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Sassou, le fardeau des Congolais

politique
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Après avoir pillé, marché sur les cadavres dans la région du Pool sur fond de génocide et perverti les institutions, après avoir transformé l’Etat en une organisation clanique quasi mafieuse, après avoir fait main basse sur la totalité des richesses du Congo, après avoir promu la corruption, le tribalisme, la concussion et l’impunité, le pouvoir de Brazzaville se retrouve le bec dans le sable et son chef suprême tourne en rond. Il a tout simplement ruiné son pays.

En se retrouvant aujourd’hui face à son œuvre ténébreuse caractérisée par le néant, l’homme récolte ce qu’il a semé. Hanté par ses propres démons, il redoute chaque jour, le moment de vérité. L’héritage de son passage à la tête du pays se résume en un désastre sans précédent. Une désolation innommable mêlant gangstérisme et esclavagisme.

Historiquement, le régime de Sassou se situe, sans aucun doute, dans le prolongement de nos deux sombres époques de triste mémoire ; le colonialisme et l’esclavage. Les fâcheuses visées des acteurs coloniaux et esclavagistes reposaient, pour l’essentiel, sur des raisons économiques d’exploitation de l’homme par l’homme. Celles du régime Sassou sont irrationnelles et indiscernables. Cependant, elles rejoignent les visées colonialistes par leur propension commune à la prédation.

esclave des colons

                                                                          Esclavage le temps des colons

Il n’est pas abusif de considérer le régime de Brazzaville comme oppresseur, sans but ni objectif réel pour le pays. Le supplice de Tantale qu’il inflige à la population et l’obsession de domination quasi bestiale de son clan rendent la vie dans le pays infernale. La gratuité de sa brutalité auprès de ses congénères dont il a pourtant la charge d’émancipation détermine sa nature tyrannique venue passé.

Les visées d’une république paisible et prospère de l’ère Sassou ne relèvent que de la démagogie à laquelle s’ajoute les rêveries d’un tyran tout à la fois vomi et momifié à la tête du pays.

Cette loque politique et son prétendu pouvoir s’étant faits l’incarnation de la voyoucratie et de la médiocrité, le Congo-Brazzaville s’étrangle sous le poids des conséquences de l’effondrement de son administration et de toutes les poutres de la société rurale qui soutenaient jadis le pays. Ce pays est tout simplement à la dérive.

Vendre son pays consiste notamment à faire le commerce biaisé de ses richesses, à l’endetter de manière opaque à son corps défendant, à donner quelque chose contre de l’argent, à gager ses ressources, à introniser un chinois sans encrage traditionnel par exemple comme chef coutumier dans un village septentrional, à sacrifier la jeunesse du Congo au profit de sa propre progéniture, à anéantir ses forces de progrès au bénéfice des intérêts étrangers ; bref, à le trahir par intérêt. Ce pays est tout simplement vendu chaque jour.

A ne point s’y méprendre, les chantres insatiables de cette dictature campent sur leur volonté de « préserver la paix chèrement acquise ». Une menace à peine voilée des tenants de la ligne dure du régime, toujours prêts à embraser le pays. C’est ainsi que plus personne n’évoque le développement du pays et encore moins celui d’édification d’une société moderne tournée vers l’avenir. Ce pays est tout simplement bâillonné.

De son coup de tonnerre originel qui emporta deux anciens présidents et un prélat (Marien Ngouabi, Massamba-Débat et le Cardinal Emile Biayenda), le pouvoir de Brazzaville a institué une culture de violence qui broie les dignes fils du pays.

Devant l’impunité garantie par le régime, les barbouzes du pouvoir ne se cachent plus et opèrent leurs crimes en public sans répit, afin de marquer les esprits. C’est ainsi qu’à Nkayi, la population a investi la rue en signe de protestation et d’indignation, à la suite de l’exécution sommaire d’une malheureuse femme sourde, muette et enceinte, pour n’avoir pas porté de masque ! Ce pays est tout simplement gangstérisé.

Cette gouvernance nord-coréenne du pays, avec une déclinaison des bébé-noirs, foncièrement villageoise, tient une place importante dans l’administration du territoire. Il existe au Congo-Brazzaville un oppressant maillage visant essentiellement une impérative obséquiosité de la part des populations pourtant à bout de souffle.

Cette transformation du pays en un gigantesque milieu carcéral bridant tout épanouissement humain contribue fortement à l’inhibition des énergies, donc au renforcement de l’embrigadement de la jeunesse, laquelle piaffe pourtant d’impatience pour son émancipation. Ce pays est tout simplement bloqué.

A moins de six mois des prochaines pseudo-élections présidentielles, la lassitude se confond à l’accommodation, l’opposition officielle ayant montré qu’elle ne constitue que l’autre face du pouvoir. C’est dans ce calme apparent que réside l’incertitude. Car un peuple sans perspective d’avenir devient à terme incontrôlable. Cette éventualité d’une révolution demeure sourdement d’actualité.

 Jamais un régime fantoche et mafieux ne saurait prétendre porter les aspirations du peuple. En soixante ans d’indépendance, Sassou cumule à lui tout seul près de quarante ans de pouvoir ! Il est, par conséquent, le congolais à même d’expliquer et de répondre du désastre congolais. Son action se ponctue en une banqueroute qu’il n’ose avouer.

L’empreinte des méfaits de son régime nécessitera beaucoup de clairvoyance et de talent de la part des générations futures auxquelles il a réussi aussi à soutirer quelques quatorze mille milliards. Le Fond Monétaire International étant de moins en moins en complicité avec les dirigeants congolais, Sassou continue de jongler et ne consent nullement laisser le pouvoir.

salle de classe a brazzaville

                                                                 Génération future sacrifiée

L’éviction de ce régime cadenassé de l’intérieur et on ne peut plus corrompu est une nécessité absolue. Ensuite, il faudra trouver les mécanismes visant à purger les différentes énigmes qui minent la société congolaise.

Justement, c’est sur ce point qu’apparaissent les craintes du dictateur congolais. Ce dernier redoute le retour de manivelle. Par conséquent, il utilise le pouvoir comme moyen de de se protéger, histoire de ne jamais rendre de comptes. Ce calme apparent ressemble à celui qui précède des tempêtes, tant pour les populations du Congo, la coupe, pleine, déborde. Alors, les prochaines élections, à l’instar des précédentes, ne seront qu’en mode pseudo à moins que …

Abraham Avellan WASSIAMA

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