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Maître Jean-Martin Mbemba face à la justice du clan de l'Alima-Oyo

politique
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La justice au Congo sous Sassou est tombée encore plus bas que ce que décrivait par le passé Gabriel Entcha Ebia, ancien… ministre de la Justice.

Des magistrats, y compris ceux de la Cour suprême qui décident - une première mondiale - de boycotter les plaidoiries d’un avocat (Me Amédée Nganga en l’occurrence) qui, comme par hasard, a eu l’audace de porter plainte pour haute trahison contre le chef de l’Etat dans l'affaire des explosions de Mpila et celle de l'attaque de la résidence du colonel Ntsourou, l’Ordre des Avocats qui se réfugie dans un silence assourdissant - peut-être sinon complice du moins approbateur -, la justice au Congo constitue une véritable honte. Et cela dure depuis des décennies :  un homme, un seul, aidé de son clan, dicte sa volonté à la justice. Instrument entre ses mains il s'en sert pour éliminer ses adversaires, entretient l'impunité de certains (1), fait tuer des innnocents, qui n'ont pour seule tare que de ne pas être originaires de sa contrée ! Qu'on se rappelle le " procès " de Marien Ngouabi et son cortège de suppliciés fusillés au " petit matin " ; le " procès " de l'attentat de Maya Maya qui a servi à éliminer Thystère Tchicaya ; la mascarade de " procès " des " Disparus du Beach " où l'Etat fut condamné à indemniser les familles des victimes alors même que tous les fonctionnaires de l'Etat (les officiers supérieurs) furent relaxés (une responsabilité sans faute à la mode Edou peut-être), l'affaire Ntsourou... la liste est longue.

Dans ce long chapelet des procès de Moscou, marque de fabrique du dictateur de l'Alima, on juge cette semaine Maître Jean-Martin Mbemba, ancien Garde des Sceaux, ancien bâtonnier de l’Ordre et... président de la Commission nationale des droits de l'homme (CNDH). Ici on va encore plus loin dans la privatisation clanique et familiale d'une justice instrumentalisée à un point tel que l’oncle du dictateur, ci-devant Garde des Sceaux, a décidé que le procès devait se tenir presqu'en catimini. Pudeur ? Scrupules ? Pas sûr, car il est à craindre que ces sentiments leur soient étrangers.

(1) On se souvient de Nicolas Okandze, directeur du Budget, qui avait tué pour rien son jardinier, en toute impunité.

En savoir plus sur le montage de " l'affaire " Me Mbemba

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A lire

Affaire Mbemba : la défense dénonce des « détentions arbitraires »

(RFI 09/06/15)

 

L’Affaire Jean-Martin Mbemba a fait son retour devant la justice du Congo-Brazzaville, lundi 8 juin. L’ancien ministre de la Justice, actuellement soigné en France, est soupçonné d’avoir tenté de déstabiliser les institutions du pays au printemps 2013. Plusieurs des co-accusés ont plaidé lundi pour leur remise en liberté provisoire.

L'ex-directeur de la police de la région du Pool (est du Congo-Brazzaville), un gendarme et un huissier membre du parti Union pour le progrès sont passés devant la Cour suprême de Brazzaville, lundi 8 juin, pour demander leur remise en liberté provisoire. Les trois hommes sont incarcérés depuis le printemps 2013 dans l’affaire Jean-Martin Mbemba.

Ancien ministre de la Justice du Congo-Brazzaville, Jean-Martin Mbemba est soupçonné depuis mai 2013 d'être mêlé à une « tentative de déstabilisation des institutions » et la Direction de la surveillance du territoire (DST) a ouvert à son encontre une enquête pour possession d’armes de guerre. L’actuel président du parti Union pour le progrès, qui préside aussi la Commission nationale des droits de l'homme de son pays, est actuellement soigné en France où il avait été évacué en juin 2014.

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Par Patrick Delbar, Avocat

Procès Maître Martin Mbemba

Les dépêches de Brazzaville s’étonnent que ce procès se déroule dans l’indifférence totale.

Mais qui peut encore s’intéresser à la justice congolaise ? Personne.

La Cour suprême et la Cour criminelle ne sont plus que les antichambres du Ministère de la justice.

Les dernières décisions rendues par ces valets du pouvoir vis à vis du Colonel Ntsourou et de ses petits en sont les illustrations éclatantes.

Il n’y a plus de justice au Congo et le procès Mbemba est la cerise sur le gâteau puisque mon ami a justement été le seul Garde des Sceaux qui a rendu une certaine indépendance à la justice congolaise. Tout ceci est lamentable.

Je n’épiloguerai pas sur les bouffonneries de certains magistrats congolais qui, par courrier, ont décidé de refuser que Maitre Nganga plaident devant eux.

Je rappelle que seul le Conseil de l’Ordre peut sanctionner un Avocat.

Mais, y-a-t-il encore un ordre d’avocats au Congo ?

Celui-ci est dirigé par l’Avocat qui avait demandé des sanctions contre Maitre Malonga et Maitre Hombessa !

Les avocats congolais sont en partie responsables de ce naufrage car à force de ne pas réagir, les résultats sont là.

Mon cœur saigne et je me remémore ce vent de liberté qui soufflait dans ce magnifique palais de justice de Brazzaville qui est recouvert aujourd’hui d’une chape de plomb.

Patrick Delbar

Avocat au barreau de Lille

© Congoliberty

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