L’ordre règne à Brazzaville : le président est au palais, l’opposant en prison

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Le Monde (23/9)

Il se voyait déjà président, il se retrouve en prison. Jean-Marie Michel Mokoko, général saint-cyrien de 69 ans et candidat malheureux à la présidentielle congolaise du 20 mars, où il a obtenu 14 % des voix selon un décompte officiel très contesté, est incarcéré depuis plus de trois mois à la maison d’arrêt de Brazzaville.
Dans cet établissement sinistre et décati croupissent quatre-vingts prisonniers politiques, selon le rapport fouillé du juriste Maurice Massengo-Tiassé, deuxième vice-président de la Commission nationale des droits de l’homme. « Faux, il n’y en a aucun », martèle le ministre de la justice, Pierre Mabiala, qui défend comme il peut le président Denis Sassou-Nguesso, 72 ans, dont plus de trente à la tête du pays. Après avoir fait modifier la Constitution cinq mois plus tôt, le chef de l’Etat a été réélu en mars, dès le premier tour, avec 60 % des suffrages, un scrutin entaché de fraudes dénoncées par la communauté internationale.


La crainte du poison


Candidat sans parti politique, Jean-Marie Michel Mokoko, homme du nord comme le président, mais populaire dans le sud du pays, avait suscité un certain engouement populaire. A Pointe-Noire, la capitale économique, celui qu’on surnomme « Moïse » aurait fait un score bien supérieur à sa moyenne nationale. Les espoirs qu’il a suscités lui ont valu d’être menacé, empêché de tenir des meetings, assigné à résidence, de voir son domicile perquisitionné à plusieurs reprises, et finalement d’être incarcéré. Le procureur de la République a ouvert une information judiciaire pour trois chefs d’inculpation : « atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat », « détention illégale d’armes et munitions de guerre », « incitation au trouble à l’ordre public » (...).

© Le Monde.

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