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Majorité présidentielle : c'est le sauve qui peut !

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Le ciel s’assombrit pour le PCT et la majorité présidentielle. Un à un les rats quittent le navire Nguesso à la dérive. Le RDD de Yhombi Opango et l’UP de Jean Martin Mbemba ont déjà rejoint le collectif des partis opposés au changement de la Constitution. Le RC (Rassemblement citoyen) de Claude-Alphonsine N’Silou a publié une déclaration qui ne laisse pas place au doute. Des personnalités comme les ministres Claude Munari et Henri Djombo ((1), Zacharie Bowao et Gabriel Oba Apounou, Lefouoba, membres du Bureau politique du PCT, Benoît Moundélé Ngolo, Roland Bouiti Viaudo (semble-t-il) et bien d’autres seraient opposés à la folie de Sassou de vouloir mourir au pouvoir. Et que dire de la déclaration de Noël des Evêques qu’on a connu d’ordinaire plus prudents !

Lors de la réunion de la majorité présidentielle le 15 décembre dernier, le MCDDI a pratiqué la politique de la chaise vide. Et pour cause : le parti fondé par Bernard Kolelas était observateur à la réunion du collectif de l’opposition… Et d’ailleurs, nous apprend notre confrère La Semaine africaine : « A cette réunion, la plupart des partis n’y ont envoyé que des délégués n’ayant pas pouvoir de les engager. Au point que la réunion a été suspendue pour être reportée au vendredi 16 janvier. Mais, ce jour-là, on a enregistré beaucoup plus d’absences qu’auparavant. Il n’empêche que la réunion a eu lieu et le président par intérim, Pierre Ngolo, a annoncé la signature solennelle, devant les médias, le mardi 20 janvier (2), par chaque parti et les individualités, de la déclaration sur le changement de Constitution. Et les présidents des partis sont, personnellement, invités à signer, eux-mêmes ».

De fait, la majorité présidentielle s'est réunie ce 20 janvier. Patatras ! De nombreux partis membres de cette organisation ont refusé de suivre le PCT dans sa folie suicidaire de conserver à tout prix le pouvoir en s'abstenant de signer la déclaration appelant au changement de constitution. Ce sont : le MCDDI, le RDPS, le MDP de Jean Claude Ibovi, le MSD de Blanchard Oba, le Rassemblement citoyen de Jean Claude Nsilou, le PSVR de Michel Mampouya et la DRD d'Hellot Mampouya.

Seuls le parti familial le PUR de Willy Nguesso et quelques appendices alimentaires du PCT continuent de cheminer avec Sassou.

Au rythme où Pierre Ngolo mène sa barque droit vers le banc de sable, il va falloir que Sassou descende de son piedestal et mouille sa chemise. Et les seules cartes qui lui restent ont pour nom : la corruption et la politique de la terre brûlée qui consiste à " créer une situation ", une stratégie par laquelle le PCT provoque artificiellement une crise d'insécurité au risque de déclencher une nouvelle guerre, au cas où on ne laisserait pas Sassou mourir au pouvoir. Ceux qui connaissent " le bâtisseur infatigable " pronostiquent qu’il n’hésiterait pas à mettre le pays à feu et sang pour parvenir à ses fins. Lui en laissera-t-on une fois de plus l’occasion ? That is the question.

  1. Des soutiens hier fidèles à Sassou nous ont confié benoitement qu’ils sont dans une situation d’attente. Ils attendent de voir de quel côté va pencher la balance pour tourner casaque. Dans cet esprit, ils ont déjà pris discrètement attache avec l’opposition qu’ils informent de l’évolution de la situation au sein du pouvoir. Ils ont certainement en tête ce qui est arrivé, après la chute du régime, aux partis corrompus au dernier moment par Blaise Compaoré au Burkina Faso.
  2. Le PCT a prévu du reste une marche ce mardi 20 janvier avec la promesse de distribuer de l'argent (1 million de F CFA, dit-on, pour appâter les masses populaires affamées) à ceux qui se joindraient à cette manifestation.

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Lettre ouverte de Zacharie Bowao à Sassou

 Extraits

Le Bureau Politique du PCT veut engager la mouvance présidentielle dans une impasse historique, à savoir le basculement du pays dans un chemin sans issue, à l’opposé du Chemin d'Avenir que Vous incarnez.

Les Camarades du Bureau Politique du PCT excellent dans la caricature, eux qui vont jusqu'à soutenir que la Constitution du 20 janvier 2002 concentre tous les pouvoirs entre les mains d'un seul individu, le Président de la République. Comble d'ambiguïté, cela est la caractéristique classique d'un régime dictatorial. Or, un tel argument n’honore pas notre « cher Président », et conforte ceux qui pensent que notre « cher Président » est un dictateur. Donc, pour eux, la démarche radicale de changement de la Constitution actuelle, ne ferait que Le faire apparaître comme tel.

Ironie tragique !

Je l'ai fait vainement remarquer pendant les débats, les innovations suggérées par les « souverainistes », auraient pu être examinées sans fioritures dans le cadre légitime d'une révision constitutionnelle. À l'exception de deux d'entre elles, à savoir :

1) la remise en cause du principe de la limitation du mandat présidentiel ;

2) l'élection du Président de la République par le Parlement.

Le principe de la limitation du mandat du Président de la République est un acquis historique de la démocratie congolaise, dont l'enjeu est de prévenir la confiscation du pouvoir. D'où la clause de fermeture juridique dont il est frappé. Or, paradoxalement, c'est l’ « éternité au pouvoir » qui se profile à l’horizon proposé d'une élection du Président de la République au suffrage universel indirect. Un recul historique inouï!

Comment un Parti politique dit moderne peut-il ainsi raisonner par l'absurde, estimant avoir politiquement raison à partir d'une démarche juridiquement (donc techniquement) infondée ?

A cette question et à mes autres interpellations, la réponse n’a pas varié. Elle se résume aux propos que voici :

« Nous ne sommes pas dans la spéculation académique, mais sur une question éminemment politique, celle du pouvoir à conserver non plus dans le respect de la Constitution actuelle, mais par une démarche illégale, insolite et inhabituelle.

L’essentiel est de ne pas perdre le pouvoir. Il ne faut pas se tromper d'arène... »

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