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Quand la police de Ndengué rend la justice au Congo

politique
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Le général Ndengué connaît-il le principe de la  présomption d’innocence ?

Un principe ainsi formulé par l'article 11 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 de l'ONU :

« Toute personne accusée d'un acte délictueux est présumée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d'un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées ».

 Pas encore jugés mais déjà coupables

coupablesHélas, il y a une pratique largement consacrée par la police congolaise, sans que la justice et le barreau congolais ne s’en émeuvent. Elle consiste à présenter de prétendus délinquants à la presse, avant tout jugement et donc à les désigner comme des coupables même pas présumés. Dernière en date, dans l’affaire Elie Smith, du nom du journaliste camerounais travaillant au Congo qui a été attaqué nuitamment chez lui et dont la sœur a été violée en réunion par des malfaiteurs.

Dans cette affaire qui a ému l’opinion internationale au point que Reporters sans frontière
y a vu un « scénario du braquage [qui] cacherait en réalité une expédition punitive » organisée par le chef de la police (et donc par le pouvoir) et au sujet de laquelle l’Union européenne a adressé une mise en garde aux autorités congolaises contre les violations des droits de l’Homme au Congo, la machine de Ndengué, lequel n’a pas fait ses classes au sein de la Securitate de Ceausescu pour rien, est entrée en action à la vitesse de la lumière.

En effet, dans les deux ou trois jours qui ont suivi, il s’en est allé présenter devant la presse convoquée par ses soins, de prétendus coupables. Sans même craindre que la vitesse avec laquelle il a bouclé son enquête préliminaire accrédite encore plus la thèse de l’expédition punitive maquillée sous forme de braquage…

Non, ce n’est pas lui « l’instigateur de ce qu’ils [certaines ONG] présentent comme une expédition punitive destinée à faire taire un journaliste très critique à l’égard du pouvoir ».

Non, M. Elie Smith a été victime d’un banal braquage perpétré par «  une bande constituée de trois ressortissants de la République Démocratique du Congo, dont deux courent encore, un Rwandais, et deux Congolais de Brazzaville.

S’agissant des ressortissants de la RDC, ils ont été identifiés comme étant des anciens miliciens d’Odjani, leur chef est un ancien officier des ex-Faz (Forces armées zaïroises). L’une des victimes, Monsieur Elie Smith, a reconnu quelques-uns de ses agresseurs et les objets volés chez lui ont été retrouvés » a-t-il précisé, sans même craindre que le profil de ces prétendus braqueurs soit perçu par l’opinion informée comme celui d'hommes de main et voyous dont pourrait justement se servir la police pour ses coups tordus.

N’empêche. Des journaux de la place dont certains semblent être devenus des gazettes de la direction de la police nationale ont emboîté le pas de M. Ndengué, amplifiant la thèse du banal braquage et des coupables mis aux arrêts.

Histoire de dire : fermez le ban, la justice n’a plus rien à faire ; Ndengué, qui travaille pour le bien-être de la population a abattu tout le travail. Il ne reste plus à la justice qu’à constater la culpabilité de ceux qu'il a déjà accusés devant les Congolais et à prononcer les pe