Enlevé le 11 Mars 2021 en pleine campagne en vue de la supercherie présidentielle, devant son domicile par les hommes en armes, la milice de Sassou, et laissé sans aucune nouvelle durant les jours qui ont suivi son enlèvement, le Dr Alex Dzabana, 78 ans, est détenu arbitrairement depuis le 6 Avril 2021 à la maison d’arrêt de Brazzaville sans aucune forme de procès. Depuis, le Dr Alex Dzabana, a vu son état de santé se détériorer en prison.
Aux Congolais, jeunes ou moins jeunes, plongés dans leur confort léthargique, et qui assistent Sassou broyer chacun de nous sans broncher. Le Dr Alex Dzabana aurait pu, s’il l’avait voulu, se contenter paisiblement de sa retraite car il avait toute sa vie derrière lui. Malgré son âge, il était de tous les combats, préoccupé par la misère des Congolais, dans un pays riche dont les ressources ont été confisquées par un tyran et son clan. Un combat pour lequel il croupit en taule depuis des mois, au péril de sa vie. Aujourd’hui, le voilà en danger de mort en prison. Et toi, jeune ou moins jeune, pour qui il se bat, que fais-tu ? Je suis admiratif des Sénégalais, quand je pense comment ces derniers se sont mobilisés dans tout le pays en mars dernier pour demander la libération d’Ousmane Sonko, faisant trembler le pouvoir de Macky Sall, lequel a vite fait, les jours qui ont suivi , de procéder à la libération de l’opposant.
Que nous faudrait-il encore de plus pour dire STOP à la folie de Sassou ? Les années passent. Les drames s’accumulent. Je suis sans voix pour qualifier ce qui se passe dans ce pays depuis le retour de Sassou au pouvoir. Voici un homme qui dit être élu démocratiquement mais qui, curieusement, passe son temps depuis des années à traquer les opposants, séquestrer les acteurs de la société civile et terroriser de pauvres paisibles citoyens, engagés ou non, quand il ne les tue pas tout simplement dès lors qu’il sent que vous représentez une menace pour son trône familial. Mais de qui et de quoi a-t-il peur, puisque selon lui, le Sassouland est une démocratie ? Faut-il rappeler ici à Sassou, que dans une démocratie, il n’y a pas de prisonniers politiques, ni d’opinion ? Que font en prison Jean Marie Mokoko, le Docteur Alex Dzabana, André Okombi Salissa, Chryst Dongui Belvy, Florian Miangouila et tous les autres.
A Sassou et les membres de son clan qui tuent, emprisonnent, sèment la terreur et volent l’argent des Congolais. Quand on est réellement élu et adulé par une population, la légitimité fait foi. On ne reste pas sur ses gardes. On ne reste pas sur le qui-vive. On ne doute de rien et on ne voit pas le complot ou le diable partout, même là où il n’y en a pas. On ne traque pas les opposants et on ne surveille pas son peuple comme on surveillerait le lait sur le feu.
Combien vous faut-il encore de victimes pour arrêter cette folie ? Quelle est cette haine…quelle est cette inhumanité qui pourrait justifier que l’on enferme des mois durant un presqu’octogénaire, inoffensif, au point de le laisser mourir en prison ? Etes-vous encore des humains ?
A tous ceux qui soutiennent Sassou dans sa folie, notamment ses militaires, ses parents ou ses courtisans. Ça suffit ! Trop de larmes. Trop de familles brisées. Trop de rancœurs. Trop de deuils. A tous ces pseudos militaires dont la seule préoccupation majeure est et reste l’avenir des Mbochis, comme le disait Nianga Mbouala lors du procès Dabira, vous êtes tout aussi comptables de tous ces crimes, et aurez sur vos consciences la mort du Dr Alex Dzabana, si jamais ce dernier venait à décéder en prison faute de soins. Vous serez complices de sa mort comme celle de tous les autres prisonniers politiques qui croupissent depuis des mois en prison. Je pense à Jean Marie Mokoko, André Okombi Salissa, Chryst Dongui Belvy, Jean Rivet Niati, Jean Louis Packat, Etienne Mombo et Florian Miangouila. Dans d’autres pays, comme au Mali par exemple, les militaires sont au-dessus de toutes les considérations partisanes ou parentales, et prennent leurs responsabilités lorsqu’ils jugent qu’il y va de l’intérêt supérieur de la nation, pour la cohésion sociale et pour le vivre ensemble.
Le pouvoir pour le pouvoir, quoiqu’il en coûte ! Telle est la devise de Sassou et son clan. Mais la loi de la nature, elle, est implacable. Comme toute chose, il y a un cycle de vie. Rien n’y échappe. Je crains que la fin ne soit tragique pour les membres du clan au pouvoir, au regard des crimes commis dans ce pays.
Jean Claude Nzolani.
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