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Jeu, Avr
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En interpellant les opposants, Sassou rechercherait les preuves de sa défaite afin de les faire disparaître

Congo B
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Maintenant on sait : Sassou recherche fébrilement les procès-verbaux de l’élection qui se trouvent entre les mains de l’opposition, lesquels attestent de sa défaite et contredisent donc les résultats officiels, concoctés au coin d’une table. Le dictateur infatigable veut absolument faire disparaître ces preuves compromettantes. 

On a découvert le pot aux roses. Depuis sa prétendue victoire à huis clos à la présidentielle proclamée à 2h30 du matin,  on se demandait bien quelle mouche avait piqué Sassou. Voilà un homme autoproclamé élu à plus de 60 % au premier tour, mais qui éprouve le besoin de procéder une vague d’arrestations des opposants. Les Congolais se demandent légitimement quel besoin éprouve cet homme, après sa « victoire », de faire interpeler Anatole Limbongo-Ngoka, le président des comités de soutien du général Mokoko, Serge Blanchard Oba, le porte-parole du candidat André Okombi Salissa, Jean Ngouabi ou encore Madame Issami Aboyo Kostelie Gavmelle, une des responsables de la CADD. Sadisme ? 

Que nenni ! Maintenant on sait : Sassou recherche fébrilement les procès-verbaux de l’élection qui se trouvent entre les mains de l’opposition, lesquels attestent de sa défaite et contredisent donc les résultats officiels, concoctés au coin d’une table. Le dictateur infatigable voudrait absolument faire disparaître ces preuves compromettantes. Avertis depuis quelques jours par des taupes opérant au sein du clan au pouvoir, Zacharie Bowao, responsable de la surveillance du scrutin pour l’opposition, de même que le général Mokoko sont activement recherchés. Ils ont dû trouver refuge dans un endroit sûr, non sans avoir au préalable mis à l’abri les précieux documents, dans les tiroirs de plusieurs chancelleries étrangères, dit-on. Aujourd’hui des étrangers seraient donc témoins, malgré eux, du maladroit tour de passe-passe opéré sans vergogne par le dictateur infatigable, attrapé en l’occurrence la main dans le pot de confiture. Preuve du désarroi du cartel d’Oyo, un journal international basé sur les bords de Seine et soutien de longue date au pouvoir de Brazzaville, vient de reconnaître dans ses colonnes, sans doute la mort dans l'âme, que la ville de Pointe-Noire a voté massivement contre Sassou.

L’ennui c’est que « l’homme des masses » n’a pas seulement perdu à Pointe-Noire, mais également à Brazzaville, à Dolisie, Nkayi, Owando, Ouesso...  c’est-à-dire dans les grandes villes du nord et du sud du pays, lesquelles représentent au moins 70 % de l’électorat. De quoi rendre impossible mathématiquement une victoire à 60 %, mais plus probablement une piteuse et piètre troisième ou quatrième place. Un secret que Sassou voudrait garder dans ses calebasses, mais que la communauté internationale connait d’ores et déjà.