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Référendum anticonstitutionnel : l'alternance remise en cause

politique
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Une déclaration de la Campagne Tournons La Page Congo. Extraits.

Au lendemain de l'annonce par le Chef de l'Etat de la tenue imminente d'un référendum portant sur une nouvelle Constitution, la campagne Tournons la Page - Congo (TLP - Congo) rejette avec fermeté, et une nouvelle fois, la démarche et la décision prises. Le jeu de mots du Président de la République n'est pas parvenu à camoufler le véritable objet de cette intervention, étape supplémentaire vers une nouvelle candidature du président actuel aux élections de 2016. 

TLP - Congo dénonce le postulat selon lequel les consultations nationales tenues en mai 2015, et le dialogue Sibiti de juillet 2015 peuvent fournir la légitimité nécessaire pour entériner la décision de changer la loi fondamentale du Congo. L'absence d'invitation de l'opposition et de certaines composantes de la société civile, dont l'Eglise Catholique, et la tenue d'un dialogue alternatif démontrent le caractère exclusif de ces initiatives, qui ne sont, en outre, prévues dans aucune législation. Le consensus affiché à la sortie de ces échanges ne peut être considéré que comme celui d'un seul camp, et n'est pas représentatif de l'opinion nationale. 

Ainsi, l'idée même du changement de la Constitution actuelle ne peut être présentée comme acquise, telle que cela a été fait lors du message présidentiel du 22 septembre 2015. Engagé sur la voie d'un référendum illégal, le Président de la République aurait dû continuer dans cette logique et interroger le peuple, avant d'envisager la rédaction d'un nouveau texte. 

Lire la totalité de la déclaration

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Réactions de la classe politique congolaise

Réaction de Tsaty Mabiala de l’UPADS

Sassou « a commencé par des concertations, des consultations, des dialogues et il était comme un planeur, et enfin, il a atterri. Et nous savions que c’est par là qu’il devait atterrir : il annonce qu’il doit changer la Constitution en réalité. Cela ressemble à une déclaration de guerre au peuple congolais », dénonce-t-il.

 « Le peuple congolais veut vivre en paix. Et au nom d’une paix qu’il [Denis Sassou-Nguesso] annonce tous les jours, dont il serait le gardien suprême, il vient de démontrer qu’en réalité, il n’est pas pour la paix. 

«Le peuple congolais, qui ne voudra pas se faire voler les vertus de cette démocratie qu’il appelle de tous ses vœux, se lèvera et s’opposera. (…) Nous n’avons pas d’armée, nous n’avons pas d’arme. Mais avec nous, la raison, et c’est cette raison qui finira par triompher »,

L’initiative pour la démocratie au Congo (L'IDC d'Okombi Salissa, Parfait Kolelas...), pour sa part, parle du changement de constitution prôné par Sassou comme d’une « scandaleuse escroquerie politique et juridique », expliquant que ce dernier a posé des « actes de forfaiture et de trahison », puis appelle les Congolais à se mobiliser pour le méga-meeting du 27 septembre 2015.

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Congo : Paris appelle à un "processus électoral crédible" (Quai d'Orsay)
(AFP 23/09/15)

La France a appelé mercredi à " un processus électoral crédible " au Congo, au lendemain de l'annonce par le président Denis Sassou Nguesso d'un référendum sur une nouvelle constitution susceptible de lui permettre de briguer un nouveau mandat.

En vue des échéances électorales à venir au Congo, la France appelle de ses vœux un processus électoral crédible conduisant à des scrutins libres et transparents, dans le respect de l’État de droit et des libertés publiques ", a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay, sans réagir directement à l'annonce du référendum.

 

Denis Sassou Nguesso, 72 ans, et qui cumule plus de 30 ans au pouvoir en République du Congo, a annoncé lundi l'organisation d'un référendum sur un projet de loi "énonçant les principes fondamentaux de la République et fixant les nouvelles règles de fonctionnement de l'Etat", suscitant la colère de l'opposition qui dénonce un "coup d'Etat constitutionnel".

 

Frappé par la limite d'âge et l'interdiction - inscrite dans la Constitution de 2002 - d'exercer plus de deux mandats présidentiels, M. Sassou ne peut aujourd'hui se présenter à la prochaine présidentielle censée avoir lieu mi-2016.

 

La question de la révision des lois fondamentales est au cœur du débat politique dans plusieurs pays d'Afrique centrale dont les dirigeants font face à plus ou moins brève échéance à l'obligation de céder la place.

© AFP 

 Notre commentaire

Les supporters de Sassou ne manqueront pas d'interpréter la position du Quai d'Orsay comme un blanc-seing donné au dictateur d'organiser son référendum et les scrutins à suivre,à certaines conditions :  la "  transparence " et la "crédibilité " des scrutins. Un voeu pieux...

La France serait bien inspirée de préciser sa position, sachant que du point de vue de l'opposition les " échéances électorales à venir au Congo ",ce sont les présidentielles de 2016, sans le référendum, au demeurant inconstitutionnel, sur un nouveau texte constitutionnel.

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C'est dit

Réflexions du putschiste Gilbert Diendéré, auteur du coup d'Etat au Burkina Faso : « Le putsch est terminé, on n’en parle plus (...) Le plus grand tort a été d’avoir fait ce putsch (...) Aujourd’hui, quand on parle de démocratie, on ne peut pas se permettre de faire des actions de ce genre (...) Nous avons vu ce qui s’est passé. Nous avons su que le peuple n’était pas favorable. C’est pour ça que nous avons tout simplement abandonné »

En attendant, la folie du terroriste preneur d'otages Diendéré a fait dix victimes civiles innocentes et de nombreux blessés. Lui, est libre comme l'air. Pas pour longtemps, espérons-le, car tant qu'un tel serpent sera toujours dans la nature, on ne pourra jamais dormir sur ses deux oreilles...

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