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Vous avez dit audit, Mme Lagarde ?

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Tribune libre

On rase gratis et on repart avec les mêmes, comme avant, et comme si de rien n’était ? Finalement, de qui se moque-t-on ? Si Sassou et son clan étaient des gens sérieux, nous n’en serions pas là. Surtout, s’ils étaient des bons gestionnaires, ça se saurait. Qu’ont-ils fait de l’argent des Congolais engrangé depuis des années quand le prix du baril de pétrole oscillait les sommets ? Pendant qu’on y est, commencez alors par auditer le premier cercle : Sassou et tout son clan,

Fini le viol de la constitution en octobre 2015 par Sassou. Fini aussi le hold-up électoral d’Avril 2016 duquel il tire son illégitimité. Un grand coup de pied à la Chappe de plomb pesante sur le génocide perpétré au Pool par les hommes de Sassou. Omerta complet sur tous ces centaines de prisonniers politiques jetés en prison pour avoir réclamé soit le départ de Sassou, soit imploré l’audit de la nation avant Mme Lagarde, ou les deux. Comme par miracle, on passe l’éponge. On a tout oublié ou presque de l’origine multidimensionnelle de cette crise causée par un vieux dictateur qui, à part voler, lui et son clan, s’arque boute inutilement au pouvoir depuis près de 34 ans.

Ça y est, tout le monde ne parle plus que de ça en OFF au Congo, dans les milieux feutrés du pourvoir, comme dans les rues de cet Etat policier que Sassou et son clan ont indubitablement conduit à la faillite avant d’appeler le FMI à la rescousse. Audit par-ci, transparence par-là, et patati et patata. En effet, depuis que Mme Christine Lagarde, directrice du FMI, dans une interview accordée à RFI, a conditionné l’aide (En réalité une dette inutile sur le dos des Congolais) à un audit approfondi de l’Etat Sassou pour voir plus clair et peut-être sauver ce régime illégal, il y a comme un air du déjà entendu : Les états de la nation réclamés à cor et à cri par certains Congolais aujourd’hui au gnouf, et auxquels Sassou et son clan sont restés sourds. Pour les griots du vieux dictateur, c’est une sacrée douche froide même si par malhonnêteté, ils en attribuent la paternité au vieux tyran.

Question à madame Lagarde : Qu’attendez-vous de cette opération de sauvetage d’un tyran, qui cumule près de 34 ans au pouvoir, remuant la terre entière y compris vos connaissances, vieilles comme nouvelles, tels Dominique Strauss Khan, Dominique de Villepin, Emmanuel Macron, Bruno Lemaire, etc.., pour que votre institution lui accorde des largesses ? Une chose est cependant vraie, les Congolais, eux, n’en attendent pas grand-chose, à part, une fois de plus, être les dindons de cette farce qui s’apparente à une escroquerie en bande organisée qui ne dit pas son nom.

Voyez-vous Madame, quand un Etat, joue à cache-cache avec des agents d’une institution aussi prestigieuse comme la vôtre, allant jusqu’à cacher ses dettes et en produisant des faux grossiers, ça en dit long de cet Etat et ses représentants. C’est un Etat voyou dirigé par une bande de voleurs et de mafieux, à la tête de laquelle se trouve celui qui vous fait des pieds et des mains pour sauver son régime. Voilà, ce qu’en pensent les Congolais.

Tant que Sassou et sa bande de voleurs seront là, rien ne changera. Le FMI aura beau engloutir des milliards pour renflouer les caisses, ce qui est sûr, c’est que dans quelques années, nous en reviendrons au même point.  On ne change pas l’homme. Comme le dit si bien un vieil adage de chez nous : « Un tronc d’arbre a beau séjourner dans l’eau, quelle que soit la durée, jamais il ne se transformera en caïman ». Autrement dit, un voleur reste un voleur, un criminel, c’est un criminel. C’est le cas de Sassou et sa bande, dont les gènes sont couverts de ces tares.

Sassou, un récidiviste ? Oui Madame Lagarde. C’est même une vielle connaissance des institutions financières internationales et aussi des bailleurs privés, Souvenez-vous du marathon que livra notre tyran pour que le Congo, un pays riche, soit éligible au statut du PPTE. C’était, il y a à peine quelques années sous l’ère Chirac, l’homme qui le fit revenir au pouvoir par les armes au prix du sang et des larmes des Congolais. Résultat : une partie de l’ardoise du Congo fut effacée, après un lobbying intense de nombreux soutiens de notre dictateur national. Aujourd’hui, où en sommes-nous avec la dette ? Et rebelote, plus de 120 % pour les plus optimistes !

Alors, on continue comme ça ?

Jean Jacques MORAWA.

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