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Bathily arrive à Brazzaville, Sassou promulgue sa constitution (suivi de la lettre de F. Hollande)

politique
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« Un médiateur chez le médiateur », tel serait le titre du feuilleton politique qui se joue au Congo-Brazzaville au lendemain du référendum controversé du 25 octobre 2015.

Répétition

En politique comme dans tous les autres domaines, on assiste à d’étranges scènes répétitives où les réflexes dictatoriaux du passé deviennent des symptômes du présent. C’est très souvent sur le champ de la politique que l’on peut avoir le sentiment troublant et parfois désespérant que l’Histoire en Afrique et en Extrême Orient (Corée du nord) repasse les plats (elle se répète), ramenant l’actualité du Congo-Brazzaville au Burundi de Pierre Nkurunziza où le changement de Constitution a débouché à la déstabilisation de ce petit pays des Grands Lacs.

Aujourd’hui, en effet, c’est le Congo-Brazzaville de Denis Sassou Nguesso, un petit pays pétrolier d’Afrique centrale, qui défraie la chronique par ses étranges comiques de répétition, cela avec un sentiment particulier de déjà vu en Afrique où les présidents rechignent de décrocher et de passer la main.

Médiation

Ironie de l’histoire, Denis Sassou Nguesso, médiateur dans la crise centrafricaine doit s’ouvrir à la médiation de l’envoyé spécial de l’ONU en Afrique Centrale, Abdoulaye Bathily, en vue de la résolution de la crise née du scrutin référendaire du 25 octobre 2015 très largement déserté par les populations du Congo-Brazzaville.

Denis Sassou Ngueso veut prendre tout le monde de court : l’IDC-FROCAD, Abdoulaye Bathily et la communauté internationale qui manque de fermeté à son égard. L’homme d’Edou/Penda veut passer en force, avec, en prime, un bras d’honneur au reste du monde.

Promulgation

Ainsi, contre vents et marées, Sassou Nguesso a promulgué vendredi 6 novembre la nouvelle Constitution, adoptée par référendum le 25 octobre 2015. Un référendum contesté par la plate-forme IDC-FROCAD et dont les résultats ont été avalisés vendredi 6 octobre 2015 par la Cour Constitutionnelle d’Auguste Iloki. Selon les chiffres officiels, 94 % des électeurs ont approuvé la Constitution. L’alliance IDC-FROCAD a rejeté avec véhémence ces résultats sortis du chapeau d’Henri Bouka tel un prestidigitateur. La promulgation de la nouvelle Constitution coïncide avec l’arrivée chez le médiateur de la crise centrafricaine à Brazzaville d’Abdoulaye Bathily, l’envoyé spécial de l’ONU en Afrique centrale, venu pour tenter de relancer le dialogue entre Sassou Nguesso, le PCT, les épigones du « chemin d’avenir » et l’alliance IDC-FROCAD. Est-ce un hasard ou un pied de nez à l’endroit de la communauté internationale ?

En tout cas, la promulgation de la constitution de Sassou ressemble à un camouflet au médiateur sénégalais Abdoulaye Bathily. Pour Sassou Nguesso, « j’y suis, j’y reste ». La page est tournée. Que ceux qui souhaitent prendre son fauteuil aillent voir ailleurs s’il y est.

Résistance

L’IDC-FROCAD ne l’entend pas de cette oreille et n’entend pas se coucher. Elle va maintenir la pression jusqu’au retrait de la Constitution. Sous quelle forme ? Un dialogue de sourds s’est installé entre les deux camps. Et, un véritable bras de fer est engagé entre Denis Sassou Nguesso, le PCT, les épigones du « chemin d’avenir » d’une part et la plate-forme IDC-FROCAD d’autre part. Denis Sassou Nguesso et Pierre Nkurunziza, même combat de dictateur ? Abdoulaye Bathily a essuyé un échec en tentant de ramener Nkurunziza à de meilleurs sentiments au Burundi. Réussira-t-il sa mission auprès de Denis Sassou Nguesso au Congo-Brazzaville ? Abdoulaye Bathily démentira-t-il sa réputation de looser dans la résolution des crises en Afrique Centrale qui lui colle sur la peau comme la tunique de Nessus ? Abdoulaye et Hollande même hypocrisie ?

Benjamin BILOMBOT BITADYS

Appendice

Un Congolais a écrit à François Hollande pour s’indigner du soutien envers Sassou. L’Elysée lui a répondu ce qui suit  :

Le Chef de Cabinet du Président de la République

Monsieur Jacques ITOUA OSSEREONDELE xxxxxxx 93700 MONTFERMEIL

Paris, le 3 novembre 2015

Monsieur,

Le Président de la République m’a confié le soin de répondre au courrier que vous lui avez adressé.
Comme il l’a rappelé lors de son discours prononcé à Dakar, le 29 novembre 2014, le Chef de l’Etat souhaite que les Constitutions soient respectées et que les consultations électorales se tiennent dans des conditions de transparence incontestables. Croyez bien que le Président de la République, qui est profondément attaché à la liberté d’expression, suit avec attention les événements actuels en République du Congo.

Je vous prie d’agréer, Monsieur, l’assurance de ma considération distinguée.
Isabellle SIMA
  Urgence signalée.
Cordialement.

Ben Bitadys.

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