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Général Mokoko : « s’ils décident de me tuer, ils n’ont qu’à le faire »

General Mokoko
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RFI (10/2)

Congo: retour agité pour Mokoko, candidat à la présidentielle

Une arrivée plutôt agitée pour Jean-Marie Michel Mokoko dont l'avion s’est posé, ce mardi à Brazzaville, en provenance de Paris. L'ancien chef d'état-major et ex-conseiller spécial du président Sassou-Nguesso, qui vient de déclarer sa candidature pour la présidentielle du 20 mars prochain, a été passablement chahuté dès sa sortie de l'aéroport.

Le convoi Jean-Marie Michel Mokoko, candidat à la présidentielle du 20 mars prochain, a été la cible de jets de pierre et de gaz lacrymogènes. Il dénonce une « tentative d'intimidation du pouvoir ». « Un de mes cousins, qui était là, m’a tout de suite pris, m’a poussé dans la voiture et c’est à partir de là que j’ai commencé à subir les tirs de lacrymogènes et des jets de gros cailloux », a expliqué à la chaîne de télévision France 24 le général Mokoko.

« Mais le parking de l’aéroport de Maya-Maya est bitumé, et donc il n’y a pas de cailloux qui traînent, continue M. Mokoko. C’est donc des cailloux qui ont été amenés là par préméditation. Je tiens à signaler que les deux minibus qui ont amené ces messieurs-là étaient sans immatriculation, et pour moi c’est donc la police nationale qui a organisé cette réception de la façon la plus sauvage qui soit. On pense pouvoir m’intimider pour que je retire ma candidature. Maintenant, s’ils décident de me tuer, ils n’ont qu’à le faire. »

Selon les proches du général Mokoko, cet accueil mouvementé est le signe que le pouvoir n'est pas prêt à organiser une élection apaisée : « C’est le pouvoir qui est responsable de ce qui s’est passé à l’arrivée du général Mokoko. Ça s’est passé dans le périmètre de l’aéroport. Nous prendrons toutes les dispositions qui s’imposent. Nous, en tant qu’opposition, nous allons nous réunir pour faire le point », prévient Charles Zachie Bowao, qui coordonne la plateforme d'opposition Frocad-IDC.

Et d'expliquer : « Nous pensons que ce qui s’est passé à l’aéroport est révélateur de la situation d’ensemble dans laquelle se trouve notre pays. C’est-à-dire, en ce qui concerne particulièrement l’élection présidentielle, ce qui s’est passé à l’aéroport prouve qu’en réalité le gouvernement ne veut pas aller à l’élection. Il veut créer les conditions pour qu’il n’y ait pas de transparence, pour qu’il n’y ait pas d’apaisement, puis faire encore un passage en force comme en octobre dernier, ce que personne n’acceptera. »

©RFI (10/2)

Lire également l'article du journal " Le Monde " (10/2)

Des pierres, des gaz et des tirs, bienvenue à Brazzaville, M. Mokoko

A son arrivée à l’aéroport international Maya-Maya, aux environs de 19 h 35, l’ancien conseiller du président Denis Sassou-Nguesso a eu un comité d’accueil pour le moins étonnant. D’abord empêché de quitter le salon d’honneur par des policiers en uniforme et en civil, Jean-Marie Michel Mokoko a ensuite été reçu par un groupe d’une quarantaine de personnes, descendues de deux bus de vingt-quatre places, visiblement bien équipés.

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Notre commentaire

« Mwinda » l’avait annoncé, avant même que le général Mokoko ne regagne le Congo. Ndengué, chef de la police et son patron JDO fourbissaient les armes depuis que la candidature du général Mokoko avait été rendue publique, une candidature qu’ils empêcheront, par tous les moyens car Sassou ne peut supporter la concurrence d’un candidat de poids venu du Nord et qui a fortiori est un officier général. Et quel officier ? Un officier qui, alors qu’il était chef d’état-major général, lui avait fait perdre le pouvoir en 1992-1993 en empêchant l’armée d’intervenir dans le jeu politique à l’occasion de la Conférence nationale.

Sassou et son clan ont conscience que le peuple congolais et l’opposition tiennent enfin ce qui leur manquait dans leur combat contre le dictateur. Un homme susceptible de faire basculer une partie de la force publique et notamment de l’armée du bon côté, c’est-à-dire du côté du peuple. Gageons que le pouvoir ne se laissera pas faire. Il n’hésiterait pas à avoir recours aux arrestations, sous des motifs fallacieux, ou aux assassinats, en prenant le risque de déclencher des violences. Un passage hélas peut-être obligé pour donner un coup de pied définitif à la fourmilière. Car dans un tel combat, chacun le sait, le peuple est toujours vainqueur. C’est la loi de l’histoire.

XXXXXX

Lettre du Général Mokoko au  Général Guy Blanchard OKOÏ, chef d'état-major général de l’armée congolaise, suite à l’agression dont il a été victime le 9 février à l’aéroport de Maya Maya

Mon Général,

Je ne voulais pas vous informer de ce qui m'est arrivé hier soir. Tellement je trouvais cet acte insensé nauséeux. Pour la deuxième fois, je suis victime d'un acte honteux perpétré par des gens que je considérais en dépit des injustices et humiliations subies tout au long d'une carrière dont je serais en droit de m'honorer et jusqu'à ce jour, comme des frères d'armes.

A vous, je peux dire mon indignation car je suis sûr qu'au niveau des responsabilités importantes qui sont les vôtres il serait incompréhensible que vous ne saisissiez pas la quintessence des enjeux et les effets désastreux de la considération méprisante que des collègues de par le monde ne manqueraient d'avoir à l'égard de notre pays.

Au poste où vous êtes, vous contribuez à la construction d'une image digne de notre pays. En ce qui me concerne je ferais par devoir et conviction ce que me dicte ma conscience n'en déplaise à ceux qui croient que leur incompétence et arrogance sert le Chef de l'état, ce dont je doute. C'est une honte au vue des témoignages que je reçois de maints endroits.

Bien cordialement

Jean Marie Michel MOKOKO

Notre commentaire

Le général parle de " ceux qui croient que leur incompétence et arrogance sert le Chef de l'état ". Mais à qui doit-il bien faire allusion ? A Ndengué, à JDO, comme l'avait par le passé déjà laissé entendre Ntsourou ? Des noms, des noms !

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