24
Mer, Avr
0 Nouveaux articles

Interview du vénéré pasteur sur le chemin d’avenir du Congo Brazzaville

Afrique
Typography
  • Smaller Small Medium Big Bigger
  • Default Helvetica Segoe Georgia Times

Bien des choses à vous Vénéré père et immense est vraiment ma joie de communier avec vous sur le chemin d’avenir de notre beau cher pays le Congo qui, à vos yeux, ne peut être que celui du développement intégral et de la paix ! Qu’est-ce que vous pouvez nous conseiller à ce propos ?

A l’occasion du trente huitième anniversaire de l’assassinat du vénéré pasteur Emile Biayenda

Interview du vénéré pasteur sur le chemin d’avenir du Congo Brazzaville

TAÀTA N’DWENGA éditorialiste du journal imaginaire de « l’être intérieur » ou du MUÙNTU, s’est rapproché en âme et conscience du vénéré pasteur, le Cardinal Emile BIAYENDA pour solliciter son aide et son soutien dans les prières et actions qui sont menées, ici et là, pour le maintien de la paix au Congo-Brazzaville.

  1. Le Journal du MUÙNTU : Bien des choses à vous Vénéré père et immense est vraiment ma joie de communier avec vous sur le chemin d’avenir de notre beau cher pays le Congo qui, à vos yeux, ne peut être que celui du développement intégral et de la paix ! Qu’est-ce que vous pouvez nous conseiller à ce propos ?

Le Cardinal Emile BIAYENDA : [J’invite mon cher et beau pays le Congo-Brazzaville] à méditer et à prier sur un aspect contradictoire de la vie actuelle : d’un côté, l’Homme veut effacer Dieu de ses voies humaines, de l’autre il recherche tumultueusement ce que Dieu veut : la justice, le bien-être de l’Homme…Mais le monde n’accepte plus les méthodes du Christ. L’Homme ne veut plus de Dieu dans la recherche et pour le rétablissement d’un monde plus juste, plus généreux et paisible…il emploie les armes pour menacer les pourparlers. [Cardinal Emile Biayenda Homélie prononcée à Ars, le 18 mars 1973]

Le monde actuel semble donner ses préférences à Barabbas : malgré lui ce monde choisit le glaive et la bombe pour maintenir la paix. Certains aiment mieux les actions de brutalité et les menaces pour rétablir la justice. Barabbas est libéré avec ses crimes, ses violences, ses cris de haine et de divisions, ses perturbations et ses agitations injustes, il est admiré et acclamé. [Cardinal Emile Biayenda Homélie prononcée à Ménilmontant 6 mai 1973]

  1. Le Journal du MUÙNTU : Mais Mon très Cher et Vénéré père que doit-on, en définitive, faire pour restaurer effectivement et durablement la paix au Congo-Brazzaville d’autant plus que ses représentants actuels sont dans une incapacité totale de la construire pour un Congo uni, meilleur, citoyen et fraternel ?

Le Cardinal Emile Biayenda : C’est par notre prière que nous permettrons que l’Esprit de Dieu assiste ceux qui, dans les différents milieux doivent concrètement bâtir la cité de la terre en vue de la rendre habitable. Par notre prière nous aiderons tous les hommes à préparer…le chemin du Bien, de la justice et de la paix. [Cardinal Emile Biayenda Homélie prononcée à Ménilmontant 6 mai 1973]

Voilà la vérité  à laquelle nous devons nous convertir :

-                  Dieu règne par le bien,

-                  Et là où se fait le bien – là Dieu travaille

-                  Là où Dieu est acclamé, - là Dieu est honoré !

Dieu règne par la fraternité entre les hommes et là où des hommes s’entendent là aussi est Dieu.

-                  Là où l’on s’aime

-                  Là aussi Dieu règne

-                  Là Dieu est acclamé par des palmes immortelles du bien. [Cardinal Emile Biayenda Ménilmontant 6 mai 1973]

  1. Le Journal du MUÙNTU : Depuis votre assassinat le 22 mars 1977 et donc votre départ sur terre, le Congo-Brazzaville va de plus en plus mal et quel message souhaiteriez-vous partager avec nous pour qu’il y ait plus de paix ou plus d’unité parmi les hommes ?

Le Cardinal Emile Biayenda : Qu’en ce mois spécial, notre prière…pour notre pays et pour la paix parmi les hommes, monte vers Marie, notre Mère à qui notre pays a été consacré…en ce jour de grâce et de fraternité, nous vous lançons plus qu’un appel, à vous tous… pour nous unir…pour promouvoir la paix et la charité dans notre pays et dans le monde. [Cardinal Emile Biayenda Stade Félix Eboué 20 mai 1973]

  1. Le journal du MUÙNTU : Mais Vénéré père-cardinal beaucoup de Congolais sont fatigués d’entendre parler de paix ou d’unité mais celle-ci n’est jamais traduite dans les faits et actes humains ! Alors que doit-on entendre vraiment par unité, en l’occurrence l’unité nationale ?

 Le Cardinal Emile Biayenda : L’unité vraie, c’est l’unité des cœurs, l’unité des esprits peu importe les diversités extérieures…c’est cela qui montre le mieux que l’on est vraiment Un, qu’on est une même famille lorsque les joies des autres deviennent nos joies et que les peines des autres deviennent nos peines…l’essentiel pour l’unité c’est de penser, de dire le bien des autres, reconnaître le bien que les autres sont capables de faire. [Cardinal Emile Biayenda extrait de l’interview tenue à la voix de la Révolution février 1973]

  1. Le journal du MUÙNTU : Une dernière question mon Vénéré père avant de vous laisser dignement vous reposer en paix !

Deux ans avant votre départ sur terre vous vous inquiétiez déjà des vicissitudes de la société de consommation ! Quels précieux conseils pouvez-vous nous donner à l’heure actuelle dans un Congo qui est en perte de vitesse sur pas de valeurs qui fondent en temps normal sa raison d’être ?

Le Cardinal Emile Biayenda : La société de consommation envahit nos vies. Nous sommes cependant héritiers de coutumes très belles, malheureusement souvent déformées. Vivant dans l’Etat Congolais examinons notre vie dans notre manière de penser et d’agir, au regard de notre mentalité propre et de nos habitudes…Cette œuvre est grande et belle. N’hésitons à demander l’aide de Marie, notre dame du Congo. Tout cela exigera de nous de grands efforts, c’est certain. Il faut du courage pour modifier certaines habitudes de vie…Reconnaissons les obstacles qui entravent…l’unité et l’harmonie entre citoyens de notre nation. [Cardinal Emile Biayenda lettre pastorale 6 novembre 1973]

Propos recueillis en âme et conscience par Rudy MBEMBA-Dya-Bô-BENAZO-MBANZULU (alias TAÀTA N’DWENGA) coordonnateur général du cercle KI-MBAÀNZA ou des Amis de la Nation Congolaise (L’A.N.C.)