25
Jeu, Avr
0 Nouveaux articles

Menaces et arrestations, par la police, de proches d’Okombi Salissa

politique
Typography
  • Smaller Small Medium Big Bigger
  • Default Helvetica Segoe Georgia Times

Le pouvoir de M. Sassou en serait-il aux abois ? Avant l’annonce du référendum pour le changement de constitution prévue, selon certaines sources, la semaine prochaine, Jean Dominique Okemba et Ndenguet, cornaqués bien entendu par Sassou semblent gagnés par une certaine fébrilité.

Bruno Ngouabi

Convaincus que le danger viendrait d’Okombi Salissa qui, c’est vrai, avait prévenu qu’il s’agissait là de la ligne rouge à ne pas franchir, le pouvoir en place au Congo s’est juré d’avoir la peau de l’ancien ministre. L’alliance que ce dernier a conclu notamment avec Parfait Kolelas a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. « Il n’aura pas la chance de Ntsourou, qui s’en est sorti vivant », aurait juré un haut responsable de la police bien engagé dans la sauvegarde coûte que coûte du pouvoir au sein du clan familial.

Sitting des membres du CADD devant la Direction des services de sécurité

 {jathumbnail off}

Hier vendredi, la résidence de M. Okombi Salissa aurait été encerclée par des hommes en armes. Il a fallu, dit-on, l’intervention de diplomates occidentaux pour que le siège du domicile de l’ancien ministre soit levé.

Auparavant, c’est Bruno Ngouabi, un proche d’Okombi Salissa qui a été kidnappé à son lieu de travail, avant d’être conduit à la direction des services spéciaux où il semble qu’il ait été torturé, dans le but de lui extorquer des aveux.

Les militants de la  Convention pour l’action, la démocratie et le développement (CADD), mouvement fondé par l’ancien ministre ont d’ailleurs entrepris de faire un sitting devant  les locaux de la direction de la sécurité pour obtenir sa libération.

Lors d’une conférence de presse, M. Augustin Kalakala, coordonnateur  du CADD, a dénoncé les menaces et arrestations dont sont victimes leurs membres de la part de la police. Et de préciser : « Notre organisation est constituée de cadres intègres et responsables. Notre péché est d’avoir dit haut et fort, autant que les autres forces politiques et sociales, que nous sommes contre le changement de la Constitution du 20 janvier 2002, au motif qu’elle a permis au Congo d’instaurer un climat de stabilité économique et sociale pendant plus d’une décennie ».

M. Kalakala a informé en outre l'opinion de « la présence autour de la maison d’Okombo Salissa des éléments de la force publique ainsi que le positionnement des services spéciaux dans les hôtels environnants ».

Quant au secrétaire général de la CADD, Alain Marius Ngoyakesi, il a donné la liste des cadres du mouvement arrêtés au seul motif d'être des collaborateurs d'Okombi Salissa. Il s'agit de Patrick Mendom, Bertin Oko Gatsebe, Godefroy Ganga et Bruno N’Gobain.

Les militants  du CADD devant la Direction des services de sécurité

okombi1

{jathumbnail off}

xxxxxxxxxxxxx

Défection au sein du PCT

« J’ai décidé de mettre fin à mon appartenance au PCT, pour être en harmonie avec ma conscience démocratique. Oui la démocratie est respectueuse des lois. Sans pression aucune, en toute responsabilité, les acteurs politiques décidèrent de mettre fin à des présidences à vie. Mieux, ils prirent l’importante décision de ne plus jamais remettre en cause l’alternance politique au Congo. Soudainement, une révélation selon laquelle la Constitution du 20 janvier doit être changée à quelques mois de la fin du deuxième mandat du président de la République. Ce n’est nullement une vision politique. J’avoue que j’ai du mal à comprendre une telle logique politique ».

 {jathumbnail off}

Voilà un extrait de la lettre de démission que M. Jacques Banangandzala, jusque-là membre du PCT et ancien président du Conseil supérieur de la liberté de communication, a fait parvenir à Pierre Ngolo, chef du PCT.

Espérons que cette démission sera suivie de beaucoup d’autres. Comme l'Immortel Marien Ngouabi, les " camarades membres " sont connus, faut-il le rappeler, pour être courageux...

XXXXXXXXXX

Confusion politique

Décidemment, nos confrères et amis de « La Semaine africaine » ont bien du mal ces derniers temps avec la clarté. Même un confrère aussi talentueux et expérimenté que Joachim Mbanza devient difficile à suivre sur la question du changement ou non de constitution. Dans un éditorial intitulé « Sortir de la confusion à propos du consensus et du référendum » il écrit :

(…) Dès lors qu’à Sibiti, le principe de prise de décision était basé sur le consensus et non sur le vote, peu important alors qu’une tendance ait été majoritaire et même largement majoritaire. Cela n’importe plus. Ce qui compte, c’est qu’il n’y a pas eu consensus ni sur le changement de la Constitution, ni sur sa révision, ni même sur le maintien en l’état de l’actuelle Constitution (statu quo). C’est-à-dire, les 629 participants au dialogue de Sibiti ne sont pas tombés d’accord sur une des trois options.La question est de savoir: le référendum dont parlent les acteurs de la majorité, est-ce pour réviser la Constitution ou pour le changement de la Constitution ? (…)
Si c’est pour la révision de la Constitution (donc évolution des institutions par la révision constitutionnelle), il n’y a pas de problème, le processus est prévu par la Constitution, elle-même. La Cour constitutionnelle ne se chargeant que de vérifier la conformité constitutionnelle du contenu du référendum.
Par contre, si c’est un référendum relatif au changement de la Constitution, il s’agit là d’une démarche qui requiert des conditions politiques, permettant au président de la République d’appeler ses compatriotes à trancher une question d’intérêt national, par voie de référendum populaire. Tout est dans «conditions politiques» (...)

Notre commentaire

Les " conditions politiques " ont un nom : consensus (ou assemblée constituante). Or, cela a été dit, ce consensus n'a pas été obtenu, même pas au congrès du PCT, à Sibiti, où pourtant l'argent a coulé à flots, dans toutes les directions. De quelles autres  " conditions politiques " parle-t-on ? On a beau tourner la question dans tous les sens, on ne trouve pas. Peut-être sommes-nous trop naïfs.

Mais c'est vrai que prononcer le mot  " coup d'Etat ", c'est dire un gros mot. Nous reconnaissons volontiers à notre confrère des circonstances atténuantes : le métier de journaliste est dangereux et difficile dans le Congo d'aujourd'hui. Pour vivre longtemps et heureux sous ces latitudes, il vaut mieux se planquer derrière le flou artistique...

BLOG COMMENTS POWERED BY DISQUS