Le visionnaire Abbé Fulbert Youlou

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A l’occasion du quarante-troisième anniversaire de la mort du père de la Nation congolaise (05/05/1972-05/05/2015) : le visionnaire Abbé Fulbert Youlou

L’interview imaginaire de la dernière ligne droite de l’Abbé Fulbert Youlou avant la rentrée 2015-2016 au Congo Brazzaville

L’année prochaine, le Congo-Brazzaville va connaître la fin du mandat du président Denis Sassou Nguesso. Il s’agit d’un événement important qui plonge le peuple Congolais dans diverses analyses au point de savoir quel sera l’avenir du Congo-Brazzaville au-delà de l’échéance électorale de 2016.

C’est en raison de ce grand rendez-vous de l’histoire de la Nation Congolaise que TAÀTA N’DWENGA éditorialiste du journal imaginaire de « l’être intérieur » ou du MUÙNTU, s’est rapproché par la méditation de l’Abbé Fulbert YOULOU pour connaître sa pensée fondamentale sur les enjeux de demain au Congo-Brazzaville.

  1. Le Journal du MUUNTU : Comment allez-vous Père-abbé « vous qui êtes aux cieux » et je viens vous rencontrer spirituellement sur initiative consciencieuse de votre peuple que vous aimez tant et qui a toujours manifesté un grand intérêt sur vos analyses sur la construction de la nation congolaise jugées, comme vous le savez, absolument pertinentes ?

Abbé Fulbert YOULOU : [Et vous comment allez-vous jeune homme vous qui êtes le défenseur de ma cause et de ma mémoire ?]

-        Le Journal du MUUNTU : Je vais bien mon Père et je profite de l’occasion pour vous transmettre les salutations de mon confrère et ami, votre très cher parent, Maître Philippe YOULOU qui est inscrit au Barreau de Nice.

Abbé Fulbert YOULOU : [Ok merci beaucoup vous lui transmettriez aussi les miennes en lui disant surtout qu’en vertu des pouvoirs qui me sont conférés en tant que Père… et bien naturellement à son endroit, sa descendance est bénie car elle est aussi mienne !]

[Pour en venir à votre question, je dirai que votre…] Acte [est] digne et d’une sagesse politique de très haute portée, cette décision a aussi témoigné de votre grandeur d’âme, un flair, ce sens des affaires mêlé à la connaissance des virtualités positives qui sommeillent dans le subconscient du peuple Congolais et qui se déchaînent quand il le faut [ Adolphe Tsiakaka in « L’Abbé Fulbert Youlou la mémoire oubliée du Congo-Brazzaville » Auteur autoédité 2009 P.243.]

  1. Le Journal du MUUNTU : Le mandat du président Denis Sassou Nguesso arrive à son terme au mois d’août 2016, à votre avis Père-abbé, a-t-on encore au Congo des dirigeants capables de mieux diriger et mieux représenter la Nation Congolaise ?

Abbé Fulbert YOULOU : …je demeure convaincu que Dieu peut se choisir, au sein du peuple, des hommes dont il a besoin, et auxquels il peut conférer quelque dignité pour servir d’instrument dans l’histoire…Mon passé ne croit pas avoir pactisé avec le crime, ni porté ombrage à l’honneur de mon pays…avec le meilleur dévouement, sans réserve aucune et sans compter de retour. De Bacongo à Poto-poto jusqu’aux moindres recoins de notre terre, mes traces illustrent mes antécédents. [ Adolphe Tsiakaka Op.cit P.243.]

  1. Le Journal du MUUNTU : Père-abbé quel bilan succinct pourriez vous faire sur les différents régimes qui se sont succédés au Congo-Brazzaville après votre chute en août 1963 ?

Abbé Fulbert YOULOU : Sur le plan politique, le parallèle est facile à établir entre les… régimes qui se sont succédés l’un après l’autre…De faire ce parallèle est un besoin, car c’est dans le besoin que tout se découvre. Tout se découvre notamment quand ce besoin s’inscrit dans un groupe qui se fait. Nous sommes au seuil de notre histoire. A ce seuil, il est absolument essentiel que la dialectique du groupe atteigne au niveau du concret. Je parlerai donc concrètement, avec votre permission.

De ma politique intérieure :

Laissons intervenir les témoignages dignes de foi et désintéressés. De tous, le meilleur, le plus probant, le plus irréfutable, comme le plus irrécusable est celui du peuple lui-même qui est tout singulièrement concerné. Il est tout particulièrement concerné, parce qu’il s’agit d’une affaire qui l’engage à fond, ici et là hier aujourd’hui et demain, dans l’ordre spécifique de ses orientations sociales présentes et futures. C’est une affaire de conscience nationale où l’imagination et le sentiment perdraient leur boussole. Pour y voir clair, il est donc impératif d’un impératif catégorique de consulter le peuple qui voit, compare et juge, selon un baromètre fondé sur des critères vertébrés et justes. De le faire, c’est un devoir de conscience, un devoir éminemment capital, parce qu’il s’agit d’une matière où la conscience seule peut prendre position face au monde qu’elle transcende pour atteindre son objet. [ Adolphe Tsiakaka Op.cit P.244.]

De ma politique extérieure :

Je ne saurais en parler sans m’attendrir. Car, c’est tout un passé jalonné de souvenirs très mêlés que je me verrais contraint d’évoquer et que ma mémoire n’égrène qu’avec tendresse. Je voudrais donc ne pas m’attendrir, car s’attendrir embrouille la pensée. « On ne communique pas davantage cette sorte de souvenirs que les épisodes d’un rêve ».

Ce qui fut Brazzaville, un paradis d’espoir, n’est plus aujourd’hui qu’un paradis de regrets, un paradis perdu. Paradis d’espoir, Brazzaville a vu naître les plus espérances africaines, les plus belles floraisons des organisations interpanafricaines : l’O.C.A.M., et l’U.D.E.A.C. qui n’est plus qu’un souvenir évanescent par la faute d’un régime, malheureusement.

Qu’à jamais Brazzaville soit devenu le berceau de l’indépendance en Afrique et son point de jaillissement, l’emblème de la liberté, est, pour sa couronne, les plus beaux fleurons, et pour notre cher Congo, un titre substantiel à son immortalité glorieuse. Pour votre humble serviteur que je suis, c’est un appoint non négligeable à son actif.

Bref ce panorama historique confère à notre cher pays, encore une fois, un luxe de rayonnement qui vaut son pesant d’or, et qui couvre tout notre continent. [ Adolphe Tsiakaka Op.cit P.245.]

  1. Le Journal du MUUNTU : Mais Père-abbé en quoi vous vous sentez mieux que vos successeurs à la tête de la présidence du Congo-Brazzaville depuis son indépendance ?

Abbé Fulbert YOULOU : Qu’il nous plaise à tous de reconnaître ce qui ne peut se cacher sous le boisseau : la lumière et la vérité. Les échos retentissent partout d’un passé où le Congo portait l’image d’un paradis sur terre, l’eldorado rêvé. « Cet Abbé avait su rendre populaire par son sens très aigu des relations publiques et maintenir son pays dans une enviable stabilité » déclare un journaliste étranger. [ Adolphe Tsiakaka Op.cit P.244.]

  1. Le Journal du MUUNTU : Père-abbé, si vous étiez encore à la tête de la présidence de la république du Congo-Brazzaville, que poseriez-vous comme acte fondamental durant la rentrée 2015-2016

Abbé Fulbert YOULOU : La meilleure preuve sera encore d’organiser des élections libres et sans contraintes.

Nos valeurs assassinées crient justice, au nom de la liberté et du Droit opprimés et frappés d’interdit de circuler. La misère dans les foyers, l’amertume dans les cœurs, la désolation partout répandue, enfin la décomposition chaque jour accentuée de l’âme sociale appellent un juste retour à la normale : le rétablissement de nos rapports humains au niveau du concret et du réel. Et le concret ne peut être que particulier, parce qu’en matière des sociétés humaines, le concret ne peut être que l’histoire. [ Adolphe Tsiakaka Op.cit P.244.]

  1. Le Journal du MUUNTU : Alors Père-abbé pensez-vous que le destin du Congo-Brazzaville est-il définitivement hypothéqué du fait de l’insouciance et donc de l’inconscience notoire de ses dirigeants actuels ?

Abbé Fulbert YOULOU : Des lueurs d’espérance brillent encore à nos horizons avec éclat. Nous sommes faits pour aller au-delà. Mais craignons d’avoir à rester là où nous sommes. L’imagination, quand elle s’enfonce dans les contradictions, qu’elle rentre dans les détails et se laisse engluer par des considérations nébuleuses, peut rendre rebutantes les décisions efficaces. Nous n’avons donc pas le droit de prendre un symbole pour un concept, ni de livrer aux raisonnements sophistes ce que nous avons le devoir de garder dans l’intimité de nos cœurs. Notre devoir est de voler le plus haut que nous pouvons, sur le chemin de l’histoire et de l’honneur, pour notre développement social humain, bien plus avec les ailes de la Raison qu’avec celles de l’imagination et du rêve. [ Adolphe Tsiakaka Op.cit P.246.]

« Vous vous trouvez devant une situation nouvelle…qui est suscitée par un ensemble de problèmes nouveaux. Pour chacun de vous, il doit s’agir que vous êtes citoyens congolais avant tout et que chacun de vous doit se poser la question de savoir quelle contribution il peut apporter au salut du Congo. Nous voulons dire que chacun de vous doit se sentir mobilisé pour la meilleure des causes, le salut national ». [Adolphe Tsiakaka Op.cit P.240.]

Propos recueillis en âme et conscience par Rudy MBEMBA-Dya-Bô-BENAZO-MBANZULU ( alias TAÀTA N’DWENGA) coordonnateur général du cercle KI-MBAÀNZA ou des Amis de la Nation Congolaise (L’A.N.C.)

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