pas les rues; on ne les vend pas aux marchés de Poto-Poto ou de Makélékélé. Les lacrymogènes sont des dotations qu’on trouve dans la police nationale. J’avais donné des consignes qu’on ne vienne pas m’accueillir. Vous savez, je ne suis pas né de la dernière pluie. Je suis membre de cette force publique et je savais qu’on était en train de préparer quelque chose pour créer des conditions d’invalidation de ma candidature ".

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