Congo Zoba, aiment à dire nos frères Ouestaf depuis des années. Et si seulement ils avaient eu raison avant l’heure ! En tout cas, la multiplication des faits surréalistes observés au Congo depuis 40 ans sous Sassou, leur donnent entièrement raison.
De la vente ou de la cession des terres congolaises aux étrangers, le sujet scandalise de nombreux Congolais au Congo, comme à l’étranger. Le Congo est une dictature sauvage, et comme dans toute dictature, les citoyens vivent sous la peur. En effet, privés de parole et de droit de manifester pour exprimer leur désapprobation, les Congolais ne décolèrent pas sur le web et les réseaux sociaux, le seul exutoire qu’ils aient trouvé, pour crier leur colère sur le régime Sassou lequel, après avoir fait main basse sur les richesses du pays, s’attaque maintenant aux terres. Tout ce qui restait de plus précieux aux yeux des Congolais.
Mais Jusqu’où Sassou ira-t-il dans sa folie ? Mon père disait : « Mon fils, tu peux tout vendre…tu peux vendre tous les biens et tous les bijoux de la famille, mais jamais les terres, car celles-ci sont une richesse inestimable. Parce que la terre peut te nourrir quand tu n’as plus aucune alternative. Il suffit de la cultiver pour te nourrir ».
Des pans entiers de terres cédées ou vendues aux étrangers contre leur volonté et à l’insu de leur plein gré, les Congolais assistent, commr groggy, à la folie de leur tyran. Après les Malaisiens, les Chinois, les Sud-Africains, c’est au tour des Rwandais de se voir attribuer des terres. Raison invoquée par Sassou et son gouvernement au sujet de ces derniers : bénéficier de l’expertise des Rwandais. Mais depuis quand les Rwandais sont-ils devenus une référence dans le domaine agricole ? Puisqu’on y est, où sont donc passés les ingénieurs agronomes congolais formés à l’étranger pendant des décennies ? Autant que l'on se souvienne, pendant des années le Congo a envoyé des milliers et des milliers d'étudiants à l'étranger se former en agronomie. Où sont-ils passé ? Nombreux sont ici au chômage depuis des années. Pourquoi ?
Comment faisaient donc nos grands-parents pour nourrir les Congolais ? Avaient-ils bénéficié de l'expertise des Rwandais, Chinois, et autres Sud-Africains ? NON. Fulbert Youlou, Massamba-Debat, Marien Ngouabi, Yombi Opango et Pascal Lissouba avaient-ils vendu ou cédé nos terres aux étrangers ? NON. Alors, d'où vient-il aujourd'hui que Sassou en vienne à céder ou vendre nos terres aux étrangers ? Serait-ce pour laisser des emmerdes aux Congolais quand, demain, il ne sera plus au pouvoir ou de ce monde ? Après moi le déluge ?
Une fois que Sassou et son clan auront tout vendu, que restera-t-il aux Congolais ? C’est ici l’occasion de rappeler à Monsieur Sassou que le territoire congolais est inaliénable et qu’il
tombe sous le coup de délit de haute trahison, puni par sa propre constitution de 2015, sacralisant ainsi le vol, le pillage, le népotisme, l'impunité totale et le règne des gros voyous en col blanc. Pour rappel, selon ledit texte :
Article 5 alinéa 1 : La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce au moyen du suffrage universel, par ses représentants élus ou par voie de référendum. Aucune fraction du peuple, aucun corps de l'État ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice.
Céder une partie du territoire congolais au Rwanda est un abandon de souveraineté. Personne n'a le droit de le faire sauf par voie de référendum.
Article 44 alinéa 1 : Tout acte, tout accord, toute convention, tout arrangement administratif ou tout autre fait, qui a pour conséquence de priver la Nation de tout ou partie de ses propres moyens d'existence, tirés de ses ressources naturelles ou de ses richesses, est considéré comme crime de pillage et puni par la loi.
Celui qui se rendra coupable d'un tel acte doit être poursuivi devant la justice.
Article 45 : Les actes visés à l'article précédent, ainsi que leur tentative, quelles qu'en soient les modalités, s'ils sont le fait d'une autorité constituée, sont, selon les cas, punis comme crime de pillage ou comme acte de forfaiture.
Art 53 alinéa 1 et 2 : Les biens de l'État sont sacrés.
Les biens du domaine public sont inaliénables, incessibles, imprescriptibles et insaisissables. Tout citoyen doit les respecter et les protéger.
L'article 53 alinéa 3, renvoie à la loi pour la fixation des conditions de cessions des biens du domaine public.
Allô Oko Ngakala ! Lui qui est si prompt à dégainer la fatwa contre les oppositions pour atteinte (imaginaire) à la sureté intérieure du pays pour les jeter en prison est étonnamment silencieux, rasant les murs. Les Congolais attendent qu’il interpelle son patron Sassou pour trahison et atteinte de la sureté de l’Etat.
Je sais, comme d’ailleurs tous les Congolais, que Sassou est un violeur en série de ses propres constitutions. Comme tout bon dictateur, il n’en fait qu’à sa tête et n’a aucun respect de ses textes. La cession des terres est un problème trop sérieux pour le laisser seul à Sassou et à sa bande d’en décider. Ce qui se passe en RDC avec l’occupation rwandaise devrait nous interpeller. Car cela n’arrive pas qu’aux autres. Sassou ne sera certainement plus là pour régler le problème qu’il aura créé. C’est aux Congolais de se mobiliser dès à présent. Demain, ce sera trop tard.
Bahamboula Jonas Tostao, notre ancienne gloire du football congolais apporte du grain à moudre à mon propos sur le caractère sacré des terres. Combien sont-ils des Congolais dans sa situation? Sans doute des millions qui vivent dans l'anoymat. Voici une légende qui a tout connu et qui, face à la dureté de la vie à Brazzaville, décide de retourner sur les terres de ses parents pour y cultiver des produits agricoles. Retrouvera-t-il les terres laissées par ses parents ? Sassou a peut-être tout vendu, D’où l’adage de mon père : « tu peux tout vendre sauf la terre nourricière ».
Jean Claude Nzolani
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