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Un Congolais en danger…Qui veut se payer la tête de Roland-Levy Nitou ?

politique
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On n’en a pas tué assez comme ça, et on veut se payer la tête de Roland-Levy Nitou ? 

L'affaire a tout de la barbouzerie. Des hommes cagoulés se sont présentés au domicile de Roland-Levy Nitou dans la nuit du 2 au 3 Avril où, de longues minutes, ils ont fait le pied de grue devant la porte. Face au refus de la fille Nitou d’ouvrir la porte, ces derniers ont fait choux blanc et rebroussé chemin avant d’aller rejoindre une voiture qui les attendait hors de la cour et disparaître dans la nature.

Roland-Levy Nitou, c’est ce gentleman à la tête de l’association dénommée, « les indignés du 242 ». Une bande de copains réputés pour être incorruptibles, qui dénoncent pacifiquement mais avec vigueur les dérives du pourvoir Sassou en débusquant dans l’hexagone les biens mal acquis du dictateur congolais et son clan. Tous y passent : Sassou, sa femme, ses enfants, ses neveux, ses nièces, ses cousins, sa bande de copains, ses ministres et tous les dignitaires du pouvoir. Evidemment, tout ceci n’est pas pour plaire au tyran congolais et sa bande, qui voient ainsi leur secret le mieux gardé dévoilé aux yeux du monde. Un pillage systématique des deniers publics qui a conduit le pays dans un cul de sac, avec pour corollaire la situation économique très difficile que traverse le Congo-Brazzaville. Conséquences :  des centres hospitaliers fermés, bourses, salaires, pensions de retraite ne sont plus versés. Le point d’orgue de cette bérézina ambiante, ce sont les manifestations répétées des étudiants congolais à Cuba qui réclament 27 mois d’arriérés de bourse. Béats, les Cubains découvrent la chienlit du pays de Sassou sur leur sol.

Une chienlit d’une ampleur inédite qui a contraint le régime Sassou à frapper depuis 3 ans à la porte du FMI sans succès, à son grand désespoir. Depuis, Sassou applique la théorie du bouc émissaire, qui consiste à faire porter sur des lampions l’échec cuisant de sa dictature clanique. La démocratie selon Sassou, c’est l’art d’assassiner ses opposants quand il ne les fout pas en prison. Après Jean Marie Mokoko, André Okombi Salissa, Paulin Makaya et Ferdinand Mbaou, voici Roland-Levy Nitou et ses potes plus que jamais dans le viseur du clan Sassou.

Le cas Nitou, c’est le dernier d’une longue saga qui a connu ses derniers soubresauts il y a quelques semaines avec l’assassinat dans des conditions complètement rocambolesques de Daniel Forestier, l’un des hommes soupçonnés dans le deuxième projet d’assassinat du général Mbaou condamné à vivre avec une balle logée près du cœur après avoir échappé à la première tentative de meurtre en 2015. Daniel Forestier, aurait-il payé pour absence de résultats ou serait-ce pour le faire taire à jamais ? Sans doute, on ne le saura jamais. Pourquoi un tel acharnement sur Ferdinand Mbaou ? Voilà le vrai visage du potentat congolais. Vertueux dans ses discours, commanditaire d’assassinats ciblés de ceux qui dénoncent les travers de son régime qui ont conduit tout le monde dans l’abîme. Si cela épargnait les Congolais, personne ne s’en plaindrait. Sauf que dans sa gestion villageoise de la chose publique, Sassou entraine tout le monde excepté lui et son clan.

Combien lui en faut-il, les Congolais à sacrifier ? En 40 ans, dieu sait combien il en a sacrifiés. Des milliers, mais pas assez à ses yeux pour arrêter l’addition. Assez !

La démocratie chers Messieurs illégalement installés au pouvoir au Congo-Brazzaville, c’est le débat d’idées. La démocratie, ce n’est pas se livrer aux actes de terreur, d’emprisonnements ou d’assassinats de ceux qui contestent la légitimité de votre pouvoir et ses dérives aux conséquences tellement désastreuses que les Congolais sont les premiers à en payer le prix au plus fort.

40 ans au pouvoir, pour un tel désastre alors que ce pays a tous les atouts ?  Qu’ont fait les Congolais pour subir ce supplice ?

La vérité a quelque chose de terrible, c’est qu’elle est têtue. On a tué Marien Ngouabi, Massamba-Débat, Biayenda, Kinganga, Diawara et bien nombreux avant ou après eux. On a enfermé les Mokoko, Okombi, Paulin Makaya et tous les autres, croyant ainsi taire à jamais la vérité. Grosse Erreur ! il y a maintenant Roland Levy Nitou. C’est la preuve que la vérité n’a pas de tombe. Vous pouvez le tuer, mais soyez-en sûr, il y aura encore d’autres Roland-Levy Nitou.

Jean Claude Itoua

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