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Maître Aloïse Moudileno Massengo et la Constitution Ebola

politique
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" Ôter Sassou Nguesso et sa Constitution « Ebola », voilà le titre d'un article de Maître Aloïse Moudileno Massengo, ancien président du Conseil d'Etat (Premier ministre) et ancien ministre de la Justice du Congo-Brazzaville, paru dans Afrique Education. Extraits.

 

– Il faut être naïf ou peu connaisseur du personnage qu'est le Kaka ngue, Denis Sassou Nguesso, pour penser que c'est toute sa constitution, de 2002, qu'il veut modifier, changer ou jeter à la poubelle. Non, ce n'est pas cette tunique bien confectionnée à sa taille de centaure, de tyran qu'il faut abandonner : ce qu’il cherche à faire, c'est recoudre sa tunique au niveau où il avait, imprudemment, cousu ceci : « pas plus de deux mandats successifs ». Voilà tout son problème, son souci, le sens de sa gesticulation actuelle.

Et quelle gesticulation ! Totalement aberrante, absurde. Car comment s'y prend-il pour tenter de vouer à la poubelle, sa constitution dite démodée, dépassée de 2002 ? Écoutez bien. Il déclare que « grâce à cette constitution (de 2002), il a rétabli l'ordre et la paix dans le pays ; il a remis le peuple sur son « chemin d'avenir » (sic) ».

Si c'est bien grâce à elle, comment peut-il lui, dire merci de la façon qu'il laisse entendre à qui veut l'écouter : « modifier, changer cette constitution » ? Peut-on jeter à la poubelle une constitution qui a « apporté la paix » et l'a garantie sur votre sol pendant 14 ans ? Assurément, Denis Sassou Nguesso parle, là, un langage de bête, de centaure, d'escroc. Mais, il est fidèle, avec lui-même, avec sa nature de tricheur, d'escroc de personnage « sans foi ni loi » (sic), de renard, « toujours, trompeur ».

Évidement, quand on lui montre qu'il a, toujours, passé sa vie à tromper, à escroquer les autres, à les sacrifier sur l'autel de ses vices et mœurs de centaure, il hurle des discours de colère dans lesquels il évoque « le sang et les larmes des autres » comme chose passée et se permet de lancer en conclusion : ça suffit ! (afin que ça n'arrive pas jusqu’à lui et ses proches).

III – Un sanguinaire qui lance : « ça suffit ! » Pour qu'il en soit ainsi, il faut autre chose que cette simple exclamation. Pour que son appel soit entendu, il faut qu'il reconnaisse, confesse et regrette tout le sang qu'il a versé et toutes les larmes qu'il a fait couler sur les visages des mères, veuves et orphelins. Oui, orateur Nguesso, ton « ça suffit » du 12 août, dernier, à Sibiti, doit s'adresser, d'abord, à toi-même, auteur des grands assassinats qui endeuillent notre pays, depuis 1973, qui font pleurer, encore, tant de veuves et d'orphelins.

Il en est, de même, de ta volonté, voire, de ta décision de changer ou modifier ta constitution de 2002. Si tu ne reconnais pas le mal que tu as fait à ton peuple dans le cadre de cette tunique impériale, ce que tu auras modifié ou changé, risque d’apporter de plus grands malheurs à ton peuple. Tu risques d’y apparaître plus « Kaka ngue », plus centaure, plus dévastateur de la démocratie qu’auparavant. Les « nouvelles espérances » et « larges chemins d’avenir » que tu vas faire briller, seront plus voies d’enfer que les précédentes. Mais revenons à ta constitution de 2002, et au sort que tu veux lui réserver et aux arguments que tu mets, en avant, pour justifier ton entreprise.

IV – Comme le centaure Nessus, Sassou Nguesso qui veut être père d’une nouvelle constitution, met, en avant, le Bien. Mais, il se garde d’indiquer le meilleur bien qu’il compte réaliser, dans le cadre de sa nouvelle constitution. Il se garde de préciser le nouveau Congo qu’il veut bâtir, après 2016, qu’il veut faire succéder à celui, plein « de sang et de larmes des autres ». Seuls ceux qu’on peut appeler les « Kakanguessonistes attardés » croient que sa nouvelle constitution sera une nouveauté. Etonnants individus ! Ils marchent sans savoir vers quelle nouvelle constitution miracle leur maître les conduit. Ils quittent l’ancienne sans lui reprocher, officiellement , publiquement, le moindre vice. Et dire que dans cette file, apparemment, aveugle, il y a des gens qui se disent éclairés, diplômés, intellectuels !

V – Encore une fois, comment comprendre le procès sourd, muet, sans dossier, que Sassou et ses Kakanguessonistes font à leur constitution de 2002 ? Et comment comprendre qu’ils aillent, en avant, sans rien dire du but qu’ils veulent atteindre. Moutons ou individus désespérés ? La réponse est simple et claire : ils veulent enfoncer le Congo dans le pire. Oui, voir des gens qui abandonnent une constitution tout en proclamant que grâce à elle, ils ont fait des merveilles et, puis, tendront les bras vers une nouvelle dont ils ne savent ni le préambule ni les principales orientations ; voir un tel spectacle ne peut que laisser pantois. Du moins, dans un premier temps. Après, bien sûr, il faut chercher à comprendre un tel spectacle, un tel jeu. Un jeu forcément.

VI – Le jeu, c’est que Sassou et ses Kakanguessonistes veulent approfondir le chaos où se trouve le Congo depuis qu’ils y ont brisé les voies et moyens de redressement et tracés par la belle Conférence nationale souveraine de 1991 et sa transition de 1992. Voies et moyens soutenus par le peuple (référendum constitutionnel du 15 mars de la même année). Leur jeu, c’est berner le peuple, le mener par des escroqueries renouvelées, sur le chemin de sa ruine ou de son amenuisement total.

Un jeu qui leur a réussi jusqu’ici parce que la plupart de ceux qui devaient le démasquer ou ferment les yeux ou les baissent, ou se font Kakanguessonistes (à leur manière). Que de personnes, de parties, se disent, en effet, opposants, mais, sont des Kakanguessonistes de nuit. Ils cautionnent de faux recensements d’élections, de faux scrutins et résultats des urnes. Ils rejettent la seule attitude démocratique qui peut mettre à nu la tricherie du grand Kaka ngue, à savoir, le boycott général de ses prétendues élections. Or, depuis 2002, ces prétendus opposants courent, gaiement, vers les urnes et reviennent des salles de dépouillement de celles-ci, régulièrement, déclarés candidats rejetés par le peuple, presque, « à 100% ». La preuve : lors des élections présidentielles de 2002 et 2009, l’ensemble des candidats face à Denis Sassou Nguesso, n’a, jamais, réussi à rassembler 10% des voix exprimées, dans les urnes. Les organisateurs du scrutin et compteurs des urnes, ont veillé, chaque fois, à ce qu’il en soit, ainsi. Mais, ces vaincus programmés ont continué à être candidats. Est-ce la faute fondamentale de Sassou, si ces malheureux essuient, perpétuellement, de si gros échecs électoraux ? Ils ne savent pas dire : « Cette tunique, gracieusement prêtée ou offerte par le centaure est suspecte, je ne m’en couvre pas ».

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