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Pour Jean Michel Shanga, préfet du Pool, le pasteur Ntumi est un « homme de paix »

Congo B
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Dans une adresse à la population de Mindouli, Jean Michel Shanga, préfet du Pool vient de confirmer, malgré lui, que le pasteur Ntumi, contrairement aux affirmations du gouvernement, n’est pas impliqué dans les violences qui ont secoué Brazzaville et qui ensanglantent encore aujourd'hui le Pool. "Ntumi aujourd’hui est devenu un homme d’affaires. N’tumi construit des maisons aux yeux de tout le monde " a-t-il dit.

Dans une adresse à la population de Mindouli, Jean Michel Shanga, préfet du Pool vient de confirmer, malgré lui, que le pasteur Ntumi, contrairement aux affirmations du gouvernement, n’est pas impliqué dans les violences qui ont secoué Brazzaville et qui ensanglantent encore aujourd'hui le Pool.

On se souvient que le cartel d’Oyo a justifié les bombardements et les massacres dans le Pool par la traque du pasteur Ntumi accusé d’être responsable des violences à Brazzaville. C’est ainsi que  les localités de Soumouna, Mayama, mais également Vindza, ou résidait autrefois l'ex-chef rebelle, ont été visés. Quarante obus sont tombés en un  jour principalement sur des écoles ou des maisons, selon un témoin.

Selon Thierry Moungalla, le griot attitré et zélé du pouvoir : « Les bombardements dont on parle, il s’agit simplement d’opérations de destruction ciblée, qui concernent les centres de commandement du pasteur Ntumi. Le pasteur Ntumi ne s’est jamais mêlé aux populations. Il est quelque part peu sociable et il est toujours situé en marge des grandes localités des districts concernés et en marge des populations »...

Aujourd’hui, voilà que Jean Michel Shanga, préfet du Pool, démolit cette version du pouvoir, confirmant malgré lui ce qu'on savait déjà, à savoir que les violences de Brazzaville sont une simple manœuvre de diversion criminelle orchestrée par le clan d'Oyo, histoire de répandre un rideau de fumée sur le holdup du pouvoir commis par Sassou.

En effet, le préfet du Pool a déclaré publiquement ce qui suit :

« Ceux qui font la bandicité (sic) ne le font pas au nom de Ntumi. Ntumi aujourd’hui est devenu un homme d’affaires. N’tumi construit des maisons aux yeux de tout le monde. Ntumi ne donne pas l’autorisation à un jeune d’aller arrêter des véhicules et de prendre de l’argent. Ce n’est pas Ntumi. Il ne faut pas que vos jeunes ici en vous disant « Tâta, tâta » [Ntumi, ndlr]. Non Tata aujourd’hui est devenu un homme d’affaires. De quel Tâta là qu’on nous parle encore. Tâta aujourd’hui est devenu un homme de paix, il construit ses maisons. Bientôt il va même aider les populations du Congo pour soigner les gens. Vous partez là-bas à Mvouanga ou à Soumouna, c’est plein de petites maisons où il traite ! Maintenant quel est le Tâta qui envoie ici des gens pour venir voler, pour faire des embuscades, mettre des cagoules, ceux-là, ce ne sont pas des gens de Tâta »..

Ecouter Michel Shanga 

 

 

En conclusion, comme l'a expliqué Ntumi, le nouveau  tâta qui a armé et manipulé certains ex-ninjas, c''est Ndengué, le chef de la police. Cette racaille mêlée à une horde de miliciens entretenus par le pouvoir, a fait le coup de feu dans les quartiers sud de la capitale, le tout pour faire diversion car la Cour constitutionnelle allait proclamer dans la journée la victoire volée de Sassou. Et pour continuer à faire diversion, il fallait aller faire la guerre dans le Pool et tuer des populations civiles, à l'exemple de ce que le clan d'Oyo avait déjà expérimenté lors du massacre des religieux à Mindouli il y a quelques années.

Le plus révoltant, c'est que ce montage du pouvoir, nul ne peut prétendre l'ignorer, à commencer par certains originaires du Pool, comme Nsilou, Tchibambelela, Landry Kolelas, Thierry Moungalla (par sa mère), Mvouba, Adelaïde Mougani... mais ils détournent le regard. Le sang de leurs parents pèserait-il moins que les restes servis dans l'assiette de la République ? C'est, hélas, à craindre.

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Parfait Kolelas à l'ouest ?

Sassou Nguesso aurait-il promis quelque chose à Kolelas ou est-ce que ce dernier veut-il bien se faire voir du dictateur infatigable et pourquoi ? Il y a de quoi se poser la question à voir ses récentes initiatives.

En effet, non content d'avoir recouru à la Cour constitutionnelle croupion pour le contentieux électoral, avec le brillant résultat que l'on sait, comme si déclarer " accepter" le verdict imposé par Sassou ne suffisait pas, Parfait Kolelas poursuit sur sa compromettante et solitaire lancée : il vient de publier un communiqué dans lequel il demande à " la représentation nationale " de " diligenter une commission d'enquête parlementaire afin de faire la lumière sur toute cette tragédie qui a commencé le 4 avril ", entendez les massacres consécutifs aux bombardements dans le Pool.

Autrement dit, comme par le passé avec la tragédie des "disparus du Beach ",  Kolelas fait confiance au PCT et à Sassou, pour faire la lumière sur le drame du Pool...

Relevons que le Quai d’Orsay, dans un communiqué a déclaré ce mardi 19 août que " La France suit avec préoccupation la situation au Congo, notamment dans la région du Pool, où certaines informations font état d'activités militaires qui toucheraient les populations civiles ". En conséquence " La France souhaite que la lumière soit faite sur ces développements, en toute transparence, notamment par le biais des organisations appropriées (Nations unies, CICR) et que l'accès humanitaire soit garanti ".

Donc là où nos partenaires étrangers réclament, en connaissance de cause, une enquête internationale, Kolelas croit pouvoir faire jaillir la lumière au travers de l'assemblée croupion nommée par Sassou... Naïveté ou compromission ?

Quoi qu'il en soit, on voit d'ici le dictateur infatigable se frottant les mains. A cette allure, il ne serait pas suprenant qu'il investisse rapidement Kolelas, plutôt que Mokoko, dans le statut d'opposant principal officiel. Ce serait tout bénéf pour lui : non seulement le gars semble plus accommodant, mais il est bien moins futé politiquement...

A lire également un article du journal " La Croix "

Une situation tendue au Congo Brazzaville