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Parole de sous-off... à la noix !

politique
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J’ai attentivement écouté la fameuse audio qui circule sur les réseaux sociaux. L’audio du soi-disant sous-officier de la garde présidentielle de Sassou. Je le dis tout de suite : j’ai été très déçu. Déçu, mais pas surpris car, comme je m’y attendais, j’ai été copieusement servi par la médiocrité de son auteur, la caractéristique première des officiers de Sassou. En voilà encore un qui, à l'image d'un Dabira ou d'un Nianga Mbouala et comme la majorité des officiers du  clan au pouvoir au Congo, ne semble devoir ses galons qu'à son appartenance ethnique plutôt qu’au mérite. Tribalistes, ils sont,  sectaires ils resteront quand il s’agit du pouvoir.

Un vrai militaire, ça agit quand il n’est pas content, de surcroit quand il est à la garde présidentielle, bien placé pour le « Kia nguié wo " (fais moi l'affaire ou règle lui son compte), sinon, il la ferme et range sa queue soigneusement entre les jambes ! Au fait, de quoi se plaint-il, notre sous-off, lui qui sert avec zèle cette dictature clanique depuis des années au nom de la solidarité mbochi, comme il le dit lui-même?  Parce que l’on est mbochi, sous prétexte qu’on n’a pas le choix, on doit soutenir un tyran, sachant que celui-ci n’a pas gagné les élections ? Lamentable !

Un sous-officier digne de ce nom est un patriote qui ne sert pas une ethnie, mais la patrie.  Enfermé hélas dans le sectarisme que Sassou leur a inoculé comme venin, aujourd’hui il menace parce que Pierre Ngolo, un des piliers du système et natif de la même contrée que lui, serait sur le gril.  Mais le système Sassou dont il est l’esclave a toujours fonctionné comme ça. ! Quand on devient un élément gênant pour la conservation du pouvoir, au mieux, on se fait dégager, et au pire on se fait zigouiller. Quelle différence existe-t-il entre Pierre Ngolo et son patron ? Ils sont aussi criminels l’un comme l’autre, tout du moins, complice de crimes de sang et de crimes économiques en ce qui concerne Pierre Ngolo, au regard des fonctions et du rôle qui sont les siens dans le maintien de ce système affreux ?

Pierre Ngolo n’est pas un voleur dit-il. C’est peut-être vrai. Mais d’après certaines langues de vipère, il serait l’heureux propriétaire d’un pavillon du côté de Cergy Pontoise, dans la région parisienne.  Dans cette hypothèse, son poulain Pierre Ngolo saurait-il justifier l’origine des fonds qui lui auraient permis d’acquérir ce bien ? Toutefois, sans verser dans la polémique futile et n’en déplaise à l’avocat en treillis de Pierre Ngolo, Sassou a fait le job. Il a fait le job parce que l’image qu’ont les Congolais du Mbochi, qu’il soit de Boundji (l’ami Andely, ancien ministre des Finances mis à part), d’Abala, d’Oyo, des Plateaux ou je ne sais d’où encore, c’est l’image d’un paresseux, d’un voleur, d’un criminel, d’un tribaliste, d’un mauvais gestionnaire, a fortiori jouisseur. Vous avez beau crier au tribalisme, au diable ou au complot, n’empêche, voilà l’image qu’ont les Congolais du mbochi, même si c’est vrai, comme dans toutes les ethnies, il y a des bons et des mauvais. Je crains fort que cette image ne vous colle à la peau, même après Sassou. Votre défi est de taille. Débarrassez-vous d’abord de celui qui a mis sur le ban de la communauté nationale toute une ethnie, puis attaquez-vous à redresser cette image honteuse pour faire mentir les Congolais.  Un sacré challenge !

Que n'aurait-on pas dit, si c’était un Téké, un Mukongo, un Makoua ou un Bomitaba qui dressait un tableau aussi sombre dans lequel est plongé le pays, malgré toutes ses richesses et son potentiel. Oui, il n’y a pas d’hôpitaux et même les Mbochis y meurent. Oui, il n’y a pas de routes, ni d’électricité, et même les Mbochis en pâtissent. Oui, il n’y a pas du boulot, même les Mbochis sont touchés.  Puisque tout cela est normal, puisqu’il faut coute que coute conserver le pouvoir, comme cela est écrit noir sur blanc dans la Bible, celle des Mbochis, mais de quoi se plaint-il, notre sous-officier ?

Vidéo Christian Perrin Jri

Notre sous-officier n’apprend absolument rien aux Congolais qu’ils ne sachent déjà sur ce régime, qu’il sert Kalachnikov à la main, le tout afin de préserver les intérêts de Sassou et son clan, y compris ceux de Pierre Ngolo, son protégé.  Maintenant que ce dernier est sur le point de se faire broyer par le système au sein duquel il joue un rôle majeur, on crie au complot ?

Pour Pierre Ngolo, comme pour Norbert Dabira et les autres qui vont suivre, je vous le dis, je ne verserai aucune larme.

Jean Pierre Mouamba

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