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L’heure de vérité pour l’IDC/FROCAD

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Aller aux élections avancées par Sassou, et dans les conditions d’illégalité qu’on connaît, voilà le choix qu’a fait la majorité des partis de l’opposition congolaise. Ceux-ci ont privilégié cette stratégie à celle de Mathias Dzon et de Jean Itadi fidèles, eux, à la politique de la chaise vide.

L’Union africaine, l’OIF, l’Union européenne boudent un scrutin auquel ils n’envoient pas d’observateurs parce que considéré comme non transparent et, pour tout dire, joué d’avance. Pourtant les plateformes les plus représentatives de l’opposition, à savoir l’IDC/FROCAD, contre toute logique, participent à une élection dont ils reconnaissent eux-mêmes que les dés ont été d’avance pipés.

C’est là une très grande responsabilité que ces hommes politiques congolais portent vis-à-vis du peuple, tant il est vrai que chacun sait que, dans l’histoire, il n’est pas d’exemple d’un dictateur, comme l’est Sassou, qui ait jamais perdu le pouvoir par les urnes.

La question de cet équilibre instable de l’opposition a été posée à l’un des candidats de l’élection du 20 mars,  Jean Marie Mokoko, lequel a répondu que si Sassou, comme il est prévu, se déclarait élu dès le premier tour, il demanderait au peuple de « prendre ses responsabilités »… Vaste programme.

Lire ci-dessous les réponses de Tsaty Mabiala aux mêmes questions posées par RFI. Pas très rassurant !

RFI : Pascal Tsaty Mabiala, pourquoi choisir de concourir, alors que vous estimez que les conditions ne sont pas réunies ?

Pascal Tsaty Mabiala : Si nous rejetons cette élection présidentielle, qui est mal partie, qu’adviendrait-il de nous-mêmes et du pays ? On approcherait encore des affrontements ! Puisque si nous n’allons pas aux élections il faudra bien faire quelque chose ! Alors nous avons dit : 'c’est un signe d’apaisement', nous allons à cette élection ! En nous efforçant de faire en sorte que le scrutin lui-même – si les conditions de préparation ne sont pas excellentes, en tout cas pas celles que nous souhaitons, mais au moins l’organisation du scrutin – donc nous partons du jour du scrutin, et que la centralisation des résultats ne soit pas l’occasion du tripatouillage.

Certains estiment, comme Mathias Dzon, que c’est une manière de cautionner la Nouvelle République issue du référendum d’octobre dernier, un référendum que vous aviez boycotté. Qu’est-ce que vous répondez à ça ?

Mais qu’est-ce qu’il propose alors ? La politique de la chaise vide et puis c’est tout ? Si on était capables, nous, d’arrêter Monsieur Sassou, on le ferait ! C’est-à-dire : ou bien nous aurions les moyens avec le peuple d’aller à un boycott actif, à ce moment il y aurait un effet. Mais si c’est ne pas y aller et rester dans la maison, ça n’a pas de sens. Nous n’allons pas laisser Monsieur Sasssou tirer un penalty sans gardien ! C’est tout !

Quelle et la première mesure que vous prendrez si vous êtes élu ?

Aujourd’hui la crise se pose en termes social et puis en termes de crise morale. Nous nous attaquerons à ces antivaleurs qui font la honte de notre pays ! La corruption, la concussion ! Mais par quoi commencer ? C’est l’éducation. Parce que l’école est aujourd’hui un peu le terreau où prospèrent ces antivaleurs.

Vous avez signé un pacte avec quatre autres candidats de l’opposition, promettant de vous soutenir en cas d’entrave et de vous rassembler au second tour. Pourquoi ne pas vous unir dès le premier tour ?

Ce n’était pas possible parce que c’était trop tard. Vous savez, il y a une histoire de notre opposition. Elle n’a pas deux ans de vie. Nous avons commencé dans le cadre du Frocad pendant que certains étaient encore dans le gouvernement du président Sassou. Ils ont eu de bonnes raisons de le quitter et de nous rejoindre. Et c’est à partir de là que nous avons commencé à construire une opposition, mais qui n’avait pas encore une âme. Nous avons des idées, nous avons conçu un programme, c’est vrai, mais notre opposition n’avait pas une âme avec un chef accepté par tous, connu de tous, de l’intérieur du pays, du nord au sud. Et c’est celui-là que nous aurions pu promotionner.

Si Denis Sassou Nguesso l’emporte dès le premier tour, comme il l’a promis à ses partisans, comment est-ce que vous réagirez ?

Si c’est légal, si c’est légitime, si nous avons des preuves suffisantes qu’il a été élu de bonne manière, à ce moment-là, il faudrait qu’on soit aussi des Républicains et des démocrates. Mais si d’aventure nous sommes convaincus que c’est par la tricherie, nous aviserons ! Pour le moment nous invitons au calme pour ne pas réveiller les vieux démons !

Denis Sassou Nguesso se présente comme l’homme qui a ramené la paix au Congo. Est-ce qu’il n’a pas raison après tout ?

Attendez… La paix, la paix des âmes, oui. Mais ce que nous voulons c’est la paix pour tous. C’est la paix pour le développement. Ce que lui-même d’ailleurs a souvent utilisé par une formule bien connu des Congolais : « La paix des cœurs ». Celle-là, elle n’est pas encore ! Et c’est ça que nous voulons, nous !

© RFI.

Notre commentaire

Ce qui est curieux c'est que quand on fait observer aux dirigeants de l'opposition que Sassou est " l’homme qui a ramené la paix au Congo" (lire ci-dessus), aucun ne réplique que Sassou a été un des protagonistes des dernières guerres ou mieux, que c'est lui le pompier pyromane ! La preuve c'est que dans ses affiches de campagne, il menace de déclencher encore la guerre si on ne votait pas pour lui ! (voir l'affiche ci dessous).

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